Méditations sur le Cantique
de Salomon
CHAPITRE 1er
Versets: 1, 2, 3 ,4, 5 &
6,
7, 8,
9
à 11,
12,
14,
15,
16 & 17.
|
VERS.
5-6. -
«O filles de
Jérusalem, je suis noire, mais je
suis agréable comme les tentes de
Kédar, comme les tentures de
Salomon. Ne me regardez pas parce que je
suis noire, car le soleil m'a
regardée; les fils de ma
mère se sont irrités contre
moi, ils m'ont mise à garder les
vignes, et je n'ai point gardé la
vigne qui était à moi.
»
|
L'épouse a parlé des embrassements
du Roi, de son amour, de son nom et de ses
chambres. Maintenant, remuée par quelque
chose qui s'est présenté, elle
rappelle et confesse sans
réserve ce qu'elle est en elle-même.
Mais en même temps, elle affirme avec bonheur
ce qu'elle est aux yeux de Christ!
Vérité nécessaire dans tous
les temps, si nous voulons nous conserver dans un
bon équilibre d'esprit. Plus nous
connaîtrons complètement
l'indignité, le caractère incurable
de la chair, plus nous apprécierons
l'excellence de Christ, et plus nous comprendrons
l'oeuvre du Saint-Esprit. Tant que la
dépravation totale de la nature humaine ne
sera pas reconnue dans l'âme comme une
réalité, il y aura de la confusion
dans notre expérience, quant aux vaines
prétentions de la chair et aux divines
opérations de l'Esprit.
Il n'y a absolument rien de bon dans
l'homme naturel. Le plus avancé dans la vie
divine a dit: «En moi, c'est-à-dire en
ma chair, il n'habite point de bien.» Comme
c'est absolu, sans exception! «Point de
bien.» Mais ne pourrait-on pas
l'améliorer par des soins constants, par la
prière et la vigilance? Non, jamais, elle
est incurable. Il y a longtemps, que cela à
été affirmé par le Dieu de
vérité. (Lisez
Gen. VI.) «Et Dieu vit que la
malice des hommes était très grande
sur la terre, et que toute l'imagination des
pensées de leur coeur n'était que mal
en tout temps... Et Dieu dit à Noé:
la fin de toute chair est venue devant moi.»
La chair n'est capable que du mal, et du mal en
tout temps. Il est vrai que chez quelques-uns, il
se trouve une nature polie, cultivée, des
moeurs douces, des manières
élégantes; tandis
que chez d'autres, la nature est rude, inculte,
grossière; mais chez les uns comme chez les
autres, c'est la chair de laquelle il est
écrit « qu'elle ne se soumet pas
à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut
pas ». Il est possible que nous ne soyons pas
capables de plier une barre de fer, cependant elle
peut être étendue sous le marteau de
telle sorte qu'elle devienne tout à fait
flexible, mais c'est encore le même fer. Son
apparence a changé, quoique sa nature soit
la même. En admettant que tout cela soit vrai
de notre triste nature morale, pourquoi l'appeler
«une vérité nécessaire
à un bon équilibre d'esprit».
Parce qu'elle nous rend capables de distinguer
entre la chair et l'Esprit, et de savoir
d'où peut venir telle pensée, telle
suggestion, ou tel penchant. Il est de toute
importance de voir qu'ils sont tous les deux en
nous, et que l'un est le bien sans mélange,
et l'autre, le mal, sans mélange aussi. Une
confusion inextricable, le trouble, l'angoisse, et,
dans certain cas, une mélancolie profonde,
sont les malheureux résultats de l'ignorance
où l'on est sur ce point, je veux dire sur
le sujet des deux natures. Il ne saurait provenir
rien de bon de notre nature charnelle.
Supposez que je rencontre une
personne profondément inquiète
à l'égard de son âme, et
ardemment désireuse de connaître
Christ et le salut. Je sais d'une manière
certaine que le Saint-Esprit est à l'oeuvre
dans cette âme. De semblables désirs
pour Christ et le salut sont bons et ne sauraient
jamais provenir d'une nature qui
hait à la fois Dieu et Christ, et qui aime
mieux ce monde que le ciel. Il est possible sans
doute que l'âme éprouve beaucoup
d'angoisse, et soit. remplie d'incertitudes et de
craintes quant à l'issue, et même
qu'elle refuse d'être consolée: mais
dans la pensée de Dieu, elle est
sauvée déjà; elle se
réjouira lorsqu'elle croira la
vérité. La bonne oeuvre était
commencée dans l'âme du fils prodigue,
lorsque, pour la première fois il dit en
lui-même: « Je me lèverai et je
m'en irai vers mon père. » L'Esprit de
Dieu satisfera pleinement tout désir qui
procède de lui. Christ lui-même est la
parfaite réponse à tous les
désirs du coeur, renouvelé par
l'Esprit de sainteté.
L'Écriture Sainte nous
enseigne trois points d'une importance
journalière, pratique, savoir: que la chair
est opposée à l'Esprit, que Satan est
opposé à Christ, et que le monde est
opposé au Père.
(Gal. V;
Gen. III;
1 Jean II.) Ce sont là nos
trois grands ennemis, et il en résulte qu'il
importe beaucoup de savoir de quel
côté nous sommes. C'est ainsi, par
exemple, qu'au lieu de me mettre en
perplexité pour rechercher où
commence le monde, et où il finit, en quoi
consiste la mondanité, je n'ai qu'à
me demander simplement: « Cela est-il du
Père? » Dans des centaines de cas, il
serait impossible de dire où la
mondanité commence, où elle finit, en
regardant à la chose elle-même; mais
vous pouvez bientôt reconnaître si. une
chose « est du Père ». Et quand
nous voyons qu'elle n'est pas du Père, elle
est du monde.
L'Écriture ne connaît
pas de principe intermédiaire, de principe
neutre. La même règle s'applique aux
deux autres points que nous avons indiqués.
Tout ce qui n'est pas de l'Esprit est de la chair,
et tout ce qui n'est pas de Christ est de
Satan.
Mais, quoique nous soyons
entrés dans ces détails pratiques en
méditant les paroles de l'épouse,
nous ne pensons nullement que de semblables
pensées aient occupé son esprit.
l'expérience de l'âme, chez les Juifs,
étant plutôt d'un caractère
plus extérieur, temporel et
typique.
«Je suis noire. » Ces
paroles sont relatives à son aspect
extérieur, à son teint; elle est
brûlée par le soleil. Et à
cause de cela, elle ressent vivement le curieux
regard des filles de Jérusalem. «Ne me
regardez pas parce que je suis noire, car le soleil
m'a regardée.» Il fut un temps
où la fille de Sion était belle et
glorieuse, un sujet de louange sur la terre.
«Ta renommée, dit le prophète,
se répandit parmi les nations à cause
de ta beauté; car elle était parfaite
à cause de ma magnificence que j'avais mise
sur toi, dit le Seigneur, l'Éternel. »
(Ezéch. XVI, 14.) Mais, pour
son ingratitude et son infidélité,
elle fut réduite à la triste
condition d'une pauvre esclave brûlée
par le soleil. Le prophète
Jérémie dans ses «
Lamentations» sur la ruine de
Jérusalem, décrit aussi de la
manière la plus touchante, non seulement ce
qu'elle fut jadis, mais ce qu'elle est devenue
à la suite de l'affliction et de la
souffrance: « Ses
Nazaréens étaient
plus purs que la neige, plus blancs que le lait;
leur corps était plus vermeil que des rubis,
leur taille un saphir. Leur figure est plus sombre
que le noir, on ne les connaît point dans les
rues; leur peau s'attache à leurs os; elle
est sèche comme du bois. »
(IV v. 7.) Certes, il peut bien
s'écrier dans l'amertume de son âme:
« Comment l'or est-il devenu obscur, et l'or
fin a-t-il été changé? »
0 mon âme, si les fruits du
péché sont redoutables, amers et
tristes, dans ce monde où cependant «la
miséricorde se glorifie vis-à-vis du
jugement », quels ne seront-ils pas dans le
monde à venir où il n'y a plus
d'espérance, et où le
désespoir s'empare de l'âme coupable?
Peux-tu reporter tes regards sur la croix, et y
voir tes péchés, tous tes
péchés, jugés, expiés,
lavés dans le sang de Christ? Dieu et la
foi, connaissent seuls la puissance du sang de
Jésus versé sur la croix, et se
glorifient dans son éternelle efficace. Juge
donc pleinement, aujourd'hui, le mal qui se trouve
en ton coeur ainsi que tes voies, et rappelle-toi
que Christ en a porté tout le poids à
la croix. Ce qui a été imputé
à Christ ne te sera jamais imputé.
« Bienheureux est l'homme à qui
l'Éternel ne compte pas l'iniquité,
et dans l'esprit duquel il n'y a point de fraude.
»
(Ps. XXXII, 2.)
Lorsque je vois que Christ a
porté et a ôté pour toujours,
par le sacrifice de Lui-même, tel
péché sur lequel je pleure, toute
fraude s'en va; je n'ai aucun désir de
cacher, d'atténuer, ou d'excuser mon
péché. Il fut ôté
à la croix, et maintenant
il est pardonné sur ce fondement. En
présence d'un tel amour et d'une
bonté pareille, la crainte est bannie; je
suis dans une entière liberté et le
coeur au large devant mon Dieu et ne puis que
célébrer le Seigneur pour la
grâce infinie dont il a usé envers
moi.
Le terme « noire » sert
généralement dans l'Écriture
à exprimer un état d'affliction, de
souffrance et de persécution. «Ma peau,
dit Job, devient noire et se détache de
dessus moi et mes os sont brûlés par
la sécheresse. »
(Chap. XXX, 30.) Il en est
particulièrement ainsi d'Israël
rebelle. Mais dans notre passage, la confession que
fait l'épouse est rattachée avec
beaucoup de charme à la foi en Christ et
devient ainsi moralement la fidèle
expression de tous les croyants. « Je suis
noire, mais je suis agréable. » En
moi-même, noire comme le péché;
- en Christ, plus blanche que la neige.
Tel sera, dans le dernier jour, le
langage du résidu craignant Dieu, qui aura
passé par les profondeurs de la
détresse de Jacob, et que l'ardeur de «
la grande tribulation » aura, à vrai
dire, douloureusement noirci. Non seulement ces
Juifs pieux seront persécutés sous
l'Antéchrist, le grand oppresseur, mais
même leurs frères selon la chair se
tourneront contre eux: «Écoutez la
parole de l'Éternel, vous qui tremblez
à sa parole; vos frères qui vous
haïssaient et qui vous rejetaient à
cause de mon nom, disaient: Que l'Éternel
soit glorifié: et que nous
voyions votre joie ! Mais eux ils seront confus.
»
(Es. LXVI, 5.)
C'est là, croyons-nous, ce
à quoi fait allusion l'épouse
maintenant joyeuse: « Les fils de ma
mère se sont irrités contre moi: ils
m'ont mise à garder les vignes. » Comme
une autre Ruth, les vignes auxquelles elle fut
forcée de travailler sont devenues siennes.
Et heureuse désormais dans l'amour de son
grand libérateur et de son riche Seigneur,
elle peut parler librement de ce à travers
quoi elle a passé, et de ce qu'elle
était encore à ses propres yeux:
« noire comme les tentes de Kédar -
gracieuse comme les tentures de Salomon.
»
Les fils d'Ismaël, à ce
qu'on rapporte, se servent des peaux rudes, velues,
de leurs boucs noirs pour la couverture
extérieure de leurs tentes, qui ont ainsi
dans le désert, à l'oeil du voyageur,
un aspect extrêmement noir sous les rayons
d'un brillant soleil. Et très certainement,
placé, dans sa meilleure condition, sous les
rayons du soleil de justice bien autrement
brillant, l'homme serait de beaucoup plus noir que
la tente de l'Arabe sauvage. Mais, ô
pensée trois fois heureuse ! si le sentiment
de notre laideur peut nous troubler encore, il ne
trouble plus le bien-aimé Seigneur: notre
laideur tout entière est
éloignée de ses yeux, et pour
toujours. Le jugement de Dieu et celui de la foi
sont toujours les mêmes. tes
péchés qui étaient en grand
nombre sont pardonnés: « Le sang de
Jésus-Christ, le fils de Dieu, nous purifie
de tout péché. »
L'expression «tentures de
Salomon», peut avoir trait au magnifique voile
du temple de Salomon, type de la sainte
humanité de Jésus. Tous les croyants,
cependant, seront rendus semblables à
l'Homme parfait, maintenant dans le ciel, le chef
de la nouvelle création. « Comme nous
avons porté l'image de celui qui est
poussière, nous porterons aussi l'image du
céleste. »
(1 Cor. XV, 49.) Les «filles de
Jérusalem » introduites ici, sont
évidemment distinctes de l'épouse,
quoique étroitement unies avec elle, ainsi
que le montre la place importante qu'elles occupent
dans cette magnifique scène. Si
l'épouse représente la cité
bien-aimée, Jérusalem, la capitale
terrestre du grand roi, les filles de
Jérusalem peuvent représenter les
villes de Juda, circonstance qui nous explique leur
présence et leur place en maintes occasions,
quoiqu'elles n'atteignent jamais dans la faveur du
roi la position de l'épouse. Selon la parole
du Seigneur, Jérusalem doit avoir toujours
la prééminence: « Car maintenant
j'ai choisi et sanctifié cette maison, afin
que mon nom y soit à jamais; et mes yeux et
mon coeur seront toujours là. »
(2 Chron. VII, 16.)
VERS. 7. -
Dis-moi, toi qu'aime mon
âme, où lu pais ton troupeau,
où tu le fais reposer à
midi; car pourquoi serais-je comme une
femme voilée auprès des
troupeaux de les compagnons?
|
Maintenant un changement béni a eu lieu
dans l'occupation de l'épouse.
L'époux remplit son coeur et ses regards. Le
moi a disparu! Quelle grâce ! Il ne s'agit
plus maintenant du moi noir, ni
du moi gracieux. C'est toujours malheureux, en
définitive, d'être occupé du
moi. Si les regards se portent sur le moi, an
dedans, au lieu de se porter au dehors, sur Christ,
il en résulte des angoisses et des douleurs
sans nombre.
Ce magnifique verset, ô mon
âme, renferme trois choses qui
méritent bien que tu les médites
sérieusement.
I. L'affection ardente du coeur.
Elle ne dit point, remarque-le, «ô toi
que mon âme » doit aimer, ou même
désire aimer, mais «ô toi qu'aime
mon âme.» Il y a dans son coeur une
brillante flamme d'amour pour son Seigneur et
Sauveur. Elle L'aime Lui-même. «Dis-moi,
toi.» C'est là l'étroite
intimité, «moi » « toi »
- « toi » «moi». Condition
heureuse pour une âme! Qu'est-ce, ô mon
âme, que tu en connais?
Le mot appréciation me semble
plus propre à exprimer le peu que je
'connais de ce sujet béni, que l'idée
d'une vive et ardente affection réellement
sentie. Qu'y a-t-il parmi tout ce qui existe, je le
demande, dont je me soucie plus que de mon Sauveur?
- que je voulusse lui préférer?
Qu'est-ce que cela? Est-ce de l'amour? Quel autre -
quoi d'autre - est aimé
davantage?
Mais, perspective radieuse ! le jour
approche où mes yeux « verront le roi
dans sa beauté ». Et alors ce coeur si
froid, si paresseux, sera ravi de sa beauté,
et brûlera à jamais pour Lui seul de
la flamme pure d'un amour parfait.
(Esaïe 33, 17.)
Il. C'est de Lui-même
directement qu'elle désire recevoir sa
nourriture. « Déclare-moi...
où tu pais ton troupeau.
» Elle ne va point aux pasteurs d'Israël
qui se souciaient plus de la toison que du
troupeau, mais au Souverain Pasteur lui-même.
Elle avait été amenée à
Lui dans son caractère de roi, maintenant
elle fait appel à Lui comme berger. Comme
David jadis, il est le roi-berger; et avec quelle.
bonté, quel amour et quelle tendresse, ne
rassemblera-t-il pas encore les brebis
d'Israël maintenant dispersées! Peut-on
voir rien de plus miséricordieux et de plus
beau que les versets que voici: « Car ainsi,
dit le Seigneur, l'Éternel: Me voici moi, et
je rechercherai mes brebis, et je prendrai soin
d'elles. Comme un berger prend soin de son
troupeau, au jour où il est au milieu de ses
brebis dispersées, ainsi je prendrai soin de
mes brebis, et je les sauverai de tous les lieux
où elles ont été
dispersées au jour de la nuée et de
l'obscurité profonde. Et je les retirerai
d'entre les peuples, et je les rassemblerai des
pays et les ramènerai dans leur terre; et je
les paîtrai sur les montagnes d'Israël,
auprès des ruisseaux, et dans toutes les
habitations du pays. Je les ferai paître dans
un bon pâturage, et leur pare sera dans des
hautes montagnes d'Israël; elles seront
là couchées dans un bon parc, et
paîtront dans de gras pâturages, sur
les montagnes d'Israël. Moi-même je
paîtrai mes brebis, et moi je les ferai
reposer, dit le Seigneur, l'Éternel. »
(Ezéch. XXXIV, v.
11-16.)
III. Son coeur soupire après
le repos que le troupeau goûte à midi:
Dis-moi... où tu fais reposer ton troupeau
à midi. » Communion
personnelle, nourriture divine,
et tranquille repos, telles sont les riches
bénédictions après lesquelles
maintenant son âme soupire avec ardeur.
Fatiguée d'avoir vainement cherché la
nourriture et le repos loin de Dieu, elle soupire
après les verts pâturages et les eaux
paisibles de son amour et de sa grâce. Ceux
qui ont erré sur les sombres montagnes que
ne réjouit jamais la lumière de la
face de Dieu, connaissent leur terrible
stérilité. Mais lorsque le
rétablissement est complet et heureux,
l'herbe fraîche et tendre est plus douce que
jamais. L'église ayant goûté le
bonheur qui se trouve dans la communion avec le
Seigneur, tout son désir, maintenant, est
que celle-ci croisse et ne s'interrompe
plus.
La pensée que les autres
peuvent douter de sa sincérité la
trouble extrêmement. « Car pourquoi,
ajoute-t-elle, serais-je comme une femme
voilée auprès des troupeaux de tes
compagnons? » Quels sont ces « compagnons
», c'est ce qu'il est peut-être
difficile de dire, à moins qu'ils ne soient
des sous-bergers qui pourraient ne pas la
comprendre, ou ne pas sympathiser avec elle comme
le berger royal lui-même. Lui connaissait son
coeur; elle pouvait se confier à Lui. Le
terme « voilée » semble
suggérer l'idée d'une personne
suspecte
(Gen. XXXVIII, 15). C'est quelque
chose de très blessant pour une âme
honnête, une âme droite, mais ce n'est
pas extraordinaire. Plusieurs de ceux qui font
profession d'être les pasteurs des brebis de
Dieu, sont peu en état de
comprendre la voie d'une âme qui marche avec
le Seigneur en dehors de toutes prescriptions, de
toutes règles d'homme, et qui désire
plaire au Seigneur, quand même il lui
faudrait pour cela déplaire à tout le
reste. Il existe une énergie de l'amour qui
élève bien au-dessus de tous les
arrangements humains, et qui met en communion
immédiatement avec le Seigneur, et non pas
médiatement: une énergie qui ne peut
s'accommoder de la lente routine des formes
humaines. Une personne animée d'un esprit
semblable sera très vraisemblablement mal
comprise, et représentée comme
suspecte par ceux qui suivent des chemins plus
battus : comme Anne, la mère de Samuel, qui
priait avec une énergie intérieure,
spirituelle, qu'Héli, le sacrificateur de
Dieu, ne comprit point. Le Seigneur seul,
connaît le motif du coeur, et la source de
l'énergie.
Mais voilà que juste au
moment où la bien-aimée souffrait
dans son âme des bas soupçons des
autres, le bien-aimé apparaît pour sa
consolation. C'est la première fois que nous
entendons la voix de l'époux. Mais quelle
grâce en découle pour elle ! quelles
paroles que celles qui tombent de ses lèvres
! « 0 la plus belle des femmes ! » est la
première expression de son coeur, et elle
suffit certainement pour adoucir la plus grande
amertume d'âme.
L'épouse pouvait ressentir du
trouble de sa propre apparence, et de
l'indignité des pensées des autres ;
mais une pareille assurance de l'amour et de
l'estime de Christ est bien propre
à éloigner tout son
chagrin, et à remplir son coeur d'une joie
sans bornes. Au lieu de la voir comme elle est
elle-même «noire comme les tentes de
Kédar - comme une esclave du dehors
flétrie par le soleil » Christ lui
assure qu'il l'estime non seulement, belle et
gracieuse, mais la plus belle parmi les femmes.
VERS, 8. -
Si tu
ne le sais pas, ô la plus belle
parmi les femmes ! sors sur les traces du
troupeau, et pais les chevreaux,
près des habitations des bergers.
|
La réponse de l'époux est prompte
et nette, mais rien de plus. Elle n'exprime aucune
approbation quant aux questions faites par
l'épouse, questions fort importantes
assurément. Pourquoi en est-il ainsi? Le
bien-aimé ne prend-il pas plaisir à
entendre de telles questions de la part de sa
bien-aimée? Il ne le dit pas, quelle que
soit? leur importance. Il prend son plaisir en
elle-même, et lui en donne l'assurance dans
les termes les plus forts. « 0 la plus belle
parmi les femmes ! » Son amour est
invariablement le même. Heureuse
pensée ! Rien de ce qui peut se trouver dans
ses foies, rien de tout ce que les autres peuvent
dire à son sujet, ne saurait jamais
altérer l'affection de son coeur pour son
épouse, quoique, hélas, il y ait,
dans ce qu'elle dit et ce qu'elle fait, bien des
choses qu'il ne saurait approuver. Le croyant est,
personnellement, parfait en Christ et aux yeux de
Christ. Il est «justifié de toutes
choses », mais, dans la pratique, sa vie est
pleine de manquements.
Dans ce cas-ci, la manière
dont il s'adresse à elle,
et sa réponse à ses questions,
respirent un esprit différent. Pourquoi
cela? demandé-je encore. Mon âme
voudrait savoir la pensée du Maître.
Que ne m'est-il accordé de voir un brillant
rayon de la lumière du Saint-Esprit
illuminer la page sacrée! Je
connaîtrais alors, non pas simplement la
lettre de l'écriture, mais les
pensées et les sentiments de l'Esprit
d'où elle découle. Apprends donc,
ô mon âme, que jamais l'écriture
n'exprime d'approbation, excepté quand elle
est compatible avec la vérité et la
sainteté. Combien souvent ne nous
arrive-t-il pas de prier pour des choses que nous
avons? Qu'il nous arrive souvent de demander
lumière et direction quant à notre
marche, lorsque la lumière d'un ciel sans
nuage brille sur le chemin que nous devions suivre
! Naturellement la brebis est, de toutes les
créatures des champs, la plus facile
à s'égarer.
N'y a-t-il pas dans ce petit mot
« si », quelque chose qui semble
impliquer que Christ s'attendait à ce
qu'elle eût connu le sentier de son troupeau?
Comme s'il avait dit - sûrement tu le sais.
Ma pensée sur toutes ces questions, comme
pasteur d'Israël, est clairement devant toi:
pourquoi toi que j'aime ne lis-tu pas et ne
comprends-tu pas ma parole? Il ne peut faire des
reproches, cependant son amour est fidèle.
C'est de la même manière qu'il dit
à Philippe: «Je suis depuis si
longtemps avec vous, et tu ne m'as connu, Philippe?
» Avec qu'elle douceur il conduit ! Quelle
bonté même dans les reproches de son
amour !
Les jeunes chrétiens, en
général, se préoccupent
très peu de la communion chrétienne,
telle qu'elle est enseignée dans la parole
de Dieu. La plupart d'entre eux suivent la marche
qui leur convient le mieux ou qui leur est le plus
agréable, sans que leur conscience soit
travaillée pour savoir s'ils marchent sur
les traces du troupeau. Il peuvent avoir raison ou
avoir tort quant à la voie qu'ils suivent,
mais ils n'ont jamais examiné la parole de
Dieu avec prière, pour s'assurer de sa
pensée sur ce point. Si l'église
eût continué de marcher dans ce qui
est bon et droit aux yeux du Seigneur, pour lui
plaire à tous égards
(Col. I, 9-10; comp.
Deut. XII, v. 8 et
v. 28), il n'y aurait pas eu lieu
à un exercice de conscience et à un
examen semblable; mais l'église professante,
se trouvant aujourd'hui réprouvée par
le Seigneur, il est convenable que tout enfant de
Dieu sonde les écritures afin de
connaître la volonté du Seigneur, en
revenant à ce qui est dès le
commencement.
Il est douloureux de voir,
néanmoins, tant de chers rachetés du
Seigneur considérer ce sujet comme
n'étant pas essentiel et n'ayant pas
d'importance. Une pareille pensée, qu'il me
soit permis de le dire affectueusement à
ceux qui la tiennent, n'a jamais
procédé de la bible. Elle est
très déshonorante pour Dieu et
très préjudiciable à
l'âme. Les épreuves par lesquelles
nous voyons passer l'épouse, dans les
diverses parties de ce livre, paraissent
entièrement dues à sa
négligence des
instructions données ici.
Nous sommes convaincus que la communion
ecclésiastique vient en importance
immédiatement après le salut de
l'âme. Si le chrétien y est
indifférent et n'a pas la conscience
exercée sur la pensée du Seigneur
à cet égard, il peut être
certain de marcher selon sa propre volonté.
Et alors quelles en doivent être les
conséquences? Dieu est
dépouillé de sa gloire ; sa parole
est mise de côté; le Maître
n'est point suivi ; l'Esprit est contristé,
et l'âme perd sa fraîcheur. En de
telles circonstances, «le premier amour»
décline bientôt, et le prix et la joie
font place aux doutes et aux craintes.
Il s'en trouve comparativement bien
peu, croyons-nous, qui gardent longtemps leur
premier amour dans toute sa fraîcheur divine.
Bientôt on ne se souvient que faiblement du
sentiment vif que l'on avait d'abord du grand amour
» du Seigneur, et de la manière dont Il
est venu au devant de toutes nos
nécessités. C'est là
déchoir de notre premier amour. Et comment
cela se fait-il? Au lieu de continuer d'avancer
dans une plus parfaite connaissance du Seigneur et
de ne chercher qu'à lui plaire, nous
choisissons notre propre chemin, nous suivons notre
propre volonté, et par là nous
contristons le Saint-Esprit: par suite, les
ténèbres s'épaississent sur
l'âme. la lumière est, pour ainsi
dire, repoussée, et nous devenons faibles et
incertains en toutes choses.
En
Math. Xl, le Seigneur fait mention
de deux sortes de repos que nous pouvons bien
signaler ici; « Venez
à moi vous tous qui vous fatiguez et qui
êtes chargés, et moi, je vous donnerai
du repos. » Ce repos-là est le don
immédiat de son amour par la foi en lui:
tous les croyants, sans exception, le
possèdent. Dès que nous venons
à Jésus, tous nos pénibles et
vains efforts pour le salut prennent fin, et le
lourd fardeau de péchés sous lequel
nous gémissions est enlevé pour
toujours. Mais le Seigneur dit ensuite:
«Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi,
car je suis débonnaire et humble de coeur;
et vous trouverez le repos de vos âmes.»
Quant au repos de la conscience, Il le donne au
moyen du pardon de nos péchés, du
moment que nous croyons en lui pour ce qui est du
repos du coeur, nous le trouvons dans
l'obéissance et la soumission à sa
volonté: « Prenez mon joug sur vous, et
apprenez de moi... et vous trouverez le repos
» - repos et paix en toutes circonstances,
quelque difficiles qu'elles soient. Ce passage fait
comprendre pourquoi, chez tant de chrétiens,
des inquiétudes d'âmes suivent de si
près les joies de la conversion, et
pourquoi, lorsque des difficultés
surviennent, tout eu connaissant le pardon des
péchés, ils sont inquiets et
agités. La soumission à Christ, dans
les détails de la vie, tant sociale
qu'ecclésiastique, et le devoir d'apprendre
de Lui sont, hélas! perdus de vue par la
généralité des enfants de
Dieu. Être sous le même joug avec
Christ, c'est marcher côte à
côte et pas à pas avec Lui: «
Prenez mon joug sur vous. » Ce serait
là en vérité
marcher étroitement avec
le Seigneur, et de cette manière nous
trouverions à coup sûr le repos de nos
âmes, car toute notre faiblesse retomberait
sur Lui. Lorsque deux êtres sont ensemble
sous un même joug, le fort peut constamment
donner assistance au faible; et sûrement le
plus faible, chrétien placé sous le
même joug avec Christ, le Puissant, n'a rien
à redouter: il ne saurait y avoir une
difficulté pour Lui. Toutes nos vaines
frayeurs s'évanouiraient devant Christ, et
les roues de notre chariot se mouvraient
légèrement à travers les
sables les plus profonds du
désert.
Mais on objectera peut-être
que tout cela est assez clair quant à la
marche et à la sainteté
individuelles, mais que ce qui tient à notre
marche et à notre position
ecclésiastiques n'est pas aussi clairement
révélé. Rien ne serait aussi
peu convenable que de voir de jeunes
chrétiens s'ériger en juges des
diverses dénominations sous lesquelles se
sont rangés ceux qui font profession de
christianisme. Mais il est permis à tous, et
c'est notre devoir à tous, jeunes et vieux,
de nous enquérir de la pensée du
Seigneur sur cet important sujet. Nous sommes
placés sous une responsabilité
collective, aussi bien que sous une
responsabilité individuelle: et la parole du
Seigneur nous parle aussi clairement de l'une que
de l'autre.
Rien de plus clair,
assurément, sur la communion
ecclésiastique, que
Matth. XVIII, 20: « Où
deux ou trois sont assemblés en mon
nom, je suis là au milieu
d'eux. » Ces paroles posent nettement la base
de toute communion chrétienne - Christ pour
centre, et les croyants rassemblés autour de
lui par le Saint-Esprit. Remarquez que le Seigneur
ne dit pas, où deux ou trois se rencontrent,
ni où deux ou trois s'assemblent, mais,
où deux ou trois sont rassemblés:
faisant allusion par là à une
énergie qui rassemble, et non pas simplement
au choix ou à l'exercice de la
volonté humaine. Le Saint-Esprit, nous le
savons, est celui qui rassemble, mais la puissance
qui agit sur la foi, c'est le nom de Jésus.
(Jean XIV,
XVI.) Christ est le centre
donné de Dieu; oui, son nom est la puissance
de rassemblement autour de ce centre, et les
membres de son corps ceux qui «sont
rassemblés », ses saints. C'est
là l'église ou l'assemblée de
Dieu ; et c'est ce que tout racheté doit
rechercher, non pas dans les mots ou dans l'esprit
seulement, mais dans un corps réellement
existant.
« Et moi, je prierai le
Père», dit le Seigneur
bien-aimé, comme il était sur le
point de quitter ses disciples, «et il vous
donnera un autre Consolateur, pour être avec
vous éternellement, savoir, l'Esprit de
vérité, que le monde ne peut pas
recevoir, parce qu'il ne le voit pas, et ne le
connaît pas; mais vous, vous le connaissez,
parce qu'il demeure avec vous, et qu'il sera en
vous».
(Jean XIV, 16, 17.) Tous les croyants
sont rassemblés au nom de Christ, comme leur
centre unique, constitués en un seul corps,
et maintenus en une vivante
unité par la demeure du Saint-Esprit.
Remarquez particulièrement trois choses par
rapport à la présence du Saint-Esprit
dans l'église:
1° « Pour demeurer avec
vous éternellement. » Non pas un temps
limité, comme il en avait été
du Seigneur lui-même, mais
éternellement;
2° Il demeure avec vous ;
envisagés comme formant une
assemblée, Il sera avec vous;
3° et sera en vous; habitant en
chaque croyant personnellement. Plus tard les
apôtres enseignèrent clairement dans
leurs épîtres ces précieuses
vérités: «Ne savez-vous pas que
votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est
en vous?»
(1 Cor. VI, 19.) « En qui aussi
vous êtes édifiés ensemble,
pour être une habitation de Dieu par
l'Esprit. »
(Eph. II, 22.)
Oh, la merveilleuse
vérité ! Vérité
précieuse et bénie ! L'Esprit «
en vous» « avec vous,»
«éternellement». Quel riche
douaire que celui de l'Épouse de
l'Agneau!
Maintenant, arrêtons-nous un
peu à un fait qui illustre d'une
manière pratique le passage
Matth. XVIII, 20. « Le soir
donc étant venu, ce jour-là, le
premier de la semaine, et les portes du lieu
où les disciples étaient, par crainte
des Juifs, étant fermées,
Jésus vint, et se tint au milieu d'eux. Et
il leur dit : Paix vous soit ! Et ayant dit cela,
il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples se réjouirent donc quand ils
virent le Seigneur. Jésus donc leur dit
encore; Paix vous soit! Comme le Père m'a
envoyé, moi aussi je vous envoie. Et ayant
dit cela, il souffla en eux, et leur dit; Recevez
l'Esprit Saint. »
(Jean XX, 19-22.) Nous trouvons
là un vrai et délicieux tableau de
l'Église de Dieu. *Christ au milieu, comme
centre, et les disciples réunis autour de
Jésus ressuscité. La paix, le culte,
le service et l'esprit d'adoption les
caractérisent. -
Une assemblée réunie
sur cette divine base reconnaîtra la
présence de Christ au milieu d'elle, et le
Saint-Esprit comme conducteur suprême et
comme source de l'édification et de la
consolation. On s'attendra au Seigneur, pour
être guidés par son Esprit, à
la gloire de Dieu.
(l Cor. XII,
XIV.)
Ayant ainsi devant moi le
précepte et l'exemple d'une manière
aussi claire, ai-je besoin encore de venir au
Seigneur et de lui demander où il paît
son troupeau? Que peut-il dire de plus qu'il n'a
dit? Je puis être complètement
incapable de dire en quoi diffèrent les
diverses sections de l'église professante,
et ne pas être pour cela embarrassé
pour m'assurer si l'une ou l'autre est en harmonie
avec l'enseignement aussi clair de la Parole de
Dieu. Ce que j'ai à demander au Seigneur,
c'est donc plutôt qu'il me garde de tout
chemin de traverse, qu'il me garde de suivre ma
propre volonté, et qu'il daigne me conduire
par son Saint-Esprit dans la voie de la
vérité. Mais n'oublie jamais, ô
mon âme, qu'Il s'est engagé
lui-même à être là
où ses disciples sont rassemblés en
son nom. C'est là qu'ils paissent, c'est
là qu'ils se reposent. Sa présence
suffit pour remplir l'âme jusqu'à la
faire déborder. « Ta face est un
rassasiement de joie. » Le
plus attrayant ministère, les observances
les plus séduisantes, les plus chères
associations, ne sont pas Christ. Sa sanction peut
ou non leur manquer. ce que je désire, ce
dont j'ai besoin, c'est de me trouver la où
la foi peut dire avec certitude: Christ
lui-même y est.
- Quand c'est ton coeur, Jésus, qui
nous rassemble,
- Autour de toi, dans ton fidèle amour,
- Oh ! quel bonheur d'adorer tous ensemble,
- Et d'annoncer ta mort et ton retour.
-
- Quelle douceur dans ce culte de
frères,
- Où l'Esprit Saint est le seul
directeur,
- Dans ce concert de chants et de
prières,
- Par tous offert d'un accord et d'un coeur,
-
- Oui, là, Seigneur, ta présence
se trouve,
- Mettant le coeur en joie, en liberté,
- Et dans la paix, tout fidèle en
éprouve,
- Et le pouvoir et la réalité.
« Pais les chevreaux près des
habitations des bergers. » Avant appris de la
parole de Dieu le vrai fondement et le vrai
caractère de la communion chrétienne,
nous sommes sous la responsabilité de guider
dans ces sentiers, sur les traces du troupeau de
Dieu, les jeunes chrétiens qu'il y a parmi
nous. C'est là que sera trouvée la
nourriture divine. qui convient aux vieux et aux
jeunes. L'agneau apprend vite à suivre les
traces de sa mère, et à se nourrir de
la même pâture. Le royal berger
d'Israël prend soin des agneaux de son
troupeau. «Il paîtra son troupeau comme
un berger; par son bras, Il rassemblera les agneaux
et les portera dans son sein; il
conduira doucement celles qui allaitent. »
(Es. XL, 11.) Les plus faibles du
troupeau étaient l'objet de ses tendres
soins, quand il conduisit son peuple hors
d'Égypte et par le milieu de la mer.
«Il n'en demeura pas un ongle. », Et le
matin, il se trouvait autour de leurs tentes de la
nourriture pour tous, tout le temps qu'ils
voyagèrent à travers le sombre et
aride désert.
Notre miséricordieux Seigneur
veut qu'il en soit ainsi maintenant, dans les
assemblées de ses saints. Et là
où le Saint-Esprit est libre dans ses
opérations, il fournira sûrement du
lait aux petits enfants, et de la viande solide aux
hommes faits. L'Église est mentionnée
comme « l'habitation » la tente ou le
tabernacle de Dieu.
(Eph. II, 22.) Avec quelle ardeur et
quelle affection ne devrions-nous pas prier pour
que tous les agneaux de Jésus fussent
rassemblés là, où Dieu
lui-même daigne habiter ! Puisse le nom de
Jésus avoir plus d'attraits pour nos coeurs
que tout autre nom!
Écoute-le, ô mon
âme, ce bon Sauveur, disant, « Je suis
là au milieu d'eux ». Quel autre, quoi
d'autre, pourrait remplacer son absence? Que serait
sur la terre la plus belle assemblée sans
lui et le ciel même sans sa présence?
Que devient le désert par l'effet de sa
présence? le paradis de Dieu. De lui seul
découlent la bénédiction, la
joie, la félicité. Oh! que Dieu
daigne rassembler tous les précieux agneaux
de Jésus, dans le véritable troupeau
du berger et du surveillant de nos âmes !
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