COURS DE
RELIGION CHRÉTIENNE.
RÉVÉLATION.
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- - Une révélation est une
leçon donnée par Dieu aux
hommes, soit pour leur certifier les
choses qu'ils croient, soit pour leur
apprendre les choses qu'ils ignorent.
De là résulte qu'une
révélation doit être
supérieure à notre
raison par les connaissances nouvelles ou
par la plus grande certitude qu'elle nous
procure, sans quoi elle ne nous
apprendrait rien.
Mais une révélation ne peut
pas être contraire à
notre raison, parce que c'est Dieu qui
nous a donné ces deux moyens de le
connaître, la raison et la
révélation. .
L'acte par lequel Dieu
révèle à l'homme la
vérité se nomme
inspiration. (243, 244, 245.) -
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- - La révélation qui forme
la religion, chrétienne est
contenue dans les livres sacrés de
l'Ancien et du Nouveau Testament, ou, plus
exactement, de l'ancienne et de la
nouvelle
Alliance.
(2 Cor. 3.6,
14.) On les nomme aussi
Bible, mot grec qui signifie
livre, pour les désigner
comme le livre par excellence. Ces
écrits, qui sont de divers genres,
les uns des récits historiques, les
autres des cantiques ou des poèmes,
quelques-uns des traités de morale,
enfin des épîtres ou des
lettres, ont été
composés à diverses reprises
et à diverses époques, dans
une période d'environ 2,000 ans,
par des hommes inspirés.
La Bible contient donc une
révélation directe et
positive donnée par Dieu.
Les preuves de l'inspiration et de la
vérité de l'Écriture
sainte ne peuvent être
appréciées sans que l'on
connaisse d'abord le contenu de la Bible.
( 230 et suiv. )
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CRÉATION.
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- - La Bible s'ouvre par l'idée de
la création universel e :
C'est par la foi que nous savons que le
monde a été fait par la
parole de Dieu
(Héb. 11. 3). Le
commencement dont parle la
Genèse dans le premier récit
de la création
(Gen. 1. 1. à 2. 3.)
est le commencement, non pas de notre race
et de notre terre, mais de toutes choses :
Où étions-nous quand il
fondait la terre
(Job 38. 4.)?
Ce commencement désigne donc
l'époque mystérieuse
où Dieu existait seul, puisqu'il
existait avant toutes ses oeuvres
(39).
L'histoire de notre terre ne commence
qu'au second verset, qui n'est qu'une
courte et poétique description de
l'état de désordre et de
confusion où elle s'est
trouvée plusieurs fois avant la
création de l'homme : c'est ce
qu'on nomme vulgairement le chaos,
et ce souvenir se trouve dans toutes
les traditions. -
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- Les six jours sont six
époques, dont les intervalles et la
durée sont impossibles à
connaître ; c'est à la
quatrième époque seulement
que la terre a reçu la
lumière du soleil.
(Gen. 1. 19.)
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- - La ressemblance de Dieu dans l'homme
consiste en ce que Dieu lui donna quelque
chose de sa sagesse, de sa
puissance et de sa bonté.
(Gen. 1. 26.
Eph. 4. 24.)
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- - La sanction que Dieu a donnée
à ses oeuvres est exprimée
en ces termes : Dieu vit tout ce qu'il
avait fait, et voilà il
était très bon.
(Gen. 1. 31.) Dans cette
sanction l'homme est compris : il
était donc innocent et parfaitement
heureux (46).
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- - La sanctification du septième
jour doit être
considérée comme
l'institution positive d'un jour de
repos et d'un jour de culte,
et cette grâce est restée
à l'homme dans son état de
péché, sans rien perdre de
son prix (101,
227). Le Sabbat est un signe
entre l'homme et Dieu.
(Ez. 20. 12.)
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INNOCENCE.
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- - Aussi, le second tableau de la
création, qui commence
Gen. 2. 4, montre l'homme
en Éden heureux par son travail :
L'Éternel plaça l'homme
dans le jardin d'Eden pour le cultiver et
le garder
(Gen. 2. 15.); par la libre
disposition de tous les biens de la
ter e : Tu mangeras librement de
tout arbre du jardin
(Gen. 2.1 6); par
l'accomplissement d'une loi (49): Quant
à l'arbre de la connaissance du
bien et du mal, tu n'en mangeras point
(Gen. 2. 1 7); par ses
affections : l'Éternel donna
à l'homme une aide semblable
à lui
(Gen. 2. 1 ) :
et par l'exercice de sa raison (8) Adam donna
des noms aux animaux de la terre.
(Gen. 2. 19.)
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- - Cette loi imposée à
Adam est très différente des
lois que nous avons reçues, parce
qu'Adam était seul.
Cette loi réunit cependant trois
caractères : elle impose une
soumission complète, une privation
instructive et une profonde
humilité : elle était donc
une loi morale.
Cette loi était la condition
(49) du bonheur
d'Adam ; dans le premier temps il y
est resté fidèle ; nous
ignorons combien son innocence a
duré ; mais s'il avait
continué à suivre sa loi,
s'il avait persévéré
dans les actions conformes au but de sa
création (50), son sort
n'aurait pas changé. -
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- - On demande si dans ce cas l'homme ne
serait point mort ? La question est
inutile, puisqu'elle naît d'une
supposition. Cependant on peut
répondre que nous ne connaissons la
mort que telle qu'elle est depuis le
péché, et non telle qu'elle
aurait pu être sans le
péché.
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- - Le premier péché offre
les trois traits de toute violation de la
loi, savoir : désobéissance,
sensualité, orgueil.
(Gen. 3. 1, 6.)
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- - Le caractère d'être
consciencieux ou moral s'est
manifesté aussitôt dans
l'homme par la honte et la crainte, et son
bonheur a par cela même cessé
d'être parfait : J'ai craint
(Gen. 3.10.), a dit Adam,
et je me suis caché! Le
sentiment du bien est donc resté en
son coeur à côté du
penchant au mal. Il pouvait dire : Je
ne fais pas le bien que je voudrais faire,
et je fais le mal que je ne voudrais pas
faire.
(Rom. 7. 19.)
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- - La sentence rendue contre Adam et Eve
(Gen. 3. 16-19)
achève de montrer que le bien et le
mal sont maintenant mêlés
dans le coeur humain.
Cette condamnation n'a prononcé ni
une vie sans consolation et sans joie, ni
une mort sans calme et sans
espérance.
L'homme, comme chef de la maison, a
été voué à un
travail pénible, à manger
son pain, mais à la sueur de
son front ; la femme, comme
mère de la famille, a
été vouée aux
émotions maternelles et aux devoirs
intérieurs, où il y a
toujours mélange de joie et de
peine, et tous deux ont été
voués à la mort, qui est
donc entrée dans le monde
par un seul homme.
(Rom. 5. 12), et qui
cependant n'a jamais complètement
détruit l'attente d'une autre
vie.
Voilà aussi la position où
nous sommes tous : le
péché, avec quelques restes
de vertu ; le malheur, avec quelques
moyens de félicité ; la
mort, avec une espérance
d'immortalité. -
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- - La première promesse du salut
que Dieu, dans sa miséricorde
infinie, a donnée à l'homme
en même temps que sa condamnation
était prononcée, exprime les
mêmes pensées sous des images
vives et claires.
Elle se trouve dans la parole
adressée au serpent, qui
représente ici le mal. Il est
dit : Je mettrai de
l'inimitié entre ta
postérité et celle de la
femme ; cette postérité
t'écrasera la tête, et tu lui
blesseras le talon.
(Gen. 3. 15.)
On voit là trois frappantes
images : celle d'une lutte
perpétuelle : et, en effet,
nous sommes constamment en lutte contre le
mal ; celle d'une victoire
complète : Jésus-Christ
a (215,
216) vaincu pour nous le
péché et la mort, et nous
pouvons les vaincre par lui ; celle,
enfin, d'une inévitable
blessure : nous ne pouvons remporter
cette victoire sans être plus ou
moins douloureusement blessés dans
le combat. -
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