Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



COURS DE RELIGION CHRÉTIENNE.



Devoirs envers Dieu.

151
- Le premier devoir envers Dieu, celui dont l'oubli rend tous les autres et plus difficiles et moins bien remplis, est le culte ou adoration, dont la règle fondamentale se trouve dans cette parole du Christ : Dieu est esprit ; il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité. (Jean 4. 24.)
Offrons donc sans cesse par Christ à Dieu un sacrifice de louanges, c'est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom. (Héb. 13. 15.)
 
152
- Le culte ne peut être parfaitement conforme à ce précepte du Seigneur sans la profession de la foi, et s'il est tenu secret par timidité ou par fausse honte. Quiconque me confessera devant les hommes, a dit Jésus, je le confesserai devant mon Père céleste, et quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai devant mon Père, céleste. (Matt. 10. 32. Marc, 8. 38.)
Nous devons donc toujours être prêts à répondre avec douceur et respect à tous ceux qui nous demandent raison de notre espérance. (I Pierre 3. 15.)
 
153
- Cette franchise que nous devons mettre dans notre adoration et notre foi nous oblige donc à prendre part assidûment au culte public. Car le temps est venu où les vrais adorateurs adorent le Père en esprit et en vérité. (Jean 4. 23.)
N'abandonnez donc point nos assemblées comme quelques-uns ont coutume de faire. (Héb. 10. 25.)
 
154
- Les adorations faites en commun ne sont pas les seules que nous devions rendre. Le Christ lui-même recommande formellement le culte domestique et les adorations particulières. Matt. 6. 6 : Quand tu prieras, entre dans ton cabinet, et ayant fermé la porte, prie ton Père qui est dans ce lieu secret.
Et saint Paul prescrit de faire en tout temps toutes sortes de supplications. (Eph. 6. 18.)
 
155
- Sans prière, il n'y a point de culte, et l'acte le plus saint du culte est la prière, que le Christ a prescrite et par ses exemples et par ses préceptes : Demandez, et on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; heurtez, et il vous sera ouvert. Et si vous, qui êtes mauvais, savez donner à vos enfants de bonnes choses, combien plus votre Père qui est aux deux donnera-t-il des biens à ceux qui les lui demandent] (Matt. 7. 7, 11)
Il est certain que nous ne possédons rien en propre, puisque nous n'avons rien apporté au monde, et qu'il est évident que nous n 'en pouvons rien emporter (1 Tim. 6. 7) ; nous devons donc recourir à Dieu qui connaît nos besoins : Votre Père céleste sait que vous avez besoin de ces choses-là. (Matt. 6. 32.)

C'est toujours au nom de notre Seigneur Jésus-Christ que nous devons prier : Tout ce que nous demanderons au Père en son nom, il nous le donnera. (Jean 16. 23.)
Alors nos prières seront toujours exaucées quand nous demanderons à Dieu ses bienfaits spirituels : Si quelqu'un manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui la donne à tous libéralement, et elle lui sera donnée (Jacq. 1. 5) ; et même, si nos voeux sont d'accord avec sa volonté, Dieu nous dispense ses bienfaits temporels et terrestres : La confiance que nous avons en lui est que, si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous exauce, (1 Jean 5. 14)
La prière n'est donc jamais inutile : Car la prière du juste, faite avec ferveur, est d'une grande efficace. (Jacq. 5. 16.) Elle perd cette efficacité, si elle est mal faite et à mauvaise intention : Vous demandez, et vous ne recevez point, parce que vous demandez mal et dans la vue de fournir à vos voluptés. (Jacq. 4. 3.)
Aucun moment n'est meilleur qu'un autre pour prier, et aussi saint Paul prescrit la prière en toute occasion. (Phil. 4. 6.)
 
156
L'importance de bien prier est si grande, que Jésus-Christ lui-même nous a donné le meilleur modèle de prière (Matt. 6. 9. Luc, 11. 2) que l'on nomme l'Oraison dominicale. Cette prière, dont le premier mot : Notre Père qui es aux cieux, fait connaître Dieu comme le Père commun des hommes, se compose de sept demandes distinctes.

Les trois premières renferment les voeux spirituels les meilleurs qu'il soit possible de former pour l'humanité entière. Que ton nom soit sanctifié ! c'est demander que tous les hommes rendent à Dieu de toute manière l'honneur qui lui est dû. Ce premier souhait est développé dans la seconde et la troisième demandes : Que ton règne vienne ! que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ! c'est-à-dire : que la pure foi et la pure morale se propagent et trouvent les hommes dociles comme les Anges ; car le règne de Dieu ; c'est la vérité, et la volonté de Dieu, c'est la vertu, la sainteté, la perfection.

La quatrième demande, sous le nom de pain quotidien, comprend (1 Tim. 6. 8) une mesure suffisante des choses nécessaires au soutien de la vie, et en nous forçant à ne les demander que pour aujourd'hui, Jésus nous renvoie perpétuellement à la bonté de Dieu pour le lendemain.

La cinquième demande : Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés, est fondée sur le grand but de la religion chrétienne tout entière, le pardon des péchés du monde et le grand devoir que le Christ a enseigné le premier aux hommes, l'oubli des injures.

Enfin les deux dernières demandes concernent notre conduite morale : Ne nous laisse pas tomber en tentation, c'est-à-dire préserve-nous de rencontrer dans notre vie ces tentations funestes qui nous exposent à tant de combats et de dangers ; mais s'il entre dans les vues de ta providence que nous y soyons exposés, délivre-nous du mal, empêche-nous d'y succomber.
 
157
- La prière n'est pas le seul moyen par lequel nous attestons le nom de Dieu ; le serment est aussi un acte religieux qui consiste à prendre Dieu même à témoin de la vérité de nos paroles ou de la sincérité de nos promesses. L'Évangile en offre des exemples : Je prends Dieu à témoin, écrit saint Paul aux Corinthiens, que ç'a été pour vous épargner que je n'ai point été à Corinthe. (2 Cor. 1. 23.) Et plus loin : Dieu qui est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, et qui est béni éternellement, sait que je ne mens point. (11. 31.)
Et Jésus-Christ lui-même a répondu formellement à une adjuration, quand le souverain sacrificateur lui a dit : Je t'adjure par le Dieu vivant de nous déclarer si tu es le Christ. (Matt. 26. 63, 64.)

Aussi le serment est un acte si saint que le Seigneur a interdit les serments et jurements téméraires : Je vous dis : Ne jurez point !... mais que votre parole soit : Oui, oui ; non, non. Ce qu'on dit de plus est du malin (Matt. 5. 34-37) : Sur toutes choses, ne jurez point, ni par le ciel, ni par la terre, ni par quelque autre serment (Jacq. 5. 12), et que le parjure est une des plus graves offenses qu'on puisse faire à Dieu (101).
 
158
- Un respect habituel du nom de Dieu rendra plus facile l'humilité profonde que doit nourrir en nous le juste sentiment de notre faiblesse, de notre dénuement, de notre dépendance : Nous ne sommes que des serviteurs inutiles, parce que nous ne faisons que ce que nous sommes obligés de faire. (Luc, 17.10.)
Qu'as-tu que tu n'aies reçu ? et si tu l'as reçu, pourquoi t'en glorifier comme si tu ne l'avais point reçu ? (1 Cor. 4. 7.)
La vraie humilité ne nous jettera point dans l'excès d'oublier la supériorité de notre nature et les facultés éminentes dont Dieu l'a enrichie : Combien un homme ne vaut-il pas mieux qu'une brebis ? disait Jésus à ses disciples. (Matt. 12. 12.) Dieu nous a donné de l'intelligence plus qu'aux bêtes de la terre, et de la prudence plus qu'aux oiseaux des cieux. (Job 35. 11.) Tu as créé l'homme un peu moindre que les Anges, et tu l'as couronné de gloire et d'honneur, tu l'as établi dominateur sur les ouvrages de tes mains, et tu lui as mis toutes choses sous les pieds. (Ps. 8. 6, 7.)
 
159
- Si une constante humilité nous rappelle que Dieu ne nous doit rien, notre reconnaissance de tous ses bienfaits, et dans la providence et dans la grâce, sera plus vive et plus salutaire. Jésus lui-même nous en a donné l'exemple en bénissant Dieu après avoir vu ses désirs se remplir. Mon père, disait-il au moment de ressusciter son ami Lazare, je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé (Jean 11. 41). Notre dénuement même nous fera comprendre que, selon le précepte de saint Paul, nous devons bénir Dieu toujours et pour toutes choses. (Eph. 5. 20.)
 
160
- Cette complète reconnaissance se changera d'elle-même en résignation au milieu des épreuves et des deuils. Celui qui sait être reconnaissant apprend facilement à être résigné. L'exemple accompli de ce devoir est dans la prière du Christ : Père, ce que tu veux, et non pas ce que je veux. (Matt. 26.39.)
Que ceux donc qui souffrent par la volonté de Dieu lui recommandent leurs âmes, comme au fidèle créateur, en faisant bien, (1 Pierre 4, 19.) La récompense de ce devoir est dans l'attente des dédommagements promis aux affligés : Heureux ceux qui sont dans l'affliction ! car ils seront consolés. (Matt. 5. 4)
 
161
- Fortifiés par la résignation contre les malheurs présents, nous le serons contre les incertitudes ou les menaces de l'avenir par la confiance en Dieu, et sans tomber dans une imprévoyance imprudente, le souci du lendemain ne nous tourmentera point : Ne soyez point en souci pour le lendemain ; le lendemain se souciera de ce qui le concerne : à chaque jour suffit sa peine. (Matt. 6. 34.)
Déchargez-vous donc sur Dieu de tous vos soucis, parce qu'il a soin de vous. (1 Pierre 5. 7.)
 
162
- Tous ces devoirs, tous ces sentiments ont pour sauvegarde, en quelque sorte, l'idée de la présence de Dieu, qui est comme un résumé de toute la religion, et, si elle nous accompagne toujours, elle rendra notre religion toute pratique, nos devoirs plus faciles, nos joies plus douces, nos peines plus légères : Je ne suis point seul, disait Jésus à la veille d'être abandonné, trahi, livré, car le Père est avec moi. (Jean 16. 32. - 8. 16, 29.) Dieu n'est pas loin de chacun de nous. (Act. 17. 27.)
 

Devoirs envers le prochain.

163
- Tous ces devoirs proviennent du commandement d'aimer notre prochain comme nous-mêmes (142), et sans que jamais ce précepte fondamental varie, les devoirs qui en découlent changent selon les relations particulières ou générales, constantes ou accidentelles, que nous soutenons avec notre prochain. C'est en étudiant ces relations diverses, que nous saurons le mieux quelles obligations elles imposent.
 
164
- En considérant le prochain comme notre semblable, tous nos rapports avec lui sont réglés par le grand précepte : de faire aux autres ce que nous désirons que les autres nous fassent (Matt. 7. 12. Luc, 6. 31) ; et ce précepte ne souffre aucune exception quelconque, parce que tout homme, quelles que soient sa race, sa couleur, sa patrie, sa religion, est notre prochain, notre semblable, notre égal, puisque Dieu a fait d'un seul sang tout le genre humain. Act. 17. 26.
 
165
- Considéré comme notre contemporain, nous devons à notre prochain, pendant le jeune âge, protection, soins et tendresse, à l'exemple de Jésus, qui laissait venir à lui les petits enfants. (Matt. 19. 13-15. Marc, 10. 13-16 ; Luc, 18. 15-17), et dans sa vieillesse, respect et déférence. Exhorte le vieillard comme un père, écrit saint Paul à Timothée. ( I Tim. 5. 1.) Moïse avait dit aux Hébreux : Lève-toi devant les cheveux blancs et honore la personne du vieillard. (Lév. 19. 32.)
 
166
- Considéré comme notre coreligionnaire, nous devons à notre prochain de soutenir, si cela est en notre pouvoir, son culte : en implorant le Seigneur pour le centenier de Capernaüm, les Juifs s'appuyaient de ce qu'il aimait leur nation et avait fait bâtir la synagogue (Luc, 7. 5) ;
- de respecter sa sincérité : Qui es-tu qui juges les autres (Jacq. 4. 12) ? La charité ne soupçonne point le mal (1 Cor. 13. 5) ;
- de ne pas nous séparer de lui à cause de la faiblesse de sa foi, de le recevoir et d'éviter les discussions : Quant à celui qui est faible en la foi, recevez-le et n'ayez point avec lui des contestations et des disputes (Rom. 14. 1.) ;
- de ne pas le décourager par la supériorité de notre foi et de notre piété : Prenez garde que la puissance que vous avez ne soit en quelque sorte en scandale aux infirmes (1 Cor. 8. 9) ;
- de rechercher les choses qui servent à la paix et à l'édification mutuelle (Rom. 14. 19) ;
- d'éviter dans nos actes et nos discours tout ce qui pourrait ébranler ses principes religieux : Si quelqu'un scandalise un de ces petits qui croient en moi, a dit le Christ, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui attachât au cou une meule, et qu'on le jetât au fond de la mer (Matt. 18. 6 ) ;
- d'éviter même l'ardeur d'un prosélytisme indiscret et ambitieux : Malheur à vous qui courez la mer et la terre pour faire un prosélyte, et qui le rendez ensuite plus digne de la condamnation que vous-même (Matt. 2. 3. 10) ;
- enfin, de nous montrer particulièrement charitables envers lui : Faites du bien à tous, et surtout aux serviteurs de la foi (Gal. 6. 10).
 
167
- Considéré comme notre concitoyen, nous devons resserrer avec lui ce lien par l'amour de la patrie, à l'exemple de Jésus-Christ, qui aimait son peuple, qui s'est adressé de préférence à ses compatriotes : Je ne suis envoyé, disait-il, qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël (Matt. 15. 24), et qui a pleuré des maux qui les menaçaient. (Matt. 23. 37. Luc, 13. 34 ; - 19. 41), Ce devoir embrasse, dans l'intérêt commun, la soumission aux autorités et le maintien de l'ordre public : Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu (Matt. 22. 21- Marc 12. 17 - Luc 20. 25.)
Que toute personne soit soumise aux puissances, car il n'y a point de puissance qui ne vienne de Dieu. (Rom. 13. 1, 2.)
 
168
- Considéré comme étranger, l'amour de la patrie ne doit point refroidir même en nous l'amour du prochain. Les prétendues rivalités nationales ne sont jamais une excuse pour un manque de charité ; ce serait aimer sa patrie comme les païens.
Le Seigneur au dernier jour dira en jugeant le monde : J'étais étranger, et vous m'avez recueilli. (Matt. 25. 35.) L'étranger qui demeure avec vous, vous sera comme celui qui est né parmi vous, et vous l'aimerez comme vous-même. (Lev. 19. 34.)
 
169
- Considéré comme notre supérieur, nous devons, à l'exemple de saint Paul (Act. 23. 5.), l'honneur à qui l'honneur est dû (Rom. 13. 7.), et dans le service, quel qu'il soit, auquel notre condition ou notre état nous oblige, montrer en toute chose une entière fidélité. (Tit. 2. 9, 10.)
 
170
- Considéré comme notre inférieur, nous devons à notre prochain de le traiter toujours avec douceur : Maîtres, modérez les menaces envers vos serviteurs, sachant que vous avez, aussi bien qu'eux, le même maître dans le ciel, et que devant lui il n'y a point acception de personnes (Eph. 6. 9.), et avec une scrupuleuse équité : Rendez à vos serviteurs ce qui est de la justice et de l'équité. (Col. 4. 1.)
 
171
- Considéré comme notre parent, les devoirs envers autrui ont une sainteté plus grande, et leur infraction une gravité plus criminelle ; au point que si quelqu'un n'a pas soin des siens et plus particulièrement de sa famille, il a renié la foi, il est pire qu'un infidèle. (1 Tim. 5. 8.)
Ce soin change selon le degré de parenté et avec l'âge.
- Des pères et mères à leurs enfants, c'est une surveillance assidue et une bonne éducation : Pères, n'aigrissez point vos enfants, mais élevez-les en les instruisant et les avertissant selon le Seigneur. (Eph. 6. 4)
Tu inculqueras les commandements de Dieu à tes enfants. (Deut. 6. 7.)

- Des enfants à leurs père et mère, c'est l'honneur et l'obéissance : Enfants, obéissez à vos pères et à vos mères, selon le Seigneur ; car cela est juste. Honore ton père et ta mère, est le premier commandement qui ait une promesse. (Eph. 6.1, 2, 3.)
Et cela est agréable au Seigneur. (Col. 3. 20.) (101) Et dans la vieillesse, c'est de plus le dévouement et le support en toutes choses : Que les enfants apprennent avant toutes choses à exercer leur piété, envers leur propre famille, et a rendre la pareille à ceux qui leur ont donné la vie ; car cela est bon et agréable à Dieu. (I Tim. 5. 4) -
Entre frères et soeurs, c'est une tendresse et une confiance mutuelles : Dieu hait celui qui sème des querelles entre les frères. (Prov. 6. 19.)
 
172
172. - Considéré comme notre ami, nous pouvons, à l'exemple de Jésus qui s'était choisi un ami même parmi les apôtres (Jean 13. 23 ; - 19. 26 ; - 20. 2 ; -21. 7, 20.), nourrir et témoigner cette tendresse et en goûter toute la douceur en veillant à ce qu'elle soit fidèle et demeure en tout temps. (Prov. 17. 17.) Que l'homme qui a des amis se tienne à leur amitié (Prov. 18. 24), et si l'amitié a été marquée par des bienfaits, la religion nous commande la reconnaissance. Car l'Évangile n'excuse pas les ingrats, en déclarant que Dieu est bon, même envers eux (Luc, 6. 35), et saint Paul compte l'ingratitude parmi les signes de la corruption de l'Église. (2 Tim. 3.2.)
 
173
- Considéré comme pauvre, de quelque manière qu'il le soit devenu, nous devons secourir le prochain, selon l'ordre très formel que le Seigneur en a donné avec promesse de récompense et menace de punition (Matt. 25. 35-45) ; nous devons le secourir selon nos moyens, d'après l'exemple de la pite de la veuve approuvée par Jésus-Christ (Marc 12, 41-44 - Luc 21. 1-4; en donnant avec joie : Dieu aime celui qui donne gaiement (2 Cor. 9. 7) ; en secret, pour ne pas s'enorgueillir soi-même ni humilier l'indigent : Prenez garde de ne pas faire votre aumône devant les hommes, afin d'en être vus ; autrement vous n'en aurez pas de récompense de votre Père, qui est aux deux (Matt. 6. 1) ; et il nous sera permis d'espérer que Dieu aura pour agréables nos aumônes, si nous les répandons ainsi ; car celui qui a pitié du pauvre, prête à l'Éternel, qui lui rendra son. bienfait. (Prov. 19. 17.)
 
174
- Considéré comme affligé, nous devons à notre prochain de prendre une part sincère à ses peines, comme le fit le Seigneur lui-même près du tombeau de Lazare, où Jésus pleura. (Jean. 11. 35.) Pleurez donc avec ceux qui pleurent. (Rom. 12. 15.)
 
175
- Considéré comme pécheur, nous devons commencer par nous souvenir que nous le sommes comme lui : Que celui de vous, disait le Christ, qui est sans péché, jette le premier la pierre (Jean, 8. 7) ; ne pas oublier nos fautes, peut-être plus grandes que les siennes : Pourquoi regardes-tu la paille qui est dans l'oeil de ton frère, tandis que tu ne vois pas la poutre qui est dans le tien (Matt. 7. 3-5) ? le redresser avec un esprit de douceur : Si quelqu'un vient à tomber en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur (Gal. 6. 1; ne jamais croire qu'il est tombé dans une impénitence désespérée : Le Seigneur ne veut point qu'aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance (2 Pierre, 3. 9), il ne prend point de plaisir à la mort de celui qui meurt : convertissez-vous donc et vivez (Ez. 18. 32) ; et faire luire à ses yeux la lumière de nos bonnes oeuvres seulement pour que notre Père céleste soit glorifié. (Matt. 5. 16.)
 
176
- Considéré comme notre ennemi, si ce malheur nous attend malgré nos efforts : Car s'il se peut faire, et autant qu'il dépend de nous, il faut avoir la paix avec tous les hommes (Rom. 12. 18), nous devons ne rien négliger pour parvenir à une réconciliation sincère : Si tu apportes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande devant l'autel, et va premièrement te réconcilier avec ton frère ; après cela, viens, et offre ton offrande (Matt. 5. 23, 24) ; lui pardonner (156) : Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi les vôtres ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs offenses, votre Père ne vous pardonnera pas non plus les vôtres (Matt. 6.14,15) ; prier pour lui : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, et priez pour ceux qui vous outragent et qui vous persécutent (Matt. 5. 44) ; ne jamais rendre le mal pour le mal, mais au contraire opposer les bienfaits aux injures : ne rendez à personne le mal pour le mal ; ne vous laissez point surmonter par le mal ; mais surmontez le mal par le bien. (Rom. 12. 17, 21.)
 
177
- Considéré comme notre concurrent (ce qui peut arriver sans mauvaise intention d'aucune part), nous devons nous comporter modestement envers lui : J'avertis chacun de vous de n'avoir pas d'eux-mêmes une plus haute opinion qu'ils ne doivent, mais d'avoir des sentiments modestes (Rom. 12. 3.) ; en ne faisant rien par esprit de contention ou par vaine gloire (Phil. 2. 3) ; en nous gardant de nous porter envie les uns aux autres (Gal. 5. 26.), et sans chercher notre profit dans son malheur : Que personne ne foule son frère, et ne fasse son profit au dommage de son frère ; car le Seigneur est le vengeur de toutes ces choses. (I Thess. 4. 6)
 
178
- Considéré comme notre débiteur, nous devons en agir avec le prochain dans un esprit de bonté et de patience ; c'est ce qui était déjà prescrit dans la loi et dans la morale des Juifs : Quand tu auras droit d'exiger de ton prochain une chose qui te sera due... si l'homme est pauvre, tu ne te coucheras point ayant encore son gage; mais tu ne manqueras pas de lui rendre son gage aussitôt que le soleil sera couché. (Deut. 24. 12, 13.) Si tu n'avais pas de quoi payer, voudrais-tu qu'on prît ton lit de dessous toi ? (Prov. 22. 27.)
Et c'est ce que l'on peut induire de la parabole où le Seigneur se sert de l'exemple des dettes remises avec générosité ou exigées avec dureté.
 
179
- Enfin, considéré comme héritier, nous devons veiller attentivement sur notre conduite, pour nous tenir également éloigné de toute impatience et de toute avidité : L'héritage pour lequel on s'est trop hâté du commencement, ne sera point béni à la fin (Prov. 20. 21), et nous persuader que c'est un devoir à remplir dans la crainte de Dieu, que celui d'arrêter nos dernières volontés et de disposer des biens que la Providence nous a confiés. Une répugnance superstitieuse à faire son testament est tout à fait indigne d'un chrétien.

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