Méditations sur le Cantique
de Salomon
CHAPITRE 1er
Versets: 1, 2, 3 ,4, 5 &
6,
7, 8,
9
à 11,
12,
14,
15,
16 & 17.
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VERS. 9-11. -
« Je le compare, mon
amie, à une jument aux chars du
Pharaon. Tes joues sont agréables
avec des rangées de joyaux; ton
cou, avec des colliers. »
|
Maintenant il ne parle absolument que d'elle et
s'adresse directement à elle-même et
l'entretient d'elle personnellement. Et comme il
exprime pleinement et ouvertement son admiration et
son amour! Mon amie, je le compare.... les joues
sont agréables.... ton cou, avec des
colliers.
Le Seigneur pare de ses propres
attraits l'épouse de son coeur, et alors il
l'admire. Telle est la manière d'agir de
Dieu: « Dieu constate son amour à lui
envers nous, en ce que lorsque nous étions
encore pécheurs, Christ est mort pour
nous.» Maintenant qu'Il l'a ornée de sa
propre beauté, il n'y a rien en elle qui
puisse blesser ses regards ou contrister son coeur.
Tu es toute belle mon amie, il n'y a point de
défaut en toi. « Les choses vieilles
sont passées, voici toutes choses sont
faites nouvelles. » Elle possède la
même vie et la même position que son
Seigneur ressuscité et vivant. Quelle
dignité, quelle gloire et quelle
bénédiction !
Dans la grandeur de son amour,
Jésus « s'est donné
lui-même pour nous» ; et maintenant, les
siens sont identifiés avec Lui, non
seulement dans sa mort, mais dans sa
résurrection, rendus agréables dans
le bien-aimé: « La gloire que tu m'as
donnée, je la leur ai donnée. »
(Jean XVII, 22.) En admirant son
épouse, quoiqu'elle soit encore dans le
désert, il est conséquent avec
lui-même, car elle est
parfaite de sa propre perfection.
Rebecca fut enrichie et parée ces joyaux
d'Isaac, longtemps avant d'avoir atteint la tente
de sa mère.
... C'est ainsi que jadis a Caran
les parents de Rebecca contemplèrent, tous
étonnés, la splendeur dont elle
venait d'être revêtue. De riches
bracelets environnaient ses bras, et sur son visage
brillait, sous la forme d'un pesant anneau d'or, la
preuve d'une valeur incontestable de la
bonté d'Isaac. Pouvait-elle douter,
quelqu'un pouvait-il douter, en la voyant
parée de tous ces présents, de
l'amour assuré et du coeur
généreux de celui dont ils
étaient les messagers
étincelants?»
(Gen. XXIV.)
Et de l'épouse, de
Jéhovah, il est dit: « Je te parai
d'ornements, je mis des bracelets à tes
mains, et un collier à ton cou. Je mis un
anneau à ton nez, et des pendants à
tes oreilles et une couronne de beauté sur
ta tête.... Et ta renommée se
répandit parmi les nations à cause de
ta beauté; car elle était parfaite
par ma magnificence que j'avais mise sur toi, dit
le Seigneur, l'Éternel. »
(Ezéch. XVI, 11,
12-14.)
Un collier d'or est le signe, nous
le savons, d'une haute faveur, d'une dignité
élevée, comme dans le cas de Joseph
et celui de Daniel. Mais que signifient ces
merveilleuses paroles du roi? Il a admiré
son épouse, «ses joyaux», «
ses colliers», et maintenant il est
poussé à faire même davantage
pour elle: « Nous te ferons des chaînes
d'or avec des paillettes d'argent.
»
Quelques-uns ont en la pensée
que le pluriel « nous» pouvait avoir
rapport au mystère de la
Divinité. Il fut dit durant les oeuvres de
la création: «Faisons l'homme à
notre image, selon notre ressemblance.» Et
dans l'oeuvre de la rédemption, nous le
savons aussi, l'occasion se présenta pour la
manifestation des diverses personnes de la
divinité. «Si quelqu'un m'aime, dit
Jésus, il gardera ma parole; et mon
Père l'aimera, et nous viendrons à
lui, et nous ferons notre demeure chez lui » ;
et de l'Esprit, il dit: «Vous le connaissez,
parce qu'il demeure avec vous et sera en
vous.»
(Jean XIV.)
Mais que devons-nous entendre par
«chaînes d'or avec des paillettes
d'argent » ? N'est-ce pas, peut-être
d'une couronne qu'il s'agit? Une couronne d'or
parsemée d'argent. Il me semble
qu'Ezéchiel le dit: «Je mis un anneau
à ton nez, des pendants à tes
oreilles, et une couronne de beauté sur ta
tête. Tu fus donc parée d'or et
d'argent. » Quoi donc? La royale tribu de Juda
restaurée portera-t-elle encore cette
magnifique couronne dans le pays d'Israël,
dans la ville sainte de Jérusalem?
Merveilleuse grâce ! Amour divin ! «Et
sera-ce le don de la Divinité tout
entière?»
Juda pourrait-il ne pas se souvenir,
ou pourrais-je jamais oublier, que ton front royal,
ô Roi de Salem, a été jadis,
dans ces mêmes lieux, ceint d'une couronne
d'épines? Nulles pierreries terrestres ne
brillaient dans cette couronne, mais ton propre
sang en faisait l'éternelle importance et
l'impérissable valeur. Réveille-toi,
réveille-toi, mon âme! Médite
sur la grâce et sur l'amour de Jésus.
Il y a toujours quelque chose de
fort agréable à l'âme dans la
manière dont le Seigneur exprime son amour.
Il lui dit à elle-même ce qui est dans
sa pensée. Et c'est ce qui répond au
premier désir de l'amour, la communion
personnelle. Jésus sait bien comment remplir
le coeur de la joie la plus profonde. Mais en
sera-t-il toujours de même? Oui, oui, ô
mon âme! Son amour durera à jamais.
Jésus ne change point. Il est le même
aujourd'hui, et hier, et éternellement. Dans
le passé, dans le présent, et dans
l'avenir, il demeure Le Même. Comme le coeur
prend plaisir à L'entendre s'adresser ainsi
à lui immédiatement et d'une
manière aussi nette! Entre les myriades des
rachetés il n'en est pas un seul qui soit
oublié ou négligé par lui.
« Il m'a aimé, et s'est donné
Lui-même pour moi », sera le cantique de
tous, la note vibrante. Son amour, dans sa
plénitude et sa douceur éternelles,
remplit tous les coeurs jusqu'à les faire
déborder, et change tous les coeurs en
harpes, à la mélodie la plus suave,
pour célébrer à jamais son
amour qui n'a pas eu de commencement et n'aura
jamais de fin.
Il y a une sagesse divine et de
l'instruction pour l'âme dans le choix de la
première comparaison. «Je te compare,-
mon amie, à une jument aux chars du Pharaon.
» Ici l'épouse mystique du vrai Salomon
se voit rappeler le souvenir de l'Égypte
hors de laquelle Il l'a rachetée à
bras étendu, et du « Pharaon », au
pouvoir de fer duquel Il l'a soustraite: allusions
bien riches d'instructions précieuses pour
les enfants d'Israël, et
aussi, moralement pour nous. L'amour qui nous a
délivrés du monde et qui nous
amène en Christ à la gloire
déploie ses gratuités tout le long du
chemin; c'est une chaîne parfaite, non
interrompue, de grâce et de
vérité; en outre, les diverses
parties de cette chaîne demeureront
éternellement dans notre souvenir. La
grâce qui nous trouve pécheurs perdus
dans le monde, nous conduit au coeur de Dieu
même, sa source première. «Mais,
maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui
étiez autrefois loin, vous avez
été approchés par le sang de
Christ.»
(Ephés. II, 13.)
Car Dieu constate Son amour à
Lui envers nous, en ce que lorsque nous
étions encore pécheurs, Christ est
mort pour nous »
(Rom. V, 8).
Le cheval de chariot, avec son
magnifique harnais, peut être
considéré comme le symbole de la
force, de l'harmonie, de la promptitude et de la
bonne volonté dans le service. En outre, il
obéit, malgré sa puissance, au signe
le plus léger des rênes. Vois-tu,
ô mon âme, dans ce service
empressé, heureux, une image fidèle
de ton propre service? Est-ce ainsi que tu sers!
Les choses sont-elles ainsi? Examine toutes tes
voies sous les regards de l'oeil du Maître. Y
a-t-il sur la terre quelque chose que tu
redouterais davantage que de te voir
écarté de son service? Souviens-toi
de ceci, comme fils: ta place est à jamais
dans la maison de ton père, en tant que
pécheur sauvé par grâce; tu es
sauvé pour toujours; cependant, comme
serviteur, si tu perds ton temps
dans la paresse, ou que tu
gâtes ton oeuvre, il est possible que ton
service te soit retiré et soit confié
à un autre. 0 le plus patient des
maîtres, garde ton serviteur toujours
attentif, toujours obéissant, toujours
prêt pour le service, et n'ayant d'oreilles
que pour saisir ta pensée !
«Pendant que le roi est assis
à table, mon nard exhale son odeur. »
Il y a une différence considérable
entre les qualités aimables naturelles, et
les grâces de l'Esprit. Dans les sacrifices
offerts par feu, il était défendu
d'offrir du miel, symbole de la douceur des
qualités naturelles. Un peu de miel au bout
d'un bâton peut, au jour de la bataille,
éclaircir les yeux et rafraîchir le
coeur d'un Jonathan; mais il ne saurait
rafraîchir le coeur de l'Éternel des
armées. Ces aimables qualités sont
réellement précieuses dans la
famille, dans le cercle de nos amis, et à
certains égards dans le monde, mais elles ne
sauraient absolument pas convenir à l'autel
de Dieu ou à la table du roi. Dans sa
douceur comme dans son âpreté ou sa
corruption, la nature est également
rejetée par le Saint d'Israël. «
Et ceux qui sont dans la chair, ne peuvent plaire
à Dieu. »
(Rom. VIII, 8.)
Il faut être né de
nouveau, c'est-à-dire, avoir dans son
âme la vie de Jésus ressuscité,
pour être en état de faire quelque
chose qui plaise à Dieu, ou de lui offrir un
sacrifice agréable. « Il vous faut
être né de nouveau. Ce qui est
né de la chair est chair. » «Le
fruit de l'Esprit est l'amour, la joie, la paix, la
longanimité, la
bienveillance, la bonté,
la fidélité, la douceur, la
tempérance. »
(Gal. V, 22, 23.) La vie divine,
fructifiant par lé Saint-Esprit, est pour le
Sauveur des pécheurs le plus embaumé,
le plus rafraîchissant des fruits. « Le
nard » a pour lui, « un parfum de bonne
odeur » et sa vertu demeure à toujours.
(Philipp. IV.) Le vase
d'albâtre de nard pur qui jadis remplit de
son parfum la chambre de Béthanie, n'a point
perdu de son excellence pour Jésus. «Ce
qui était en son pouvoir, elle l'a
fait», telle fut l'approbation que son amour
donna immédiatement à cet acte, en
l'accompagnant de ces paroles: «En quelque
lieu que cet évangile soit
prêché dans le monde entier, on
parlera aussi de ce que cette femme a fait, en
mémoire d'elle. »
(Matth. XXVI, 13.)
C'est une erreur de supposer que
nous n'avons rien à offrir au roi pendant
qu'il est à table. Il est vrai que nous lui
donnons de ce qui est à lui; mais pour cette
raison il y a d'autant plus de douceur pour lui et
pour nous. Quoi de plus doux que la grâce?
L'Israélite devait apporter une corbeille
pleine des prémices de tous les fruits de la
terre, « que tu tireras de ton pays, que
l'Éternel, ton Dieu, te donne » ; et la
présenter à l'Éternel, son
Dieu.
(Deut. XXVI.) Le véritable
culte consiste dans la communion. Si l'époux
a ses « excellents parfums »
l'épouse a son « nard »,
néanmoins ce n'est que grâce. La table
est sienne, et le nard est sien aussi: « Tu as
dressé devant moi une table en la
présence de mes ennemis; tu as oint
ma tête d'huile, ma coupe -
est comble. »
(Ps. XXIII, 5.)
Le coeur ne s'élève
jamais à la hauteur du culte jusqu'à
ce qu'il soit comble. Alors il n'a rien à
demander. Le véritable culte consiste dans
le débordement du coeur. Et combien il est
doux, précieux et béni! Quand le
Saint-Esprit sert à nos âmes de la
plénitude de Jésus, comme le coeur
déborde! C& état du coeur
débordant de la plénitude de Christ,
constitue le véritable culte. De là
résulte la différence importante
qu'il y a entre une réunion de
prières et une réunion de culte. Nous
devrions nous rendre à l'a première
avec des vaisseaux vides, et ainsi crier au
Seigneur selon
1 Jean V, v. 13, en
considérant les dispositions requises pour
un plein exaucement. C'est avant tout l'accord,
selon
Matth. XVIII, 19; puis la foi, la
confiance
(Matth. XXI, 22 et aussi
Jacques 1, 6); en troisième
lieu la précision dans la prière,
selon
Luc XI, 6, et enfin la
persévérance jusqu'à
l'importunité, selon
Luc XVIII, 1 à 8. Mais quant
au culte, nous devrions y aller, le moi
complètement jugé, et le coeur rempli
des choses exquises du Seigneur, des fruits de Sa
victoire et des richesses insondables de la
grâce dans le Père et dans le Fils. De
cette manière, nous verrons tous nos besoins
satisfaits, de même que tous nos
désirs. Mais une fois assis à table,
n'avons-nous rien à demander ? Rien, si ce
n'est un coeur d'une capacité plus vaste.
Nous trouvant dans le lieu même de la
présence du Seigneur, le plus saint de tous,
nourris des immenses richesses de
la grâce du Christ, nous serons satisfaits et
capables de célébrer, bénir,
adorer notre Seigneur et Sauveur
Jésus-Christ, et notre Dieu et
Père.
L'épouse maintenant atteint
le degré le plus élevé de la
bénédiction. Elle jouit paisiblement
de la présence du roi pendant qu'Il est
assis à table. L'activité du service
a fait place au repos du culte. Le hâle, la
persécution, la pauvreté, la
souffrance, tout est oublié dans la
plénitude de cette joie que donne la
présence de Jésus. Et maintenant le
vase est rompu, le nard pur coule, le parfum
remplît la maison, la tête et les pieds
de Jésus sont oints., et son coeur est ravi
par l'épouse.
VERS. 12.
« Mon
bien-aimé est pour moi un bouquet
de myrrhe; il passera la nuit entre mes
seins. »
|
Si le cheval de chariot suggère la
pensée de la bonne volonté dans le
service, et que « le nard » soit le
symbole du culte divin, ne pouvons-nous pas voir
dans le « bouquet de myrrhe »
l'emblème d'un témoignage pour
Christ, journalier et de chaque instant? Et quoi de
plus naturel comme conséquence d'une
profonde et solide communion avec le Seigneur ?
Dans d'aussi heureuses saisons, le coeur n'est-il
pas fortifié par le témoignage ?
Notre service sera sans intérêt et
sans puissance, si nous négligeons la
communion personnelle. Qu'est-ce qui rendit David
capable de déployer un tel courage dans la
vallée d'Ela ? Est-ce la
témérité de sa jeunesse sans
expérience? Oh ! non, certainement non !
Mais sa foi s'était
développée à l'école de
son Dieu lorsqu'il tua le lion puis l'ours, de
manière à avoir les pensées de
Dieu, relativement à son peuple : de
là sa valeur en rase campagne.
«Béni soit
l'Éternel, mon rocher! qui enseigne mes
mains pour le combat, et mes doigts pour la
bataille. »
(Ps. CXLIV, 1.)
La même vérité
nous est enseignée par noire
bien-aimé Seigneur, en
Jean VII, 37. « Et en la
dernière journée, la grande
journée de la fête, Jésus se
tint là, et cria, disant: si quelqu'un a
soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive, et
des fleuves d'eau vive couleront de son ventre.
» C'est en vain que nous chercherons à
devenir des moyens de rafraîchissement et de
bénédiction pour les autres, si nous
ne buvons, et ne buvons pour nous-mêmes
chaque jour et en abondante, à la source de
toute grâce en Jésus. Chaque nouveau
témoignage pour Christ devrait être le
fruit d'une communion plus profonde avec lui. Que
les serviteurs du Seigneur ont besoin de se
rappeler cela! Ne l'oublie pas, ô mon
âme, mais, comme Moïse au pays de
Madian, assieds-toi près du puits, le puits
des eaux vives. « Et il s'assit près
d'un puits. »
(Exode II, 15-17.) Ainsi près
du puits, il fut à même de secourir
les sept filles du sacrificateur de Madian et bon
troupeau. Nous pouvons voir dans cette scène
un tableau qui nous représente Christ
ouvrant à son épouse la source de son
amour rédempteur, mais elle contient
sûrement pour un évangéliste
une leçon fort instructive. Quelle
grâce que d'être
ainsi, de coeur, près du puits de la vie,
des sources de l'eau du ciel, et par là, de
devenir pour les autres le canal de ces eaux
vives.
Comme la femme près du puits
de Sichar, le coeur de l'épouse
déborde. Il faut qu'elle répande au
loin la gloire du nom de son Sauveur. Son
bien-aimé est plus précieux à
son coeur que ne l'est au marchand un sachet de ce
coûteux aromate. «Mon bien-aimé
est avec moi comme un sachet de myrrhe. »
Appréciation bénie de Christ! Heureux
fruit d'un état d'intimité avec lui
dans la communion! Et remarque aussi, ô mon
âme, l'affection qu'il crée dans le
coeur. Elle peut dire en vérité:
« Mon bien-aimé. » Oh ! heureuse
épouse, épouse
privilégiée ! Je ne m'étonne
point de ta sainte et bonne résolution,
«il passera la nuit entre mes seins ».
Elle place là au plus près de son
coeur, sa myrrhe au parfum si doux, son purifiant
aromate. Et maintenant, quelque part qu'elle aille,
le parfum de son précieux trésor est
répandu au loin.
Un sachet de myrrhe porté
dans le sein parfume les vêtements, et
répand de tous côtés son odeur
dans l'intérieur ou au dehors; qu'on
travaille ou qu'on se repose dans le sanctuaire,
dans la famille et partout, d'une manière
silencieuse mais sûre, la suave odeur,
semblable à l'air, remplit la scène,
manifestant en tout lieu, comme le bienheureux
apôtre l'exprime, l'odeur de la connaissance
de Christ... la bonne odeur de Christ pour Dieu. Et
même après que la
personne s'est retirée le
parfum demeure comme témoignage du prix de
ce qui est le plus près de son coeur.
Délicieux emblème ! Est-ce là,
ô mon âme, ta fidélité
à Jésus? Repose-t-il embaume dans ton
coeur, et la douce saveur de son nom
t'accompagne-t-elle partout où tu vas, et
reste-t-elle quand tu es partie?
Vérité de nature à atteindre
l'âme jusqu'au fond! «Trafiquez
jusqu'à ce que je vienne;» telles
furent ses paroles d'adieu à ses disciples,
lorsqu'il fut rejeté; et sur le
mémorial de son amour et de sa mort, il a
écrit avec une merveilleuse grâce:
« Faites ceci en mémoire de moi. »
Il ne nous a pas demandé de faire pour lui
quelque chose de considérable, ou d'offrir
sur son autel quelque coûteux sacrifice. Non;
mais simplement de nous occuper de lui durant son
absence, comme le Christ que la terre a
rejeté, et de lui donner une place dans nos
coeurs. « Souvenez-vous de moi » fut sa
dernière demande - pensez à moi -
rapportez toutes choses à moi dans vos
coeurs. L'avons-nous fait? L'ai-je fait? Est-ce que
je le fais maintenant? La fiancée de
l'Agneau l'a-t-elle placé ainsi dans son
sein, et l'a-t-elle porté ainsi durant la
longue nuit ténébreuse de son
absence? Hélas ! les requêtes de
l'amour de l'époux ont été
oubliées. Des rivaux ont été
admis et entretenus, et c'est une chose bien triste
de le voir, Lui, dehors, dans Son infatigable
amour, frappant à la porte, jusqu'à
ce que, selon le mystique langage du Cantique des
cantiques, Sa tête soit pleine de
rosée, et Ses cheveux de
l'humidité de la nuit. «Mais la nuit
est fort avancée, et le jour s'est
approché. » Oui, il approche, le jour
heureux où, par Sa patiente grâce, les
affections de Son peuple céleste et de Son
peuple terrestre répondront parfaitement
à Ses propres affections.
VERS. 14.
Mon
bien-aimé m'est comme une grappe de
henné dans les vignes
d'En-Guédi.
|
Le sachet de myrrhe est caché dans le
sein loin du regard, mais la grappe de henné
est un objet pour les yeux, et se porte ouvertement
à la main. La myrrhe est la sève qui
découle de l'arbre à travers les
parties rompues de l'écorce, quelque chose
comme le sang qui s'échappe des veines, ou
comme les larmes qui coulent des yeux. Les fleurs
de henné consiste en grappes épaisses
et sont aussi belles que parfumées. «
De sorte que le Christ habite dans vos coeurs par
la foi », est la prière de
l'apôtre. Et nous devons «porter
toujours, partout, dans le corps, la mort de
Jésus, afin que la vie aussi de Jésus
soit manifestée dans notre corps.
(2 Cor. 4, 10.)
La semence jetée en terre et
recouverte de terre, peut sembler, pour un temps,
perdue sans espoir; mais vient la pluie et la
chaleur avec son énergie vivifiante, et la
puissance de la vie surmonte toutes les
circonstances contraires: la petite plante se
développe, et au temps convenable
paraît un bel épi d'or en triomphe
au-dessus de tout.
Avec quelle force cela, et plus que
cela, fut figuré dans la verge d'Aaron qui
bourgeonna par l'intervention de
Dieu en grâce.
(Nomb. XVII.) En une seule nuit,
«la verge d'Aaron avait bourgeonné, et
avait poussé des boulons, et avait produit
des fleurs, et avait mûri des amandes».
Type précieux de Jésus
ressuscité, dont maintenant la
résurrection est féconde ! Ici des
types et des figures nous apprennent que nous avons
besoin de Jésus' ressuscité, comme
grand Souverain sacrificateur, pour nous conduire
par le désert dans le pays de Canaan. Il ne
nous faut rien moins que le ministère
sacerdotal de Jésus. Celui qui mourut pour
nous rendre nets est désormais vivant pour
nous maintenir nets.
(Jean XIII, 1-17.) Il est à la
fois notre sacrifice et notre sacrificateur. Le
sang d'expiation et l'eau de purification sortirent
tous deux du côté percé de
Jésus. Ce fut là l'ouverture de la
source pour le péché et pour la
souillure.
Quel ravissant objet pour le regard
et quel délicieux parfum pour le coeur est
notre Seigneur ressuscité, exalté et
glorifié ! Sa personne, son
ministère, ses diverses relations sont d'un
prix infini, toujours le même. «Mon
bien-aimé est blanc et vermeil ; un
porte-enseigne entre dix mille.... tout ce qui est
en lui est aimable. »
(Ch. V.) « En lui habite toute
la plénitude de la Déité
corporellement. »
(Col. II, 9.) «Si donc vous avez
été ressuscités avec le
Christ, cherchez les choses qui sont en haut,
où le Christ est assis à la droite de
Dieu. Pensez aux choses qui sont en haut, et non
pas à celles qui sont sur la terre.»
(Col. Ill, 1-2.)
Les vignes d'En-Guédi,
à ce qu'on nous rapporte, étaient
célèbres pour leurs fruits excellents
et leurs précieux aromates. Ce qui est beau
a l'oeil, délicieux au goût et
parfumé pour les sens, devait s'y trouver en
abondance. Et ces lieux sont aussi renommés
pour la retraite qu'ils offrirent à David et
à ses gens, quand Saül les
persécutait.
(1 Sam. XXIV, 1-4.) En bas les
fertiles vallées, et dans les montagnes
environnantes les forteresses, fournissaient
à la fois un refuge, la nourriture et un
lieu de repos à l'Oint du Seigneur et
à ceux qui avaient uni leur sort au
sien.
Et cependant, avec quelle faiblesse
toutes les bonnes choses de la terre
représentent les richesses insondables de
Christ 1 Et de plus, tout ce que nous connaissons
maintenant de sa plénitude, n'est que comme
une goutte à côté de
l'Océan. Or, «tout ce qui nous est
donné de bon, et tout don parfait descendent
d'en haut, du Père des lumières en
qui il n'y a ni variation, ni aucune ombre de
changement ». Tout bien véritable qui
se trouve dans la créature, te rappelle,
ô mon âme Celui en qui se trouve toute
perfection, l'homme Christ, Jésus, Dieu avec
nous. Que tu sois dans les champs ou dans le
jardin, dans la vallée ou sur la montagne,
ou dans le cercle habituel de tes devoirs de chaque
jour, à chaque seconde tu peux penser
à Lui, le bien-aimé absent. La myrrhe
découlante, et le henné fleuri sont
bien propres à rappeler à ton esprit
la croix et la gloire, et
à attirer ta pensée sur Celui «
qui a été livré pour nos
offenses et a été ressuscité
pour notre justification ».
(Rom. IV, 25.)
Jamais arbre n'a porté de
fruits pour Dieu et pour l'homme, pareils à
ceux de la croix du Calvaire. Là, le
péché fut condamné
conformément aux droits de la gloire divine;
et là, aussi, l'ennemi fut vaincu, et toute
sa puissance détruite complètement et
pour toujours.
La croix est le fondement de notre pardon, de
notre paix, de notre réconciliation, de
notre acceptation et de toute
bénédiction, dans le temps et pour
l'éternité. Elle est la cause qui
nous fait tout obtenir. Là, Dieu a
été révélé en
amour parfait et en parfaite justice: comme
haïssant le péché, et
néanmoins, aimant le pécheur. L'amour
triompha à la croix; c'est là que la
justice et la paix se sont rencontrées et
entrebaisées. Sur cette base solide de
justice divine, le premier des pécheurs est
pleinement et littéralement pardonné,
dès l'instant même qu'Il croit en
Christ. Dès lors ce pécheur est
parfait devant Dieu, comme est parfaite l'oeuvre de
Christ accomplie pour Lui. Sur le principe de la
foi, le péché fut aboli et les
nombreux péchés de tous les croyants
furent expiés par ce sang précieux de
Jésus, versé sur la croix.
La foi peut s'écrier, dans un
saint triomphe: «Il a été
livré pour nos fautes et ressuscité
pour notre justification. » Nos
péchés sont donc expiés
à jamais. C'est ainsi qu'a été
réglée à toujours la question
du péché et des
péchés. Le fait que
Jésus est ressuscité, est le propre
témoignage de Dieu que le croyant est
justifié. C'est là le sûr,
l'inébranlable fondement de la foi. Tout est
paix. « C'est accompli. » Christ est
ressuscité.
Et maintenant, venons-en aux
conséquences de la foi, de la plus riche
bénédiction de l'âme. «
Ayant donc été justifiés sur
le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu
par notre Seigneur Jésus-Christ, par lequel
nous avons trouvé aussi accès, par la
toi, à cette faveur dans laquelle nous
sommes et nous nous glorifions dans
l'espérance de la gloire de Dieu.... »
« Et non seulement cela, mais aussi nous nous
glorifions en Dieu par notre Seigneur
Jésus-Christ, par lequel nous avons
maintenant obtenu la réconciliation. »
(Rom. V, 1-11.)
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