COURS DE
RELIGION CHRÉTIENNE.
ÉVANGILE.
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- - Après un intervalle d'environ
cinq siècles, pendant lesquels
aucune révélation nouvelle
ne fut donnée, la Promesse s'est
accomplie par la venue de notre Seigneur
Jésus-Christ : Dieu ayant
autrefois parlé à nos
pères en divers temps et en
diverses manières par les
prophètes, nous a parlé en
ces derniers temps par son fils.
(Héb. 1. 1.)
L'état du monde et de la
Judée à cette époque,
la corruption de la loi de Moïse,
l'erreur de la nation juive qui attendait
un Messie temporel, l'obscurité et
la pauvreté où
Jésus-Christ est né, ont
rendu indispensable l'envoi d'un
précurseur. Jean-Baptiste, fils
d'un sacrificateur, a rempli cette haute
mission avec une force, une sagesse et une
intégrité admirables. Entre
son ministère et celui du Christ,
il y a un accord parfait qui en
démontre la commune origine. Aussi
c'est parmi les disciples de Jean que le
Seigneur a choisi ses apôtres. -
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- - Ce fut peu de temps après la
naissance du Précurseur que
Jésus naquit, selon les oracles,
à Bethléhem, d'une jeune
vierge de la race de David (118),
nommée Marie, qu'un Ange avait
avertie de la grâce qui lui serait
faite de devenir la mère du
Sauveur.
Toutes les circonstances de la
nativité : l'édit
d'enregistrement rendu par l'empereur
romain Auguste ; le voyage de Marie
de Nazareth, en Galilée, à
Bethléhem, en Judée ;
l'hôtellerie, l'étable et la
crèche ; l'avertissement
céleste donné aux bergers de
Bethléhem ; le cantique des
Anges ; la présentation au
temple et la prière de
Siméon
(Luc, chap. 2 ) ;
l'arrivée des Mages ; les
persécutions d'Hérode, le
roi des Juifs ; la fuite en
Égypte ; le retour à
Nazareth
(Matt. 2), toutes ces
circonstances ont servi à soutenir
la foi des fidèles et à
préparer de loin le
ministère du Messie. -
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- - Une seule circonstance de sa jeunesse
est connue : son entretien, à
l'âge de douze ans, avec les
docteurs d'Israël dans le temple.
(Luc, 2. 42-51.) À
cette occasion, l'Évangile nous
apprend que Jésus était
soumis à sa mère.
Ainsi l'on peut dire que toutes les vertus
ont commencé dans son coeur par la
piété filiale, et que
déjà il se montrait
semblable à nous et donnait au
monde le meilleur exemple.
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- - À l'âge de trente ans
(Matt. 3. 13-17.
Marc, 1. 9-11.
Luc, 3. 21-23), le jour
où il vint se faire baptiser par
Jean, Jésus entra dans ses
fonctions de Messie et fut solennellement
déclaré tel par Dieu
même.
Les cieux s'ouvrirent sur sa tête,
et une voix fut entendue disant :
Celui-ci est mon fils bien aimé
en qui j'ai mis toute mon affection.
Jean, averti d'avance qu'il
reconnaîtrait à ce signe le
Sauveur qu'il précédait et
annonçait au monde, saisit, depuis
ce moment, toutes les occasions de
déclarer que Jésus
était l'envoyé de Dieu
promis par les prophètes. -
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- - Jésus, occupé
constamment dès lors de tout ce qui
pouvait avancer son oeuvre, ne tarda pas
à choisir douze apôtres
(Matt. 10. 2-4), qu'il admit
dans son intimité, qui furent les
compagnons de ses voyages, les auditeurs
de ses leçons, les témoins
de ses miracles, et qui, dans cette union
de confiance et d'amitié avec le
Sauveur, devaient puiser une connaissance
plus parfaite de sa doctrine, et se rendre
ainsi propres à la glorieuse
tâche de l'annoncer un jour. Les
principaux d'entre les apôtres
sont :
Saint Matthieu, auteur du premier
évangile ;
Saint Jean, qui a écrit le
quatrième évangile, trois
épîtres ou lettres, et
l'Apocalypse ;
Saint Pierre, auteur de deux
épîtres ;
Saint Jacques, fils d'Alphée et de
Marie, qui en a écrit
une ;
Saint Jude, qui en a écrit une
seule aussi ;
Et Judas, qui a trahi le Seigneur.
- Vocations et caractères de ces
apôtres.
André, Philippe , Barthélemy
autrement nommé Nathanaël,
Jacques, fils de
Zébédée et de
Salomé et frère de saint
Jean, et Thomas, n'ont point écrit
et ne sont connus que par quelques
circonstances de leur histoire. Simon est
le moins connu de tous.
Pendant les trois ans et demi que dura son
ministère, Jésus ne cessa de
parcourir la Judée, continuant son
oeuvre. Il est impossible de suivre
l'ordre des dates de tous les voyages, de
tous les événements, de tous
les discours de sa vie, et le plus
sûr moyen de se faire une
idée juste de son ministère,
est d'adopter ici un ordre de
matières. -
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Miracles de Jésus-Christ.
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- - Il était indispensable que
Jésus opérât des
miracles pour ne point paraître aux
yeux des Juifs inférieur à
Moïse et aux prophètes, et
pour se distinguer des faux Messies qui
trompaient le peuple.
Ses miracles sont très
différents de ceux de l'Ancien
Testament, et remarquables par une grande
simplicité, une grande
bonté, et une grande utilité
morale.
Exemples (ordre chronologique) :
Noces de Cana.
(Jean, 2. 1-11.)
Guérison du fils du seigneur de
Capernaüm.
(Jean 4. 46-54.)
Guérison du paralytique de
Capernaüm.
(Matt. 9. 2-8.
Marc 2. 1-12.
Luc 5. 17-26.)
Guérison du paralytique de
Béthesda.
(Jean 5. 1-15.)
Guérison du serviteur d'un
centenier.
(Matt. 8. 5-10.
Luc 7. 1-10.)
Résurrection de l'enfant de la
veuve de Nain.
(Luc 7. 11-17.)
La tempête sur le lac de
Génézareth.
(Matt. 8. 24-27.
Marc, 4. 37-41.
Luc, 8. 22-25.)
Résurrection de la fille de Jairus.
(Matt. 9. 18-26.
Marc 5. 22-43.
Luc 8. 41-56.)
La multiplication des pains.
(Matt. 14. 15-33.
Marc, 6. 35-52.
Luc 9. 12-14.
Jean, 6. 5-15.)
La fille de la Cananéenne.
(Matt. 15. 21-28.
Marc, 7. 24-30.)
Guérison d'un démoniaque au
pied du Thabor.
(Mat. 17. 14-21.
Marc 9. 17-29.
Luc 9. 37-43.)
L'aveugle-né.
(Jean 9.)
Les dix lépreux.
(Luc, 17. 12-19.)
Bartimée.
(Marc 10. 46-53.
Matt. 20. 29-34.
Luc. 18. 35-43.)
Résurrection de Lazare.
(Jean 11.) -
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- - Parmi ces prodiges, il en est
quelques-uns que l'on peut
considérer comme des miracles
personnels, tels que la voix du
ciel au moment de son baptême
(131)
Le plus remarquable de ce genre, outre la
résurrection et l'ascension
(203, 211), est la
transfiguration, où le Seigneur
s'est montré d'avance à
ses trois disciples les plus
fidèles, à ses trois amis
les plus intimes, dans sa gloire
céleste, et non pas seul, mais avec
deux hommes qui ont été
semblables à nous en toutes choses,
Moïse et Élie. Cette grande
scène de l'Évangile est donc
une preuve de fait du règne divin
de Jésus, et de notre
immortalité près de lui.
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Prophéties de
Jésus-Christ.
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- - De la trahison de Judas.
(Jean 6. 70, 71.
Matt. 26. 21.
Marc, 14. 18.
Luc 22. 21.
Jean 13. 18-27.)
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- - De la fuite des disciples.
(Jean 16. 32.
Matt. 26. 31.
Marc 14. 27.)
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- - Du reniement de saint Pierre.
(Matt. 26. 34.
Marc 14. 30.
Luc 22. 34.
Jean 13. 38.)
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- - De ses souffrances, de sa mort, et de
sa résurrection.
(Jean 3. 14.
Matt. 16. 21.
Marc 8. 31.
Luc 9. 22.
Matt. 17. 22. 23.
Marc 9. 31.
Luc 9. 44.
Matt. 20. 18, 19.
Marc 10. 32-34
Luc 18. 31-34.
Jean 8. 28. -
12. 33.)
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- - De sa résurrection,
isolément.
(Jean 2. 19. -
10. 17.
16. 16,
22.
Matt. 26. 32.
Marc 14. 28.)
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- - De son ascension.
(Jean, 6. 62. -
16. 28.
-20. 17.)
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- - De la ruine des Juifs et de la
destruction de Jérusalem.
(Matt. 24. 2,
16.
34
Marc, 13. 2,
14,
30.
Luc 21. 6,
21,
32.)
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Enseignements de
Jésus-Christ.
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- - La doctrine de Jésus-Christ
résume tous nos devoirs en l'amour
de Dieu et l'amour du prochain :
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout
ton coeur, de toute ton âme et de
toute ta pensée. C'est là le
premier et le plus grand commandement, et
voici le second qui lui est
semblable : Tu aimeras ton prochain
comme toi-même. De ces deux
commandements dépendent toute la
loi et les prophètes.
(Matt. 22. 37-40.
Luc 10. 27.
Rom. 13. 9.
Gal. 5. 14.)
L'amour de Dieu doit être sans
mesure ; l'amour du prochain
en a une, celle de l'amour que nous avons
pour nous-mêmes : c'est la
condamnation formelle de tout
égoïsme. -
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- - Le perfectionnement auquel l'homme
est appelé par cet amour n'a point
de bornes :
Soyez parfaits comme votre Père
qui est aux cieux est parfait.
(Matt. 5. 48.)
Soyez miséricordieux comme votre
Père est miséricordieux.
(Luc 6. 36.)
Comme celui qui vous a appelés
est saint, soyez de même saints dans
toute votre conduite.
(1 Pierre 1.15.)
Soyez les imitateurs de Dieu.
(Eph. 5. 1.) -
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- - Jésus-Christ nous a
donné le modèle accompli du
progrès possible en ce monde. Il a
dit : Je vous ai donné un
exemple, afin que, comme je vous ai fait,
vous fassiez de même
(Jean 13. 15) ;
et : Celui qui demeure en
Christ doit vivre comme le Christ
lui-même a vécu.
(1 Jean 2. 6.)
Christ vous a laissé un exemple,
afin que vous suiviez ses traces.
(1 Pierre 2. 21.) -
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- - Les premiers fruits de cet amour et
de ces progrès seront
l'expérience que si nous
cherchons premièrement le
royaume des cieux et sa justice, toutes
choses nous seront données
par-dessus
(Matt. 6. 33), et que
toutes choses concourent ensemble au bien
de ceux qui aiment Dieu.
(Rom. 8. 28.) La
piété est utile à
tout, ayant les promesses de la vie
présente et de celle qui est
à venir.
(1 Tim. 4. 8.)
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- - Cet amour pour Dieu, qui forme le
premier et le plus grand commandement, ne
peut exister sans la
fidélité aux
préceptes divins et sans la foi
aux vérités divines.
Celui qui n'est ni fidèle ni
croyant ne peut aimer Dieu. Jésus
disait à ses disciples : Si
vous m'aimez, gardez mes commandements
(Jean 14. 15.
1 Jean 5. 3) ; et
à ses adversaires : Je sais
que vous n'avez point en vous l'amour de
Dieu ; je suis venu au nom de mon
Père, et vous ne me recevez pas.
(Jean 5. 42, 43.) La
fidélité et la foi sont donc
les deux caractères distinctifs du
chrétien.
Ces deux caractères sont
inséparables. Le manque de l'un
détruit l'autre : Si vous
savez ces choses, a dit le Christ,
vous êtes bienheureux, pourvu que
vous les pratiquiez
(Jean 13. 17) ;
et : Comme un corps sans âme
est mort, la foi sans les oeuvres est
morte
(Jacq. 2. 26). Aussi, selon
saint Paul, la charité est plus
excellente que la foi.
(1 Cor. 13. 13.) -
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- - Malgré cette indispensable
nécessité de la
fidélité et de la foi, il
est certain que les passions de nos coeurs
et les séductions du monde nous
jettent trop souvent dans le
péché et le doute ; car
si l'homme de bien tire de bonnes
choses du bon trésor de son coeur,
l'homme méchant tire de mauvaises
choses du mauvais trésor de son
coeur.
(Matt. 12. 35.
Luc, 6. 45.) Et tous nous
sommes souvent forcés de dire au
Seigneur : Je crois,
Seigneur ! Subviens à mon
incrédulité !
(Marc, 9- 24)
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- - Nous devons donc recourir à la
grâce de Dieu, que
Jésus lui-même a
demandée pour saint Pierre :
J'ai prié pour toi, lui
a-t-il dit, que ta foi ne
défaille point
(Luc, 22. 32) ; et dont
le Seigneur a dit lui-même à
saint Paul : Ma grâce te
suffit.
(2 Cor. 12. 9.)
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- - Toutefois le sentiment de notre
faiblesse et des dangers du monde doit
nous porter à une attentive
vigilance, selon le précepte
du Seigneur : Veillez et priez, de
peur que vous ne tombiez dans la
tentation ; car l'esprit est prompt,
mais la chair est faible.
(Matt. 26. 41.) Ne
dormons donc pas, mais veillons. (
I Thess. 5. 6.)
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- - Cette vigilance ne doit jamais
être accompagnée de
découragement. Jésus
lui-même nous déclare que
son joug est aisé et son fardeau
léger.
(Matt. 11. 30.) Ses
commandements ne sont point
pénibles
(1 Jean, 5. 3), et Dieu,
est fidèle, qui ne permettra point
que nous soyons tentés au-dessus de
nos forces.
(I Cor. 10. 13.) Dieu ne
charge point l'homme au-delà de ce
qu'il faut.
(Job. 34. 23.)
La confiance que nous devons mettre en ces
déclarations empêchera que le
nombre de nos devoirs nous effraie ;
on les divise d'ordinaire en devoirs
envers Dieu, envers le prochain et envers
nous-mêmes, et cette division est
naturelle, puisque la base de nos devoirs
est l'amour de Dieu, du prochain et de
nous-mêmes (142).
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