Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



COURS DE RELIGION CHRÉTIENNE.



INTRODUCTION

(Suite)

 

41
- Dieu a-t-il créé pour faire l'épreuve de ses propres perfections ? Non ; il se connaissait parfaitement lui-même : Toutes les oeuvres de Dieu lui sont connues de toute éternité. (Act. 15. 18.)
 
42
- Dieu a-t-il créé pour sa gloire ? Non ; la gloire est l'approbation d'autrui : Dieu n'a besoin d'aucune admiration, d'aucune louange. La gloire n'a de valeur que si elle vient des supérieurs ou des égaux de celui qui la reçoit ; ces idées ne sont point applicables à Dieu, et quand nous disons que les cieux racontent la gloire de l'Éternel, c'est une manière de parler humaine appliquée à Dieu ; c'est à nous que les cieux racontent sa gloire (Ps. 19. 2), non à lui. Dieu est plus grand et plus glorieux que toutes ses oeuvres : Il ne s'assure point sur ses saints, et les cieux et les étoiles ne sont pas purs devant ses yeux. (Job 15. 15 ; 25. 5.)
 
43
- Dieu a-t-il créé pour son bonheur et dans son propre intérêt ? Non ; Dieu n'avait pas besoin de la création ; la création lut est inutile ; son bonheur est souverain, ne peut ni s'accroître ni diminuer, et ne s'est pas augmenté par la création : L'homme apporte-t-il quelque profit au Dieu fort ? (Job 22. 2.) Qui est-ce qui a donné le premier à Dieu, et il lui sera rendu ? (Rom. 11. 35.)
 
44
- Si Dieu n'a pas créé dans son intérêt, il ne reste qu'une chose possible ; c'est qu'il ait créé dans le nôtre ; c'est qu'il nous ait créés pour nous rendre heureux. Ce but de notre création, le seul que notre raison conçoive, semble tout à fait digne de Dieu : C'est à soi-même que l'homme sage apporte du profit. (Job 22. 2.)
 
45
- Il est certain cependant qu'une grande partie des oeuvres de Dieu dans la création est inanimée, insensible, et n'est point capable de bonheur. Mais il est évident que toutes ces choses ont été faites pour contribuer, de manière ou d'autre, au bonheur des êtres sensibles. Le soleil n'est pas heureux de sa lumière, ni le firmament de sa couleur bleue ; mais nous le sommes : il est vrai que la lumière est douce, et qu'il est agréable aux yeux de voir le soleil, (Ecclés. 11. 7.) Ainsi le but attribué à la création demeure, et, soit que nous étudiions l'homme, qui ressent toujours le désir du bonheur (16), soit que nous étudiions Dieu, qui n'a pu nous créer que dans une intention bienveillante, nous arrivons à cette grande vérité, que le but de la création est de rendre heureux.
 
46
- Cette félicité, pour laquelle Dieu créait l'homme, ne pouvait être le bonheur souverain qui n'appartient qu'à Dieu ; il est impossible qu'un être borné jouisse d'un bonheur sans bornes ; mais ce devait être un bonheur parfait, c'est-à-dire qui fût en exacte proportion avec les facultés de l'homme.

Toutes les oeuvres de l'ouvrier suprême doivent être parfaites ; c'eût été faire une oeuvre imparfaite que de créer l'homme pour le rendre heureux, et de ne le rendre heureux qu'à moitié. - Dieu peut donner à ses créatures telle sorte d'existence qu'il lui plaît ; en ce sens, il ne leur doit rien : Qui est celui qui m'a prévenu, demande le Seigneur, et je le lui rendrai (Job 41. 2. 11) ? et le vase de terre n'a point le droit de dire au potier : Pourquoi m'as-tu fait ainsi ? (Rom. 9. 20.) Mais, dès après la création, Dieu doit à ses créatures tout le bonheur dont il leur a inspiré lui-même le désir, l'attente, l'espoir.

Ainsi, au premier moment ; où il est sorti des mains de son créateur, l'homme possédait une félicité parfaite, ou, en d'autres termes, parfaitement proportionnée à ses facultés : il existait assez ; il jouissait assez ; il savait assez : Dieu a créé l'homme droit. (Ecc. 7. 29.)
 
47
- Aussi les traditions de tous les peuples commencent par un âge d'or, par les souvenirs confus d'un état de paix et de félicité parfaite.
 
48
- Puisqu'il n'en est plus ainsi (21), il est donc arrivé un changement dans la destinée de l'humanité.
Qui est l'auteur de ce changement ? C'est Dieu ou l'homme.
Ce n'est pas Dieu ; car Dieu, qui créa l'homme pour le rendre heureux, n'a pu se démentir lui-même, mettre obstacle au but de la création, et rendre malheureuse sa créature, qu'il destinait à jouir (44) d'une félicité parfaite : Certainement le Dieu fort ne déclare point méchant l'homme de bien, et le Tout-Puissant ne renverse point le droit. (Job 34. 12.) Il ne se plaît point à opprimer et à rejeter l'ouvrage de ses mains. (Job 10. 3.)
 
49
- Si Dieu n'est pas l'auteur de ce changement, c'est l'homme qui a changé lui-même son sort, et il a pu le changer parce que le bonheur parfait que son Créateur lui avait donné était conditionnel.
Le bonheur d'un être moral et libre (9 et 10) est nécessairement conditionnel : Si l'homme accomplit les ordonnances de l'Éternel, il vivra par elles. (Lév. 18. 5.) Fais ces choses, disait le Christ au docteur de la loi, et tu vivras. (Luc 10. 28.) ; s'il en était autrement, sa moralité et sa liberté seraient nulles.
Sa moralité serait nulle, puisqu'elle consiste à faire toujours une différence entre ses actions, en considérant les unes comme bien et les autres comme mal, et que cette différence n'existerait plus si le bien et le mal avaient les mêmes suites.
Sa liberté serait nulle, puisqu'elle consiste à choisir entre le bien et le mal ; s'il n'y avait plus ni bien ni mal, si toutes les actions humaines étaient égales et pareilles, il n'y aurait plus de choix.
 
50
- La condition du bonheur de l'homme était donc dans l'usage qu'il ferait de sa liberté.
Ses actions pouvaient être conformes au but de sa création : c'est le bien, le devoir, la fidélité ;
Ou contraires au but de sa création : c'est le mal, le péché, la rébellion.
 
51
- Pour que l'homme pût, dès le premier moment de son existence, remplir le but de sa création et être heureux, il a fallu que Dieu lui apprit aussitôt ce qui était véritablement bien et ce qui était véritablement mal. Sans cette connaissance il n'y aurait point eu de péché : car Celui-là pèche qui sait faire le bien et ne le fait pas. (Jacq. 4. 17.)
Ainsi, Dieu est le véritable auteur des lois de la morale ; car qui a connu la pensée du Seigneur, pour le pouvoir instruire (1 Cor. 2. 16) ? et la distinction du bien et du mal n'est pas une convention arbitraire que les hommes ont faite entre eux.
 
52
- Et puisque l'homme, d'un bonheur parfait, a passé dans un état où il ne peut être parfaitement heureux (46 et 21), ce fait seul montre que l'homme n'a pas rempli la condition de son bonheur ; qu'il a fait un mauvais usage de sa liberté ; qu'il a négligé les actions conformes au but de sa création, le bien ; qu'il a commis les actions contraires au but de sa création, et qu'il est tombé dans le mal : c'est là ce que saint Jude nomme ne pas garder son origine. (Jud. 6.).
 
53
- Que si maintenant on demande pourquoi Dieu a créé l'homme libre en prévoyant (quoique le mot prévoir ne soit pas exact quand il s'agit de Dieu) qu'il abuserait de sa liberté d'une manière si funeste, il n'y a absolument rien à répondre : c'est un secret que Dieu a gardé entièrement pour lui ; c'est le mystère fondamental de toute religion et de toute science. Depuis que les hommes existent, ils l'étudient sans avoir fait un pas vers son explication. Cette entière ignorance où nous sommes sur ce sujet distingue ce mystère de tous les autres, dont aucun ne nous est caché à ce point ; mais cette ignorance ne peut rendre douteux ce point de fait, que l'homme, créé pour être parfaitement heureux, a cessé de l'être par sa propre faute : Et condamnerions-nous Dieu pour nous justifier ? (Job 40. 3. 8) (56)
 
54
- Ce changement dans le sort de l'homme s'est fait en exacte proportion : Dieu a fait le bien et le mal a l'opposite l'un de l'autre, afin que l'homme ne trouve rien à redire après lui. (Ecc. 7. 14.)
L'homme est devenu jusqu'à un certain point malheureux, parce qu'il est devenu, jusqu'à un certain point méchant ; et il a encore des joies, parce qu'il a encore des vertus. S'il avait perdu tout sentiment de devoir, il aurait perdu tout moyen et toute émotion de bonheur.
 
55
- Ce changement dans le sort de l'homme, quelle que soit l'époque où il s'est opéré, est maintenant, et depuis bien longtemps, universel ; c'est-à-dire qu'aucun homme sur la terre n'est ni parfaitement bon ni parfaitement heureux, et que tous sentent qu'ils ne peuvent devenir en cette vie parfaitement l'un ni l'autre (21) Tout arrive également à tous (Ecc. 9. 2.), et le sage meurt de même que le fou. (Ecc. 2. 16.) La mort est venue sur tous les hommes, parce que tous ont péché. (Rom. 5. 12.)
 
56
- Et il est universel en ce sens encore, que les enfants, avant que la conscience et la liberté soient développées en eux, avant que le bien et le mal prennent place dans leur vie, les enfants même nouveau-nés souffrent, et le but de la création n'est pour eux aussi qu'imparfaitement rempli. Il est certain cependant que le soin de Dieu pour les créatures commence avec la vie, et que toutes lui sont également chères et précieuses : Voici, toutes les âmes sont à moi, a dit l'Éternel ; l'âme de l'enfant est à moi comme l'âme du père. (Ez. 18. 4.)
 
57
- La moralité et la liberté seules n'expliquent donc pas complètement l'état actuel du genre humain. Mais un autre caractère de l'homme achève cette triste explication : l'homme est un être successif (11), et le propre d'un être successif est que les suites de ses actions bonnes ou mauvaises s'étendent sur ses descendants, et qu'il hérite de ses ancêtres pour transmettre à sa postérité.
Or, la félicité parfaite, l'homme, après avoir quitté le bien et choisi le mal, l'homme ne l'avait plus, et il n'a légué à sa postérité que cette courte vie terminée par la mort, ce mélange de joie et de peine où nous sommes tous placés dès la naissance, et qui est l'inévitable accompagnement d'un mélange de bien et de mal moral.
 
58
- Y a-t-il en cela injustice de la part de Dieu ? Nullement : Le fils ne porte point l'iniquité du père. (Ez. 18. 20.) Dieu n'a pas puni les enfants des fautes de leurs parents ; les maux d'un enfant ne sont pas un châtiment qu'il inflige, mais un ordre qu'il maintient ; il laisse le bien et le mal entraîner leurs suites, et le caractère d'être successif dans l'homme produire son effet : Ce qui est né de la chair, est chair (Jean 3. 6) c'est-à-dire, à parler exactement, que Dieu laisse l'homme être vraiment homme. Chaque génération recueille à son tour l'héritage de celle qui a péché la première, et ce n'est pas notre tort, c'est notre sort : Qui est-ce qui tirera une chose pure de ce qui est souillé ? Personne (Job 14. 4.) : c'est donc là être homme. Nous avons hérité d'une conscience qui a servi à mal faire, et qui en conséquence est souillée, et d'une destinée où le malheur est entré à cause du péché : c'est notre situation, et nous ne pouvons être en une autre : Un mauvais arbre ne peut porter de bons fruits. (Matt. 7. 18.)
 
59
- Le grand malheur qui pèse sur l'espèce humaine est-il irréparable ?
L'homme peut-il réparer ce malheur par les efforts de sa volonté ? Dieu nous donnera-t-il lui-même cette louange, que notre droite nous aura délivrés ? (Job 40. 9. 14) Non ; l'homme peut s'attacher au bien, et plus il éclaire sa conscience et fait un saint usage de sa liberté, plus il diminue ses maux et augmente ses joies ; mais il ne peut (chacun de nous le sent assez) revenir lui-même à un état de pureté parfaite, indispensable condition d'une parfaite félicité : Qui est-ce qui pourra redresser ce que Dieu a renversé ? (Ecc. 7. 13.)
 
60
- Et Dieu peut-il réparer ce malheur par un simple acte de sa puissance, par un pur bienfait de sa bonté ? Non ; car si Dieu rendait ainsi l'homme pécheur aussi heureux que l'aurait été l'homme innocent, il cesserait d'être juste.
 
61
- Si l'homme ne le peut à cause de sa faiblesse, et si Dieu ne le peut à cause de sa justice, qui le pourra ?
Un Sauveur.
Est-il possible qu'un médiateur se place ainsi entre Dieu et nous, et ce médiateur, quel sera-t-il ?
À ces questions, la raison, livrée à elle-même, ne peut donner aucune espèce de réponse. Elle ne peut se faire la moindre idée d'un arbitre capable d'opérer celle grande réconciliation entre le créateur, et la créature qui a agi contre le but de son existence.
 
62
- Seulement, la raison conçoit que si un médiateur est possible, si un médiateur est venu, deux caractères indispensables doivent se trouver en lui :
1° Il faut qu'il remplisse la condition évidente d'une si miséricordieuse réconciliation, celle de posséder une nature assez élevée pour être en relation avec le Créateur suprême, et d'être capable en même temps d'entrer en relation avec nous ; sans quoi sa médiation serait vaine et de nul effet : Un médiateur ne l'est pas d'un seul. (Gal. 3. 20.) (212)
 
63
- 2° II faut encore qu'il remplisse la condition fondamentale et primitive (49, 50) de cette parfaite félicité qu'il veut nous rendre, celle d'une parfaite innocence, d'une parfaite vertu ; sans quoi il aurait lui-même besoin, comme nous, d'un Sauveur.
 
64
- Ici s'arrêtent, comme devant une insurmontable barrière, les enseignements de la raison ; elle ne trouve rien de plus à nous dire. Il faut ou s'arrêter, ou prendre, pour aller plus loin, un autre guide supérieur à la raison, et ce guide ne peut être qu'un enseignement donné par Dieu aux hommes ; car, au-dessus de la raison de l'homme, nous ne connaissons que la raison suprême de Dieu. Cet enseignement divin se nomme RÉVÉLATION.
 

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