Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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Méditations sur le Cantique de Salomon



CHAPITRE 1er

Versets: 1, 2, 3 ,4, 5 & 6, 7, 8, 9 à 11, 12, 14, 15, 16 & 17.

VERS. 9-11. -
« Je le compare, mon amie, à une jument aux chars du Pharaon. Tes joues sont agréables avec des rangées de joyaux; ton cou, avec des colliers. »

Maintenant il ne parle absolument que d'elle et s'adresse directement à elle-même et l'entretient d'elle personnellement. Et comme il exprime pleinement et ouvertement son admiration et son amour! Mon amie, je le compare.... les joues sont agréables.... ton cou, avec des colliers.

Le Seigneur pare de ses propres attraits l'épouse de son coeur, et alors il l'admire. Telle est la manière d'agir de Dieu: « Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous.» Maintenant qu'Il l'a ornée de sa propre beauté, il n'y a rien en elle qui puisse blesser ses regards ou contrister son coeur. Tu es toute belle mon amie, il n'y a point de défaut en toi. « Les choses vieilles sont passées, voici toutes choses sont faites nouvelles. » Elle possède la même vie et la même position que son Seigneur ressuscité et vivant. Quelle dignité, quelle gloire et quelle bénédiction !

Dans la grandeur de son amour, Jésus « s'est donné lui-même pour nous» ; et maintenant, les siens sont identifiés avec Lui, non seulement dans sa mort, mais dans sa résurrection, rendus agréables dans le bien-aimé: « La gloire que tu m'as donnée, je la leur ai donnée. » (Jean XVII, 22.) En admirant son épouse, quoiqu'elle soit encore dans le désert, il est conséquent avec lui-même, car elle est parfaite de sa propre perfection. Rebecca fut enrichie et parée ces joyaux d'Isaac, longtemps avant d'avoir atteint la tente de sa mère.

... C'est ainsi que jadis a Caran les parents de Rebecca contemplèrent, tous étonnés, la splendeur dont elle venait d'être revêtue. De riches bracelets environnaient ses bras, et sur son visage brillait, sous la forme d'un pesant anneau d'or, la preuve d'une valeur incontestable de la bonté d'Isaac. Pouvait-elle douter, quelqu'un pouvait-il douter, en la voyant parée de tous ces présents, de l'amour assuré et du coeur généreux de celui dont ils étaient les messagers étincelants?» (Gen. XXIV.)

Et de l'épouse, de Jéhovah, il est dit: « Je te parai d'ornements, je mis des bracelets à tes mains, et un collier à ton cou. Je mis un anneau à ton nez, et des pendants à tes oreilles et une couronne de beauté sur ta tête.... Et ta renommée se répandit parmi les nations à cause de ta beauté; car elle était parfaite par ma magnificence que j'avais mise sur toi, dit le Seigneur, l'Éternel. » (Ezéch. XVI, 11, 12-14.)

Un collier d'or est le signe, nous le savons, d'une haute faveur, d'une dignité élevée, comme dans le cas de Joseph et celui de Daniel. Mais que signifient ces merveilleuses paroles du roi? Il a admiré son épouse, «ses joyaux», « ses colliers», et maintenant il est poussé à faire même davantage pour elle: « Nous te ferons des chaînes d'or avec des paillettes d'argent. »

Quelques-uns ont en la pensée que le pluriel « nous» pouvait avoir rapport au mystère de la Divinité. Il fut dit durant les oeuvres de la création: «Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance.» Et dans l'oeuvre de la rédemption, nous le savons aussi, l'occasion se présenta pour la manifestation des diverses personnes de la divinité. «Si quelqu'un m'aime, dit Jésus, il gardera ma parole; et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui » ; et de l'Esprit, il dit: «Vous le connaissez, parce qu'il demeure avec vous et sera en vous.» (Jean XIV.)

Mais que devons-nous entendre par «chaînes d'or avec des paillettes d'argent » ? N'est-ce pas, peut-être d'une couronne qu'il s'agit? Une couronne d'or parsemée d'argent. Il me semble qu'Ezéchiel le dit: «Je mis un anneau à ton nez, des pendants à tes oreilles, et une couronne de beauté sur ta tête. Tu fus donc parée d'or et d'argent. » Quoi donc? La royale tribu de Juda restaurée portera-t-elle encore cette magnifique couronne dans le pays d'Israël, dans la ville sainte de Jérusalem? Merveilleuse grâce ! Amour divin ! «Et sera-ce le don de la Divinité tout entière?»

Juda pourrait-il ne pas se souvenir, ou pourrais-je jamais oublier, que ton front royal, ô Roi de Salem, a été jadis, dans ces mêmes lieux, ceint d'une couronne d'épines? Nulles pierreries terrestres ne brillaient dans cette couronne, mais ton propre sang en faisait l'éternelle importance et l'impérissable valeur. Réveille-toi, réveille-toi, mon âme! Médite sur la grâce et sur l'amour de Jésus.

Il y a toujours quelque chose de fort agréable à l'âme dans la manière dont le Seigneur exprime son amour. Il lui dit à elle-même ce qui est dans sa pensée. Et c'est ce qui répond au premier désir de l'amour, la communion personnelle. Jésus sait bien comment remplir le coeur de la joie la plus profonde. Mais en sera-t-il toujours de même? Oui, oui, ô mon âme! Son amour durera à jamais. Jésus ne change point. Il est le même aujourd'hui, et hier, et éternellement. Dans le passé, dans le présent, et dans l'avenir, il demeure Le Même. Comme le coeur prend plaisir à L'entendre s'adresser ainsi à lui immédiatement et d'une manière aussi nette! Entre les myriades des rachetés il n'en est pas un seul qui soit oublié ou négligé par lui. « Il m'a aimé, et s'est donné Lui-même pour moi », sera le cantique de tous, la note vibrante. Son amour, dans sa plénitude et sa douceur éternelles, remplit tous les coeurs jusqu'à les faire déborder, et change tous les coeurs en harpes, à la mélodie la plus suave, pour célébrer à jamais son amour qui n'a pas eu de commencement et n'aura jamais de fin.

Il y a une sagesse divine et de l'instruction pour l'âme dans le choix de la première comparaison. «Je te compare,- mon amie, à une jument aux chars du Pharaon. » Ici l'épouse mystique du vrai Salomon se voit rappeler le souvenir de l'Égypte hors de laquelle Il l'a rachetée à bras étendu, et du « Pharaon », au pouvoir de fer duquel Il l'a soustraite: allusions bien riches d'instructions précieuses pour les enfants d'Israël, et aussi, moralement pour nous. L'amour qui nous a délivrés du monde et qui nous amène en Christ à la gloire déploie ses gratuités tout le long du chemin; c'est une chaîne parfaite, non interrompue, de grâce et de vérité; en outre, les diverses parties de cette chaîne demeureront éternellement dans notre souvenir. La grâce qui nous trouve pécheurs perdus dans le monde, nous conduit au coeur de Dieu même, sa source première. «Mais, maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois loin, vous avez été approchés par le sang de Christ.» (Ephés. II, 13.)
Car Dieu constate Son amour à Lui envers nous, en ce que lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom. V, 8).

Le cheval de chariot, avec son magnifique harnais, peut être considéré comme le symbole de la force, de l'harmonie, de la promptitude et de la bonne volonté dans le service. En outre, il obéit, malgré sa puissance, au signe le plus léger des rênes. Vois-tu, ô mon âme, dans ce service empressé, heureux, une image fidèle de ton propre service? Est-ce ainsi que tu sers! Les choses sont-elles ainsi? Examine toutes tes voies sous les regards de l'oeil du Maître. Y a-t-il sur la terre quelque chose que tu redouterais davantage que de te voir écarté de son service? Souviens-toi de ceci, comme fils: ta place est à jamais dans la maison de ton père, en tant que pécheur sauvé par grâce; tu es sauvé pour toujours; cependant, comme serviteur, si tu perds ton temps dans la paresse, ou que tu gâtes ton oeuvre, il est possible que ton service te soit retiré et soit confié à un autre. 0 le plus patient des maîtres, garde ton serviteur toujours attentif, toujours obéissant, toujours prêt pour le service, et n'ayant d'oreilles que pour saisir ta pensée !

«Pendant que le roi est assis à table, mon nard exhale son odeur. » Il y a une différence considérable entre les qualités aimables naturelles, et les grâces de l'Esprit. Dans les sacrifices offerts par feu, il était défendu d'offrir du miel, symbole de la douceur des qualités naturelles. Un peu de miel au bout d'un bâton peut, au jour de la bataille, éclaircir les yeux et rafraîchir le coeur d'un Jonathan; mais il ne saurait rafraîchir le coeur de l'Éternel des armées. Ces aimables qualités sont réellement précieuses dans la famille, dans le cercle de nos amis, et à certains égards dans le monde, mais elles ne sauraient absolument pas convenir à l'autel de Dieu ou à la table du roi. Dans sa douceur comme dans son âpreté ou sa corruption, la nature est également rejetée par le Saint d'Israël. « Et ceux qui sont dans la chair, ne peuvent plaire à Dieu. » (Rom. VIII, 8.)

Il faut être né de nouveau, c'est-à-dire, avoir dans son âme la vie de Jésus ressuscité, pour être en état de faire quelque chose qui plaise à Dieu, ou de lui offrir un sacrifice agréable. « Il vous faut être né de nouveau. Ce qui est né de la chair est chair. » «Le fruit de l'Esprit est l'amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance. » (Gal. V, 22, 23.) La vie divine, fructifiant par lé Saint-Esprit, est pour le Sauveur des pécheurs le plus embaumé, le plus rafraîchissant des fruits. « Le nard » a pour lui, « un parfum de bonne odeur » et sa vertu demeure à toujours. (Philipp. IV.) Le vase d'albâtre de nard pur qui jadis remplit de son parfum la chambre de Béthanie, n'a point perdu de son excellence pour Jésus. «Ce qui était en son pouvoir, elle l'a fait», telle fut l'approbation que son amour donna immédiatement à cet acte, en l'accompagnant de ces paroles: «En quelque lieu que cet évangile soit prêché dans le monde entier, on parlera aussi de ce que cette femme a fait, en mémoire d'elle. » (Matth. XXVI, 13.)

C'est une erreur de supposer que nous n'avons rien à offrir au roi pendant qu'il est à table. Il est vrai que nous lui donnons de ce qui est à lui; mais pour cette raison il y a d'autant plus de douceur pour lui et pour nous. Quoi de plus doux que la grâce? L'Israélite devait apporter une corbeille pleine des prémices de tous les fruits de la terre, « que tu tireras de ton pays, que l'Éternel, ton Dieu, te donne » ; et la présenter à l'Éternel, son Dieu. (Deut. XXVI.) Le véritable culte consiste dans la communion. Si l'époux a ses « excellents parfums » l'épouse a son « nard », néanmoins ce n'est que grâce. La table est sienne, et le nard est sien aussi: « Tu as dressé devant moi une table en la présence de mes ennemis; tu as oint ma tête d'huile, ma coupe - est comble. » (Ps. XXIII, 5.)

Le coeur ne s'élève jamais à la hauteur du culte jusqu'à ce qu'il soit comble. Alors il n'a rien à demander. Le véritable culte consiste dans le débordement du coeur. Et combien il est doux, précieux et béni! Quand le Saint-Esprit sert à nos âmes de la plénitude de Jésus, comme le coeur déborde! C& état du coeur débordant de la plénitude de Christ, constitue le véritable culte. De là résulte la différence importante qu'il y a entre une réunion de prières et une réunion de culte. Nous devrions nous rendre à l'a première avec des vaisseaux vides, et ainsi crier au Seigneur selon 1 Jean V, v. 13, en considérant les dispositions requises pour un plein exaucement. C'est avant tout l'accord, selon Matth. XVIII, 19; puis la foi, la confiance (Matth. XXI, 22 et aussi Jacques 1, 6); en troisième lieu la précision dans la prière, selon Luc XI, 6, et enfin la persévérance jusqu'à l'importunité, selon Luc XVIII, 1 à 8. Mais quant au culte, nous devrions y aller, le moi complètement jugé, et le coeur rempli des choses exquises du Seigneur, des fruits de Sa victoire et des richesses insondables de la grâce dans le Père et dans le Fils. De cette manière, nous verrons tous nos besoins satisfaits, de même que tous nos désirs. Mais une fois assis à table, n'avons-nous rien à demander ? Rien, si ce n'est un coeur d'une capacité plus vaste. Nous trouvant dans le lieu même de la présence du Seigneur, le plus saint de tous, nourris des immenses richesses de la grâce du Christ, nous serons satisfaits et capables de célébrer, bénir, adorer notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, et notre Dieu et Père.

L'épouse maintenant atteint le degré le plus élevé de la bénédiction. Elle jouit paisiblement de la présence du roi pendant qu'Il est assis à table. L'activité du service a fait place au repos du culte. Le hâle, la persécution, la pauvreté, la souffrance, tout est oublié dans la plénitude de cette joie que donne la présence de Jésus. Et maintenant le vase est rompu, le nard pur coule, le parfum remplît la maison, la tête et les pieds de Jésus sont oints., et son coeur est ravi par l'épouse.

VERS. 12.
« Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe; il passera la nuit entre mes seins. »

Si le cheval de chariot suggère la pensée de la bonne volonté dans le service, et que « le nard » soit le symbole du culte divin, ne pouvons-nous pas voir dans le « bouquet de myrrhe » l'emblème d'un témoignage pour Christ, journalier et de chaque instant? Et quoi de plus naturel comme conséquence d'une profonde et solide communion avec le Seigneur ? Dans d'aussi heureuses saisons, le coeur n'est-il pas fortifié par le témoignage ? Notre service sera sans intérêt et sans puissance, si nous négligeons la communion personnelle. Qu'est-ce qui rendit David capable de déployer un tel courage dans la vallée d'Ela ? Est-ce la témérité de sa jeunesse sans expérience? Oh ! non, certainement non ! Mais sa foi s'était développée à l'école de son Dieu lorsqu'il tua le lion puis l'ours, de manière à avoir les pensées de Dieu, relativement à son peuple : de là sa valeur en rase campagne.
«Béni soit l'Éternel, mon rocher! qui enseigne mes mains pour le combat, et mes doigts pour la bataille. » (Ps. CXLIV, 1.)

La même vérité nous est enseignée par noire bien-aimé Seigneur, en Jean VII, 37. « Et en la dernière journée, la grande journée de la fête, Jésus se tint là, et cria, disant: si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive, et des fleuves d'eau vive couleront de son ventre. » C'est en vain que nous chercherons à devenir des moyens de rafraîchissement et de bénédiction pour les autres, si nous ne buvons, et ne buvons pour nous-mêmes chaque jour et en abondante, à la source de toute grâce en Jésus. Chaque nouveau témoignage pour Christ devrait être le fruit d'une communion plus profonde avec lui. Que les serviteurs du Seigneur ont besoin de se rappeler cela! Ne l'oublie pas, ô mon âme, mais, comme Moïse au pays de Madian, assieds-toi près du puits, le puits des eaux vives. « Et il s'assit près d'un puits. » (Exode II, 15-17.) Ainsi près du puits, il fut à même de secourir les sept filles du sacrificateur de Madian et bon troupeau. Nous pouvons voir dans cette scène un tableau qui nous représente Christ ouvrant à son épouse la source de son amour rédempteur, mais elle contient sûrement pour un évangéliste une leçon fort instructive. Quelle grâce que d'être ainsi, de coeur, près du puits de la vie, des sources de l'eau du ciel, et par là, de devenir pour les autres le canal de ces eaux vives.

Comme la femme près du puits de Sichar, le coeur de l'épouse déborde. Il faut qu'elle répande au loin la gloire du nom de son Sauveur. Son bien-aimé est plus précieux à son coeur que ne l'est au marchand un sachet de ce coûteux aromate. «Mon bien-aimé est avec moi comme un sachet de myrrhe. » Appréciation bénie de Christ! Heureux fruit d'un état d'intimité avec lui dans la communion! Et remarque aussi, ô mon âme, l'affection qu'il crée dans le coeur. Elle peut dire en vérité: « Mon bien-aimé. » Oh ! heureuse épouse, épouse privilégiée ! Je ne m'étonne point de ta sainte et bonne résolution, «il passera la nuit entre mes seins ». Elle place là au plus près de son coeur, sa myrrhe au parfum si doux, son purifiant aromate. Et maintenant, quelque part qu'elle aille, le parfum de son précieux trésor est répandu au loin.

Un sachet de myrrhe porté dans le sein parfume les vêtements, et répand de tous côtés son odeur dans l'intérieur ou au dehors; qu'on travaille ou qu'on se repose dans le sanctuaire, dans la famille et partout, d'une manière silencieuse mais sûre, la suave odeur, semblable à l'air, remplit la scène, manifestant en tout lieu, comme le bienheureux apôtre l'exprime, l'odeur de la connaissance de Christ... la bonne odeur de Christ pour Dieu. Et même après que la personne s'est retirée le parfum demeure comme témoignage du prix de ce qui est le plus près de son coeur. Délicieux emblème ! Est-ce là, ô mon âme, ta fidélité à Jésus? Repose-t-il embaume dans ton coeur, et la douce saveur de son nom t'accompagne-t-elle partout où tu vas, et reste-t-elle quand tu es partie? Vérité de nature à atteindre l'âme jusqu'au fond! «Trafiquez jusqu'à ce que je vienne;» telles furent ses paroles d'adieu à ses disciples, lorsqu'il fut rejeté; et sur le mémorial de son amour et de sa mort, il a écrit avec une merveilleuse grâce: « Faites ceci en mémoire de moi. » Il ne nous a pas demandé de faire pour lui quelque chose de considérable, ou d'offrir sur son autel quelque coûteux sacrifice. Non; mais simplement de nous occuper de lui durant son absence, comme le Christ que la terre a rejeté, et de lui donner une place dans nos coeurs. « Souvenez-vous de moi » fut sa dernière demande - pensez à moi - rapportez toutes choses à moi dans vos coeurs. L'avons-nous fait? L'ai-je fait? Est-ce que je le fais maintenant? La fiancée de l'Agneau l'a-t-elle placé ainsi dans son sein, et l'a-t-elle porté ainsi durant la longue nuit ténébreuse de son absence? Hélas ! les requêtes de l'amour de l'époux ont été oubliées. Des rivaux ont été admis et entretenus, et c'est une chose bien triste de le voir, Lui, dehors, dans Son infatigable amour, frappant à la porte, jusqu'à ce que, selon le mystique langage du Cantique des cantiques, Sa tête soit pleine de rosée, et Ses cheveux de l'humidité de la nuit. «Mais la nuit est fort avancée, et le jour s'est approché. » Oui, il approche, le jour heureux où, par Sa patiente grâce, les affections de Son peuple céleste et de Son peuple terrestre répondront parfaitement à Ses propres affections.

VERS. 14.
Mon bien-aimé m'est comme une grappe de henné dans les vignes d'En-Guédi.

Le sachet de myrrhe est caché dans le sein loin du regard, mais la grappe de henné est un objet pour les yeux, et se porte ouvertement à la main. La myrrhe est la sève qui découle de l'arbre à travers les parties rompues de l'écorce, quelque chose comme le sang qui s'échappe des veines, ou comme les larmes qui coulent des yeux. Les fleurs de henné consiste en grappes épaisses et sont aussi belles que parfumées. « De sorte que le Christ habite dans vos coeurs par la foi », est la prière de l'apôtre. Et nous devons «porter toujours, partout, dans le corps, la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps. (2 Cor. 4, 10.)

La semence jetée en terre et recouverte de terre, peut sembler, pour un temps, perdue sans espoir; mais vient la pluie et la chaleur avec son énergie vivifiante, et la puissance de la vie surmonte toutes les circonstances contraires: la petite plante se développe, et au temps convenable paraît un bel épi d'or en triomphe au-dessus de tout.

Avec quelle force cela, et plus que cela, fut figuré dans la verge d'Aaron qui bourgeonna par l'intervention de Dieu en grâce. (Nomb. XVII.) En une seule nuit, «la verge d'Aaron avait bourgeonné, et avait poussé des boulons, et avait produit des fleurs, et avait mûri des amandes». Type précieux de Jésus ressuscité, dont maintenant la résurrection est féconde ! Ici des types et des figures nous apprennent que nous avons besoin de Jésus' ressuscité, comme grand Souverain sacrificateur, pour nous conduire par le désert dans le pays de Canaan. Il ne nous faut rien moins que le ministère sacerdotal de Jésus. Celui qui mourut pour nous rendre nets est désormais vivant pour nous maintenir nets. (Jean XIII, 1-17.) Il est à la fois notre sacrifice et notre sacrificateur. Le sang d'expiation et l'eau de purification sortirent tous deux du côté percé de Jésus. Ce fut là l'ouverture de la source pour le péché et pour la souillure.

Quel ravissant objet pour le regard et quel délicieux parfum pour le coeur est notre Seigneur ressuscité, exalté et glorifié ! Sa personne, son ministère, ses diverses relations sont d'un prix infini, toujours le même. «Mon bien-aimé est blanc et vermeil ; un porte-enseigne entre dix mille.... tout ce qui est en lui est aimable. » (Ch. V.) « En lui habite toute la plénitude de la Déité corporellement. » (Col. II, 9.) «Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu. Pensez aux choses qui sont en haut, et non pas à celles qui sont sur la terre.» (Col. Ill, 1-2.)

Les vignes d'En-Guédi, à ce qu'on nous rapporte, étaient célèbres pour leurs fruits excellents et leurs précieux aromates. Ce qui est beau a l'oeil, délicieux au goût et parfumé pour les sens, devait s'y trouver en abondance. Et ces lieux sont aussi renommés pour la retraite qu'ils offrirent à David et à ses gens, quand Saül les persécutait. (1 Sam. XXIV, 1-4.) En bas les fertiles vallées, et dans les montagnes environnantes les forteresses, fournissaient à la fois un refuge, la nourriture et un lieu de repos à l'Oint du Seigneur et à ceux qui avaient uni leur sort au sien.

Et cependant, avec quelle faiblesse toutes les bonnes choses de la terre représentent les richesses insondables de Christ 1 Et de plus, tout ce que nous connaissons maintenant de sa plénitude, n'est que comme une goutte à côté de l'Océan. Or, «tout ce qui nous est donné de bon, et tout don parfait descendent d'en haut, du Père des lumières en qui il n'y a ni variation, ni aucune ombre de changement ». Tout bien véritable qui se trouve dans la créature, te rappelle, ô mon âme Celui en qui se trouve toute perfection, l'homme Christ, Jésus, Dieu avec nous. Que tu sois dans les champs ou dans le jardin, dans la vallée ou sur la montagne, ou dans le cercle habituel de tes devoirs de chaque jour, à chaque seconde tu peux penser à Lui, le bien-aimé absent. La myrrhe découlante, et le henné fleuri sont bien propres à rappeler à ton esprit la croix et la gloire, et à attirer ta pensée sur Celui « qui a été livré pour nos offenses et a été ressuscité pour notre justification ». (Rom. IV, 25.)

Jamais arbre n'a porté de fruits pour Dieu et pour l'homme, pareils à ceux de la croix du Calvaire. Là, le péché fut condamné conformément aux droits de la gloire divine; et là, aussi, l'ennemi fut vaincu, et toute sa puissance détruite complètement et pour toujours.

La croix est le fondement de notre pardon, de notre paix, de notre réconciliation, de notre acceptation et de toute bénédiction, dans le temps et pour l'éternité. Elle est la cause qui nous fait tout obtenir. Là, Dieu a été révélé en amour parfait et en parfaite justice: comme haïssant le péché, et néanmoins, aimant le pécheur. L'amour triompha à la croix; c'est là que la justice et la paix se sont rencontrées et entrebaisées. Sur cette base solide de justice divine, le premier des pécheurs est pleinement et littéralement pardonné, dès l'instant même qu'Il croit en Christ. Dès lors ce pécheur est parfait devant Dieu, comme est parfaite l'oeuvre de Christ accomplie pour Lui. Sur le principe de la foi, le péché fut aboli et les nombreux péchés de tous les croyants furent expiés par ce sang précieux de Jésus, versé sur la croix.

La foi peut s'écrier, dans un saint triomphe: «Il a été livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification. » Nos péchés sont donc expiés à jamais. C'est ainsi qu'a été réglée à toujours la question du péché et des péchés. Le fait que Jésus est ressuscité, est le propre témoignage de Dieu que le croyant est justifié. C'est là le sûr, l'inébranlable fondement de la foi. Tout est paix. « C'est accompli. » Christ est ressuscité.

Et maintenant, venons-en aux conséquences de la foi, de la plus riche bénédiction de l'âme. « Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par lequel nous avons trouvé aussi accès, par la toi, à cette faveur dans laquelle nous sommes et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu.... » « Et non seulement cela, mais aussi nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par lequel nous avons maintenant obtenu la réconciliation. » (Rom. V, 1-11.)


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