COURS DE
RELIGION CHRÉTIENNE.
Devoirs envers Dieu.
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- - Le premier devoir envers Dieu, celui
dont l'oubli rend tous les autres et plus
difficiles et moins bien remplis, est le
culte ou adoration, dont la
règle fondamentale se trouve dans
cette parole du Christ : Dieu est
esprit ; il faut que ceux qui
l'adorent, l'adorent en esprit et en
vérité.
(Jean 4. 24.)
Offrons donc sans cesse par Christ
à Dieu un sacrifice de louanges,
c'est-à-dire le fruit des
lèvres qui confessent son nom.
(Héb. 13. 15.) -
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- - Le culte ne peut être
parfaitement conforme à ce
précepte du Seigneur sans la
profession de la foi, et s'il est
tenu secret par timidité ou par
fausse honte. Quiconque me confessera
devant les hommes, a dit Jésus,
je le confesserai devant mon
Père céleste, et quiconque
me reniera devant les hommes, je le
renierai devant mon Père,
céleste.
(Matt. 10. 32.
Marc, 8. 38.)
Nous devons donc toujours être
prêts à répondre
avec douceur et respect à tous ceux
qui nous demandent raison de notre
espérance.
(I Pierre 3. 15.) -
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- - Cette franchise que nous devons
mettre dans notre adoration et notre foi
nous oblige donc à prendre part
assidûment au culte public.
Car le temps est venu où les
vrais adorateurs adorent le Père en
esprit et en vérité.
(Jean 4. 23.)
N'abandonnez donc point nos
assemblées comme quelques-uns ont
coutume de faire.
(Héb. 10. 25.) -
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- - Les adorations faites en commun ne
sont pas les seules que nous devions
rendre. Le Christ lui-même
recommande formellement le culte
domestique et les adorations
particulières.
Matt. 6. 6 : Quand
tu prieras, entre dans ton cabinet, et
ayant fermé la porte, prie ton
Père qui est dans ce lieu
secret.
Et saint Paul prescrit de faire en
tout temps toutes sortes de supplications.
(Eph. 6. 18.) -
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- - Sans prière, il n'y a point de
culte, et l'acte le plus saint du culte
est la prière, que le Christ a
prescrite et par ses exemples et par ses
préceptes : Demandez, et on
vous donnera ; cherchez, et vous
trouverez ; heurtez, et il vous sera
ouvert. Et si vous, qui êtes
mauvais, savez donner à vos enfants
de bonnes choses, combien plus votre
Père qui est aux deux donnera-t-il
des biens à ceux qui les lui
demandent]
(Matt. 7. 7, 11)
Il est certain que nous ne
possédons rien en propre,
puisque nous n'avons rien
apporté au monde, et qu'il est
évident que nous n 'en pouvons rien
emporter
(1 Tim. 6. 7) ; nous
devons donc recourir à Dieu qui
connaît nos besoins : Votre
Père céleste sait que vous
avez besoin de ces choses-là.
(Matt. 6. 32.)
C'est toujours au nom de notre Seigneur
Jésus-Christ que nous devons
prier : Tout ce que nous
demanderons au Père en son nom, il
nous le donnera.
(Jean 16. 23.)
Alors nos prières seront toujours
exaucées quand nous demanderons
à Dieu ses bienfaits
spirituels : Si quelqu'un manque
de sagesse, qu'il la demande à
Dieu, qui la donne à tous
libéralement, et elle lui sera
donnée
(Jacq. 1. 5) ; et
même, si nos voeux sont d'accord
avec sa volonté, Dieu nous dispense
ses bienfaits temporels et
terrestres : La confiance que nous
avons en lui est que, si nous
demandons quelque chose selon sa
volonté, il nous exauce,
(1 Jean 5. 14)
La prière n'est donc jamais
inutile : Car la prière du
juste, faite avec ferveur, est d'une
grande efficace.
(Jacq. 5. 16.) Elle perd
cette efficacité, si elle est mal
faite et à mauvaise
intention : Vous demandez, et vous
ne recevez point, parce que vous demandez
mal et dans la vue de fournir à vos
voluptés.
(Jacq. 4. 3.)
Aucun moment n'est meilleur qu'un autre
pour prier, et aussi saint Paul prescrit
la prière en toute occasion.
(Phil. 4. 6.) -
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- L'importance de bien prier est si
grande, que Jésus-Christ
lui-même nous a donné le
meilleur modèle de prière
(Matt. 6. 9.
Luc, 11. 2) que l'on nomme
l'Oraison dominicale. Cette prière,
dont le premier mot : Notre
Père qui es aux cieux, fait
connaître Dieu comme le
Père commun des hommes, se
compose de sept demandes distinctes.
Les trois premières renferment les
voeux spirituels les meilleurs qu'il soit
possible de former pour l'humanité
entière. Que ton nom soit
sanctifié ! c'est demander
que tous les hommes rendent à Dieu
de toute manière l'honneur qui lui
est dû. Ce premier souhait est
développé dans la seconde et
la troisième demandes : Que
ton règne vienne ! que ta
volonté soit faite sur la terre
comme au ciel !
c'est-à-dire : que la pure
foi et la pure morale se propagent et
trouvent les hommes dociles comme les
Anges ; car le règne de
Dieu ; c'est la vérité,
et la volonté de Dieu, c'est la
vertu, la sainteté, la
perfection.
La quatrième demande, sous le nom
de pain quotidien, comprend
(1 Tim. 6. 8) une mesure
suffisante des choses nécessaires
au soutien de la vie, et en nous
forçant à ne les demander
que pour aujourd'hui, Jésus
nous renvoie perpétuellement
à la bonté de Dieu pour le
lendemain.
La cinquième demande :
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons à ceux qui
nous ont offensés, est
fondée sur le grand but de la
religion chrétienne tout
entière, le pardon des
péchés du monde et le grand
devoir que le Christ a enseigné le
premier aux hommes, l'oubli des
injures.
Enfin les deux dernières demandes
concernent notre conduite morale :
Ne nous laisse pas tomber en tentation,
c'est-à-dire
préserve-nous de rencontrer dans
notre vie ces tentations funestes qui nous
exposent à tant de combats et de
dangers ; mais s'il entre dans les
vues de ta providence que nous y soyons
exposés, délivre-nous du
mal, empêche-nous d'y succomber.
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- - La prière n'est pas le seul
moyen par lequel nous attestons le nom de
Dieu ; le serment est aussi un
acte religieux qui consiste à
prendre Dieu même à
témoin de la vérité
de nos paroles ou de la
sincérité de nos promesses.
L'Évangile en offre des
exemples : Je prends Dieu à
témoin, écrit saint Paul
aux Corinthiens, que ç'a
été pour vous
épargner que je n'ai point
été à Corinthe.
(2 Cor. 1. 23.) Et plus
loin : Dieu qui est le Père
de notre Seigneur Jésus-Christ, et
qui est béni éternellement,
sait que je ne mens point.
(11. 31.)
Et Jésus-Christ lui-même a
répondu formellement à une
adjuration, quand le souverain
sacrificateur lui a dit : Je
t'adjure par le Dieu vivant de nous
déclarer si tu es le Christ.
(Matt. 26. 63, 64.)
Aussi le serment est un acte si saint que
le Seigneur a interdit les serments et
jurements téméraires :
Je vous dis : Ne jurez
point !... mais que votre parole
soit : Oui, oui ; non, non. Ce
qu'on dit de plus est du malin
(Matt. 5. 34-37) :
Sur toutes choses, ne jurez point, ni
par le ciel, ni par la terre, ni par
quelque autre serment
(Jacq. 5. 12), et que le
parjure est une des plus graves offenses
qu'on puisse faire à Dieu (101). -
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- - Un respect habituel du nom de Dieu
rendra plus facile l'humilité
profonde que doit nourrir en nous le
juste sentiment de notre faiblesse, de
notre dénuement, de notre
dépendance : Nous ne sommes
que des serviteurs inutiles, parce que
nous ne faisons que ce que nous sommes
obligés de faire.
(Luc, 17.10.)
Qu'as-tu que tu n'aies
reçu ? et si tu l'as
reçu, pourquoi t'en glorifier comme
si tu ne l'avais point reçu ?
(1 Cor. 4. 7.)
La vraie humilité ne nous jettera
point dans l'excès d'oublier la
supériorité de notre nature
et les facultés éminentes
dont Dieu l'a enrichie : Combien
un homme ne vaut-il pas mieux qu'une
brebis ? disait Jésus
à ses disciples.
(Matt. 12. 12.) Dieu nous
a donné de l'intelligence plus
qu'aux bêtes de la terre, et de la
prudence plus qu'aux oiseaux des cieux.
(Job 35. 11.) Tu as
créé l'homme un peu moindre
que les Anges, et tu l'as couronné
de gloire et d'honneur, tu l'as
établi dominateur sur les ouvrages
de tes mains, et tu lui as mis toutes
choses sous les pieds.
(Ps. 8. 6, 7.) -
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- - Si une constante humilité nous
rappelle que Dieu ne nous doit rien, notre
reconnaissance de tous ses
bienfaits, et dans la providence et dans
la grâce, sera plus vive et plus
salutaire. Jésus lui-même
nous en a donné l'exemple en
bénissant Dieu après avoir
vu ses désirs se remplir. Mon
père, disait-il au moment de
ressusciter son ami Lazare, je te rends
grâces de ce que tu m'as
exaucé
(Jean 11. 41). Notre
dénuement même nous fera
comprendre que, selon le précepte
de saint Paul, nous devons bénir
Dieu toujours et pour toutes choses.
(Eph. 5. 20.)
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- - Cette complète reconnaissance
se changera d'elle-même en
résignation au milieu des
épreuves et des deuils. Celui qui
sait être reconnaissant apprend
facilement à être
résigné. L'exemple accompli
de ce devoir est dans la prière du
Christ : Père, ce que tu
veux, et non pas ce que je veux.
(Matt. 26.39.)
Que ceux donc qui souffrent par la
volonté de Dieu lui recommandent
leurs âmes, comme au
fidèle créateur, en faisant
bien,
(1 Pierre 4, 19.) La
récompense de ce devoir est dans
l'attente des dédommagements promis
aux affligés : Heureux ceux
qui sont dans l'affliction ! car ils
seront consolés.
(Matt. 5. 4) -
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- - Fortifiés par la
résignation contre les malheurs
présents, nous le serons
contre les incertitudes ou les menaces de
l'avenir par la confiance en Dieu,
et sans tomber dans une
imprévoyance imprudente, le souci
du lendemain ne nous tourmentera
point : Ne soyez point en souci
pour le lendemain ; le lendemain se
souciera de ce qui le concerne :
à chaque jour suffit sa peine.
(Matt. 6. 34.)
Déchargez-vous donc sur Dieu de
tous vos soucis, parce qu'il a soin de
vous.
(1 Pierre 5. 7.) -
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- - Tous ces devoirs, tous ces sentiments
ont pour sauvegarde, en quelque sorte,
l'idée de la présence de
Dieu, qui est comme un
résumé de toute la religion,
et, si elle nous accompagne toujours, elle
rendra notre religion toute pratique, nos
devoirs plus faciles, nos joies plus
douces, nos peines plus
légères : Je ne suis
point seul, disait Jésus
à la veille d'être
abandonné, trahi, livré,
car le Père est avec moi.
(Jean 16. 32. -
8. 16,
29.) Dieu n'est pas loin
de chacun de nous.
(Act. 17. 27.)
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Devoirs envers le prochain.
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- - Tous ces devoirs proviennent du
commandement d'aimer notre prochain comme
nous-mêmes (142), et sans
que jamais ce précepte fondamental
varie, les devoirs qui en découlent
changent selon les relations
particulières ou
générales, constantes ou
accidentelles, que nous soutenons avec
notre prochain. C'est en étudiant
ces relations diverses, que nous saurons
le mieux quelles obligations elles
imposent.
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- - En considérant le prochain
comme notre semblable, tous nos
rapports avec lui sont
réglés par le grand
précepte : de faire aux
autres ce que nous désirons que les
autres nous fassent
(Matt. 7. 12.
Luc, 6. 31) ; et ce
précepte ne souffre aucune
exception quelconque, parce que tout
homme, quelles que soient sa race, sa
couleur, sa patrie, sa religion, est notre
prochain, notre semblable, notre
égal, puisque Dieu a fait d'un
seul sang tout le genre humain.
Act. 17. 26.
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- - Considéré comme notre
contemporain, nous devons à
notre prochain, pendant le jeune
âge, protection, soins et tendresse,
à l'exemple de Jésus, qui
laissait venir à lui les petits
enfants.
(Matt. 19. 13-15.
Marc, 10. 13-16 ;
Luc, 18. 15-17), et dans sa
vieillesse, respect et
déférence. Exhorte le
vieillard comme un père,
écrit saint Paul à
Timothée. (
I Tim. 5. 1.) Moïse
avait dit aux Hébreux :
Lève-toi devant les cheveux
blancs et honore la personne du vieillard.
(Lév. 19. 32.)
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- - Considéré comme notre
coreligionnaire, nous devons
à notre prochain de soutenir, si
cela est en notre pouvoir, son
culte : en implorant le Seigneur pour
le centenier de Capernaüm, les Juifs
s'appuyaient de ce qu'il aimait leur
nation et avait fait bâtir la
synagogue
(Luc, 7. 5) ;
- de respecter sa
sincérité : Qui
es-tu qui juges les autres
(Jacq. 4. 12) ? La
charité ne soupçonne point
le mal
(1 Cor. 13. 5) ;
- de ne pas nous séparer de lui
à cause de la faiblesse de sa foi,
de le recevoir et d'éviter les
discussions : Quant à celui
qui est faible en la foi, recevez-le et
n'ayez point avec lui des contestations et
des disputes
(Rom. 14. 1.) ;
- de ne pas le décourager par la
supériorité de notre foi et
de notre piété :
Prenez garde que la puissance que vous
avez ne soit en quelque sorte en scandale
aux infirmes
(1 Cor. 8. 9) ;
- de rechercher les choses qui servent
à la paix et à
l'édification mutuelle
(Rom. 14. 19) ;
- d'éviter dans nos actes et nos
discours tout ce qui pourrait
ébranler ses principes
religieux : Si quelqu'un
scandalise un de ces petits qui croient en
moi, a dit le Christ, il vaudrait
mieux pour lui qu'on lui attachât au
cou une meule, et qu'on le jetât au
fond de la mer
(Matt. 18. 6 ) ;
- d'éviter même l'ardeur
d'un prosélytisme indiscret et
ambitieux : Malheur à vous
qui courez la mer et la terre pour faire
un prosélyte, et qui le rendez
ensuite plus digne de la condamnation que
vous-même
(Matt. 2. 3.
10) ;
- enfin, de nous montrer
particulièrement charitables envers
lui : Faites du bien à
tous, et surtout aux serviteurs de la foi
(Gal. 6. 10). -
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- - Considéré comme notre
concitoyen, nous devons resserrer
avec lui ce lien par l'amour de la patrie,
à l'exemple de Jésus-Christ,
qui aimait son peuple, qui s'est
adressé de préférence
à ses compatriotes : Je ne
suis envoyé, disait-il,
qu'aux brebis perdues de la maison
d'Israël
(Matt. 15. 24), et qui a
pleuré des maux qui les
menaçaient.
(Matt. 23. 37.
Luc, 13. 34 ; -
19. 41), Ce devoir
embrasse, dans l'intérêt
commun, la soumission aux autorités
et le maintien de l'ordre public :
Rendez à César ce qui est
à César, et à Dieu ce
qui est à Dieu
(Matt. 22. 21-
Marc 12. 17 -
Luc 20. 25.)
Que toute personne soit soumise aux
puissances, car il n'y a point de
puissance qui ne vienne de Dieu.
(Rom. 13. 1, 2.) -
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- - Considéré comme
étranger, l'amour de la
patrie ne doit point refroidir même
en nous l'amour du prochain. Les
prétendues rivalités
nationales ne sont jamais une excuse pour
un manque de charité ; ce
serait aimer sa patrie comme les
païens.
Le Seigneur au dernier jour dira en
jugeant le monde : J'étais
étranger, et vous m'avez recueilli.
(Matt. 25. 35.)
L'étranger qui demeure avec
vous, vous sera comme celui qui est
né parmi vous, et vous l'aimerez
comme vous-même.
(Lev. 19. 34.) -
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- - Considéré comme notre
supérieur, nous devons,
à l'exemple de saint Paul
(Act. 23. 5.), l'honneur
à qui l'honneur est dû
(Rom. 13. 7.), et dans le
service, quel qu'il soit, auquel notre
condition ou notre état nous
oblige, montrer en toute chose une
entière fidélité.
(Tit. 2. 9, 10.)
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- - Considéré comme notre
inférieur, nous devons
à notre prochain de le traiter
toujours avec douceur :
Maîtres, modérez les
menaces envers vos serviteurs, sachant que
vous avez, aussi bien qu'eux, le
même maître dans le ciel, et
que devant lui il n'y a point
acception de personnes
(Eph. 6. 9.), et avec une
scrupuleuse équité :
Rendez à vos serviteurs ce qui
est de la justice et de
l'équité.
(Col. 4. 1.)
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- - Considéré comme notre
parent, les devoirs envers autrui
ont une sainteté plus grande, et
leur infraction une gravité plus
criminelle ; au point que si
quelqu'un n'a pas soin des siens et plus
particulièrement de sa famille, il
a renié la foi, il est pire qu'un
infidèle.
(1 Tim. 5. 8.)
Ce soin change selon le degré de
parenté et avec l'âge.
- Des pères et mères
à leurs enfants, c'est une
surveillance assidue et une bonne
éducation : Pères,
n'aigrissez point vos enfants, mais
élevez-les en les instruisant et
les avertissant selon le Seigneur.
(Eph. 6. 4)
Tu inculqueras les commandements de
Dieu à tes enfants.
(Deut. 6. 7.)
- Des enfants à leurs père
et mère, c'est l'honneur et
l'obéissance : Enfants,
obéissez à vos pères
et à vos mères, selon le
Seigneur ; car cela est juste. Honore
ton père et ta mère, est le
premier commandement qui ait une promesse.
(Eph. 6.1, 2, 3.)
Et cela est agréable au
Seigneur.
(Col. 3. 20.) (101) Et dans la
vieillesse, c'est de plus le
dévouement et le support en toutes
choses : Que les enfants
apprennent avant toutes choses à
exercer leur piété, envers
leur propre famille, et a rendre la
pareille à ceux qui leur ont
donné la vie ; car cela est
bon et agréable à Dieu.
(I Tim. 5. 4) -
Entre frères et soeurs, c'est une
tendresse et une confiance
mutuelles : Dieu hait celui qui
sème des querelles entre les
frères.
(Prov. 6. 19.) -
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- 172. - Considéré
comme notre ami, nous pouvons,
à l'exemple de Jésus qui
s'était choisi un ami même
parmi les apôtres
(Jean 13. 23 ; -
19. 26 ; -
20. 2 ;
-21. 7,
20.), nourrir et
témoigner cette tendresse et en
goûter toute la douceur en veillant
à ce qu'elle soit fidèle
et demeure en tout temps.
(Prov. 17. 17.) Que
l'homme qui a des amis se tienne à
leur amitié
(Prov. 18. 24), et si
l'amitié a été
marquée par des bienfaits, la
religion nous commande la reconnaissance.
Car l'Évangile n'excuse pas les
ingrats, en déclarant que Dieu
est bon, même envers eux
(Luc, 6. 35), et saint Paul
compte l'ingratitude parmi les signes de
la corruption de l'Église.
(2 Tim. 3.2.)
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- 173
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- - Considéré comme
pauvre, de quelque manière
qu'il le soit devenu, nous devons secourir
le prochain, selon l'ordre très
formel que le Seigneur en a donné
avec promesse de récompense et
menace de punition
(Matt. 25. 35-45) ;
nous devons le secourir selon nos moyens,
d'après l'exemple de la pite de la
veuve approuvée par
Jésus-Christ
(Marc 12, 41-44 -
Luc 21. 1-4) ;
en donnant avec joie : Dieu
aime celui qui donne gaiement
(2 Cor. 9. 7) ; en
secret, pour ne pas s'enorgueillir
soi-même ni humilier
l'indigent : Prenez garde de ne
pas faire votre aumône devant les
hommes, afin d'en être
vus ; autrement vous n'en aurez pas
de récompense de votre Père,
qui est aux deux
(Matt. 6. 1) ; et il
nous sera permis d'espérer que Dieu
aura pour agréables nos
aumônes, si nous les
répandons ainsi ; car celui
qui a pitié du pauvre, prête
à l'Éternel, qui lui rendra
son. bienfait.
(Prov. 19. 17.)
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- 174
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- - Considéré comme
affligé, nous devons
à notre prochain de prendre une
part sincère à ses peines,
comme le fit le Seigneur lui-même
près du tombeau de Lazare,
où Jésus pleura.
(Jean. 11. 35.) Pleurez
donc avec ceux qui pleurent.
(Rom. 12. 15.)
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- 175
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- - Considéré comme
pécheur, nous devons
commencer par nous souvenir que nous le
sommes comme lui : Que celui de
vous, disait le Christ, qui est
sans péché, jette le premier
la pierre
(Jean, 8. 7) ; ne pas
oublier nos fautes, peut-être plus
grandes que les siennes : Pourquoi
regardes-tu la paille qui est dans l'oeil
de ton frère, tandis que tu ne vois
pas la poutre qui est dans le tien
(Matt. 7. 3-5) ? le
redresser avec un esprit de douceur :
Si quelqu'un vient à tomber en
quelque faute, vous qui êtes
spirituels, redressez-le avec un esprit de
douceur
(Gal. 6. 1) ; ne
jamais croire qu'il est tombé dans
une impénitence
désespérée :
Le Seigneur ne veut point qu'aucun
périsse, mais que tous viennent
à la repentance
(2 Pierre, 3. 9), il ne
prend point de plaisir à la mort de
celui qui meurt : convertissez-vous
donc et vivez
(Ez. 18. 32) ; et faire
luire à ses yeux la
lumière de nos bonnes oeuvres
seulement pour que notre
Père céleste soit
glorifié.
(Matt. 5. 16.)
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- 176
|
- - Considéré comme notre
ennemi, si ce malheur nous attend
malgré nos efforts : Car
s'il se peut faire, et autant qu'il
dépend de nous, il faut avoir la
paix avec tous les hommes
(Rom. 12. 18), nous devons
ne rien négliger pour parvenir
à une réconciliation
sincère : Si tu apportes
ton offrande à l'autel, et que
là tu te souviennes que ton
frère a quelque chose contre toi,
laisse ton offrande devant l'autel, et va
premièrement te réconcilier
avec ton frère ; après
cela, viens, et offre ton offrande
(Matt. 5. 23, 24) ; lui
pardonner (156) :
Si vous pardonnez aux hommes leurs
offenses, votre Père céleste
vous pardonnera aussi les
vôtres ; mais si vous ne
pardonnez pas aux hommes leurs offenses,
votre Père ne vous pardonnera pas
non plus les vôtres
(Matt. 6.14,15) ; prier
pour lui : Aimez vos ennemis,
bénissez ceux qui vous maudissent,
et priez pour ceux qui vous outragent et
qui vous persécutent
(Matt. 5. 44) ; ne
jamais rendre le mal pour le mal, mais au
contraire opposer les bienfaits aux
injures : ne rendez à
personne le mal pour le mal ; ne vous
laissez point surmonter par le mal ;
mais surmontez le mal par le bien.
(Rom. 12. 17, 21.)
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- 177
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- - Considéré comme notre
concurrent (ce qui peut arriver
sans mauvaise intention d'aucune part),
nous devons nous comporter modestement
envers lui : J'avertis chacun de
vous de n'avoir pas d'eux-mêmes une
plus haute opinion qu'ils ne doivent, mais
d'avoir des sentiments modestes
(Rom. 12. 3.) ; en
ne faisant rien par esprit de contention
ou par vaine gloire
(Phil. 2. 3) ; en nous
gardant de nous porter envie les uns
aux autres
(Gal. 5. 26.), et sans
chercher notre profit dans son
malheur : Que personne ne foule
son frère, et ne fasse son
profit au dommage de son
frère ; car le Seigneur est le
vengeur de toutes ces choses.
(I Thess. 4. 6)
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- 178
|
- - Considéré comme notre
débiteur, nous devons en
agir avec le prochain dans un esprit de
bonté et de patience ; c'est
ce qui était déjà
prescrit dans la loi et dans la morale des
Juifs : Quand tu auras droit
d'exiger de ton prochain une chose qui te
sera due... si l'homme est pauvre, tu ne
te coucheras point ayant encore son gage;
mais tu ne manqueras pas de lui rendre son
gage aussitôt que le soleil sera
couché.
(Deut. 24. 12, 13.) Si tu
n'avais pas de quoi payer, voudrais-tu
qu'on prît ton lit de dessous
toi ?
(Prov. 22. 27.)
Et c'est ce que l'on peut induire de la
parabole où le Seigneur se sert de
l'exemple des dettes remises avec
générosité ou
exigées avec dureté. -
-
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- 179
|
- - Enfin, considéré comme
héritier, nous devons
veiller attentivement sur notre conduite,
pour nous tenir également
éloigné de toute impatience
et de toute avidité :
L'héritage pour lequel on s'est
trop hâté du commencement, ne
sera point béni à la fin
(Prov. 20. 21), et nous
persuader que c'est un devoir à
remplir dans la crainte de Dieu, que celui
d'arrêter nos dernières
volontés et de disposer des biens
que la Providence nous a confiés.
Une répugnance superstitieuse
à faire son testament est tout
à fait indigne d'un
chrétien.
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