COURS DE
RELIGION CHRÉTIENNE.
PROMESSE
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- Dans la situation où le
péché et ses suites venaient
de les placer, les deux grandes
vérités dont les hommes
avaient à se souvenir
étaient :
1° L'unité De Dieu ;
2° La Promesse D'un Sauveur.
Une seule de ces vérités ne
suffisait plus. Il était impossible
d'oublier la première et de se
souvenir de la seconde. On ne savait
encore rien de la manière dont
s'accomplirait la promesse, sinon que le
vainqueur du mal naîtrait de la
postérité de la femme. -
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- - Tout l'Ancien Testament sans
exception n'est que l'histoire de la
manière dont les hommes ont
tantôt conservé, tantôt
perdu le souvenir des deux grandes
vérités, et l'exposé
de ce que la Providence a fait pour
empêcher les hommes de les oublier
entièrement. C'est en ce sens que
la Bible est l'histoire de
l'humanité, et il faut donc suivre
par toute la Bible la trace des deux
vérités saintes.
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- - Il résulte de là que la
Bible raconte simplement ce qui s'est
passé, le bien et le mal, la
piété et
l'impiété, la foi et
l'incrédulité, les
vérités et les erreurs qui
ont eu cours.
Il résulte encore de là que
la Bible est bien loin d'approuver tout ce
qu'elle raconte ; qu'une action n'est
pas louable seulement par cette raison
qu'elle est rapportée dans la
Bible, où l'on trouve
nécessairement de bons et de
mauvais exemples, et que souvent la
Providence a pu se servir, pour contribuer
à la conservation des deux
vérités saintes, de la
méchanceté même des
méchants : Ces choses sont
des exemples pour nous, afin que nous ne
désirions point des choses
mauvaises, comme les Juifs en
désirèrent.
(1 Cor. 10. 6.) -
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- - Le meilleur moyen pour entretenir la
mémoire des deux
vérités était le
culte.
Premier exemple de culte domestique, celui
de Caïn et d'Abel. - Mort d'Abel.
(Gen. 4. 3, 4.)
Premier exemple de culte public, au temps
d'Enos : Alors on commença
d'invoquer le nom de l'Éternel.
(Gen. 4. 26.) -
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- - La race qui a gardé le plus
fidèlement le dépôt
des deux vérités, depuis
Adam jusqu'à Noé, est celle
de Sem, nommée, à cause de
cette fidélité, fils de
Dieu.
(Gen. 6. 2.)
La plus grande confirmation des deux
vérités que cette famille
ait reçue est dans la vertu et la
récompense d'Hénoch, dont le
triomphe, garantie de l'immortalité
bienheureuse, a servi de contrepoids
à la mort déplorable du
juste Abel.
(Gen. 5.
24, Héb. 11. 5.) -
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- - La race de Caïn,
nommée fils des hommes,
s'est distinguée par
l'institution de la vie nomade,
l'invention de plusieurs arts et les
premiers essais de guerre.
(Gen. 4. 20-24.)
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- - Les alliances s'étant
multipliées entre ces deux races,
rendirent la perversité
générale, ce qui
menaçait de faire disparaître
le souvenir des deux
vérités, et amena le
déluge.
(Gen. 6 et 7.)
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- - Après le déluge,
l'alliance divine fut
renouvelée avec les hommes en la
personne de Noé, à qui
furent rendus tous les droits et les dons
accordés dans le principe à
Adam. La promesse du salut, qui devait
s'accomplir dans la
postérité de la femme,
se trouva confirmée par
l'assurance divine que la race humaine ne
serait pas détruite. Les hommes
n'avaient qu'à attendre avec foi et
en paix.
(Gen. 8. 22.)
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- - La race qui paraît s'être
le plus fidèlement souvenue des
deux vérités, depuis
Noé jusqu'à Abraham, est
celle de Sem. Cependant elle était
sur le point de tomber dans
l'idolâtrie. Taré, le
père d'Abraham
(Jos. 24. 2,
14) et, plus tard, son
arrière-petit-fils, Laban
(Gen. 31. 19,
30), étaient
tombés dans des pratiques
idolâtres.
L'idolâtrie était le plus
dangereux obstacle à la
conservation des deux
vérités, puisqu'elle les
détruisait ; elle
détruisait l'idée de
l'unité de Dieu par le culte d'un
grand nombre de fausses divinités,
et l'idée de la promesse d'un
Sauveur, parce que, quand chaque nation,
chaque ville, chaque famille, chaque homme
croit avoir son Dieu particulier qui le
protège, un seul Sauveur
n'est plus jugé
nécessaire.
Alors arriva un grand changement dans les
voies suivies par la Providence pour la
conservation des deux
vérités. Ce changement fut
une vocation adressée
à Abraham, descendant de Sem. -
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VOCATION.
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- - Vocation signifie
appel.
Depuis Adam jusqu'à Abraham, le
dépôt des deux
vérités était
également confié à
tous les hommes. Aucun individu, aucune
famille, aucune tribu, aucune nation
n'était chargé d'une
manière spéciale et
particulière d'en garder et d'en
transmettre la mémoire de
génération en
génération. Comme il arrive
souvent, ce que tous devaient faire,
personne ne le faisait assez bien, et pour
assurer la conservation des deux
vérités, Dieu appela
Abraham
(Gen. 12) et le chargea, lui
et sa race, de maintenir toujours
présentes à l'esprit la
doctrine : Il y a un seul Dieu, et la
promesse : Il viendra un Sauveur.
Ainsi, avant Abraham, la Providence suit
un système
général, qui a
duré d'Adam à Abraham :
il n'y avait pas alors de peuple de
Dieu ; et d'Abraham à
Jésus-Christ, la Providence a suivi
un système particulier, qui
cesse à l'Évangile :
alors il n'y a plus de peuple de Dieu, et
tous les hommes sont
également appelés au salut
et à la vérité.
(1 Tim. 2. 4.) -
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- - Par cette vocation d'Abraham et de sa
postérité, Dieu n'a pas
retiré la vraie religion aux autres
hommes, aux autres peuples ; au
contraire ; il ne s'est jamais
laissé sans témoignage en
leur faisant du bien
(Act. 14. 17.) ; et si,
dans ces temps, Dieu a laissé
marcher toutes les nations selon leurs
voies
(Act. 14. 16), cependant
chacun pouvait, comme auparavant,
professer la connaissance d'un seul et
vrai Dieu, et nourrir l'attente du
Sauveur.
Melchisédec, un des rois du pays de
Canaan, contemporain d'Abraham
lui-même
(Gen. 14. 19.) ;
Jéthro, un des chefs du pays de
Madian, contemporain de Moïse
(Ex. 18. 10.), et le
patriarche Job (95),
n'étaient certainement point
idolâtres. Seulement Abraham et sa
race devinrent les gardiens de ce
dépôt sacré :
Les oracles de Dieu leur furent
confiés.
(Rom. 3. 2.) -
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- - La vertu dont Abraham avait le plus
besoin pour remplir cette grande
tâche était la foi (2). Aussi la
Providence a dirigé sa vie
entière de manière à
en faire une longue épreuve pour sa
foi. Ces épreuves sont
principalement : son
émigration et son séjour
dans le pays, promis à sa
postérité, mais
étranger pour lui, de Canaan
(Gen. 12. 1 ;
Héb. 11. 8, 9.) ; sa
longue attente d'un fils, héritier
des promesses divines ; enfin, le
sacrifice d'Isaac.
(Gen. 22;
Héb. 11. 17, 19.)
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- - Principales prophéties de
cette époque : Toutes les
nations de la terre seront bénies
en ta postérité. Oracle
(Gen. 12. 3) cité par
saint Pierre
(Act. 3. 25) et par saint
Paul.
(Gal. 3. 8.) Lève
les yeux au ciel et compte les
étoiles, si tu peux les
compter : ainsi sera ta
postérité. Oracle
(Gen. 15. 5.) cité
par saint Paul
(Rom. 4. 17, 18.)
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- - D'Abraham, le dépôt des
deux vérités passa à
Isaac, qui continua de demeurer en Canaan,
quoiqu'il y vécût
étranger
(Gen. 26. 3 ;
Rom. 9. 7 ;
Gal. 4. 28) ;
D'Isaac à Jacob, qui, après
une longue absence, revint et habita dans
la terre promise
(Gen. 37.1.), n'en sortit
(Gen. 46. 3), pour descendre
en Égypte, que par une permission
divine, et annonça à ses
fils le retour de leur race en Canaan.
(Gen. 48. 21.) -
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- - Prophétie de
l'époque : Le sceptre ne
sera point retiré de Juda, et le
Législateur ne se lèvera
point d'entre ses pieds, jusqu'à ce
que le Scilo vienne, et c'est à lui
qu'appartient l'assemblée des
peuples.
(Gen. 49.10.)
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- - De Jacob, la promesse a passé
à ses fils, qui ont donné
leurs noms aux douze tribus du peuple
d'Israël, et dont le plus illustre
est Joseph : il montra la
même foi que ses aïeux en la
vocation de leur race, au point d'exiger
de ses frères la promesse
d'emporter ses os
(Gen. 50. 25 ;
Héb. 11. 22), quand
ils remonteraient d'Égypte,
où tout semblait annoncer
humainement qu'ils séjourneraient
à toujours.
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- - C'est vers cette époque qu'il
est probable de placer le patriarche Job,
dont les malheurs forment le sujet du
livre qui porte son nom ; le fonds de
ce poème admirable est vrai
(Ez. 14- 14 ;
Jacq. 5. 11.), et les
détails ont été
disposés et embellis par
l'imagination de l'auteur sacré. Le
sujet religieux et moral du livre est
cette grande vérité, si
utile au monde, surtout avant que
Jésus-Christ eût dit :
Bienheureux sont ceux qui
pleurent ! car ils seront
consolés
(Matt. 5. 4.), que les
infortunes de cette vie ne sont pas
toujours des punitions, mais souvent des
épreuves.
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