Méditations sur le Cantique
de Salomon
CHAPITRE 1er
Versets: 1, 2, 3 ,4, 5 &
6,
7, 8,
9
à 11,
12,
14,
15,
16 & 17.
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VERS.
15.
Voici, tu es belle, mon
amie, voici tu es belle! Tes yeux sont des
colombes.
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Qu'est-ce demandera quelqu'un, qui peut rendre
un être souillé et
défiguré par le péché,
ainsi « beau» aux yeux de Jésus?
Où, quand et de quelle manière, cela
peut-il se trouver? Dans cette déclaration
il y a tout ce qu'il faut pour remplir,
jusqu'à la faire déborder, la coupe
de bonheur de l'âme. Que seraient toutes les
richesses, les honneurs et les gloires de ce monde,
comparés à de telles paroles sorties
d'une telle bouche ? C'est là, très
certainement, la félicité
suprême pour l'âme. Mon ami,
l'Évangile de la grâce de Dieu fournit
la réponse à ta question. Sache donc,
qu'aussitôt qu'une âme est
attirée à Jésus, elle est
reçue par lui et
placée dans la lumière de la
présence de Dieu, dans la pleine valeur de
son oeuvre accomplie, et dans l'incomparable
beauté de sa personne adorable.
Telle est la grâce,
«l'Évangile de Dieu touchant son
Fils», pour quiconque croit. Quiconque croit
est justifié. Et tous ceux qui croient sont
«rendus agréables dans le
bien-aimé» par l'oeuvre accomplie sur
la croix.
(Ephés. I, v. 6.) Son sang
précieux purifie de tout
péché.
(1 Jean I, 7.)
Tout cela dira peut-être
quelqu'un, je le crois, mais une place pareille,
une telle bénédiction, peut-elle
jamais être à moi? « Crois au
Seigneur Jésus-Christ, et tu seras
sauvé », telle est la réponse
que la grâce, qui règne par la
justice, fait à toute âme
inquiète qui cherche la
délivrance.
L'Évangile semble trop simple
pour avoir besoin d'explication. Il repose tout
entier sur la justice de Dieu. C'est une invitation
à accepter, une voix d'amour qui supplie
d'être réconcilié avec Dieu,
une proclamation de pardon et de paix par
Jésus-Christ.
(Act. X, 36;
XIII, 38-39.) Ce n'est point,
remarquez-le, la promesse, mais la
prédication du pardon et de la paix. Et cela
fait une prodigieuse différence. Remarquez
de plus, que ce n'est ni par la loi, ni par une
oeuvre quelconque, accomplie par le pécheur,
que l'âme est ainsi richement bénie,
mais par Jésus-Christ. Du moment qu'un
pécheur croit Jésus comme Sauveur,
son pardon, sa justification et sa
réconciliation sont
proclamés par la fidélité de
Dieu.
Prenons un exemple qui contienne une
image des voies de Dieu, en grâce, avec le
pécheur. Au chapitre troisième de
Zacharie, nous voyons Joshua le grand sacrificateur
debout devant le Seigneur. Il est un type des voies
de Dieu, en grâce, à l'égard de
Jérusalem.
Ce chapitre nous montre comment il
se fait que l'épouse du roi soit ainsi
« belle » à ses yeux. C'est
important pour la question qui nous occupe. Il nous
présente aussi l'histoire de tout
pécheur sauvé par grâce. Joshua
est vêtu de vêtements sales, et Satan
est là pour s'opposer à lui. L'ennemi
s'oppose toujours à la
bénédiction des âmes; mais le
Seigneur prend la défense de celui qui est
sans défense. Il ne met point dehors celui
qui vient à lui. Il tance l'adversaire et le
réduit au silence:. il parle et agit en
faveur de Joshua. C'est ce qu'il a fait toujours.
Aie bon courage. Les vêtements sales sont
ôtés; ses péchés sont
tous pardonnés. Il ne reste pas un haillon
qui puisse donner prise à Satan. Ainsi
vêtu de nouveaux vêtements, il est
purifié de toutes ses souillures. La plus
belle robe est mise sur lui; et maintenant, combien
il est beau! Mais ce n'est pas tout. Une tiare
nette est placée sur sa tête.
Sûrement «la beauté de
l'Éternel notre Dieu » est maintenant
sur lui ! Il est ce que Dieu l'a fait dans «
les immenses richesses de sa grâce ».
« À Celui qui nous aime et qui nous a
lavés de nos péchés dans son
sang, et nous a faits un royaume, des
sacrificateurs pour son Dieu et Père;
à lui la gloire et la
force aux siècles des siècles ! Amen
! » La couronne royale et la couronne
sacerdotale sont toutes deux à nous, -
à nous en vertu de son droit. Voilà
leur gloire ! La plus élevée, quant
à la dignité, appartenant au
caractère royal; la plus intime, quant au
culte, appartenant au caractère sacerdotal.
Et quelle douceur dans la pensée que
l'oeuvre est tout entière de Dieu, du
commencement à la fin, et qu'ainsi elle ne
peut jamais faillir. «. L'Éternel a
élu Jérusalem.... N'est-ce pas ici ce
tison qui a été retiré du feu
?... J'ai fait passer de dessus toi ton
iniquité.... Je veux te vêtir de
vêtements neufs.... Et je dis: qu'on lui
mette une tiare nette sur la tête.»
C'est tout absolument de Dieu, par le Christ,
Jésus, par le moyen de l'oeuvre de la croix.
«Sans effusion de sang, il n'y a pas de
rémission de péchés. » La
grâce règne par la justice, Dieu est
glorifié, la foi triomphe, Satan est
confondu, et le pécheur, sauvé
éternellement.
Il est une autre chose qu'il
convient que tu saches, mon cher ami: si ton
désir de posséder Christ et de jouir
de sa faveur est réel et sincère, il
doit y avoir déjà la grâce dans
ton coeur. Il faut que le désir vienne de
Christ. Là où il ne se trouve rien de
plus que tout simplement l'action de la nature, on
ne saurait soupirer ardemment après le
Seigneur et sa faveur précieuse. La foi, le
salut et le désir vont ensemble, quoique
dans sa timidité, le croyant hésite
souvent à dire : « Il est tout mon
salut et tout mon désir. » La preuve la
plus manifeste de l'existence de
la vile divine dans l'âme, c'est lorsque le
coeur est occupé de Christ ; le lien entre
l'âme et Christ est formé et ne peut
jamais être rompu. La foi seule en
connaît la bénédiction. Oh !
reposez-vous sur Christ et demeurez en
Christ.
Étant un avec Jésus
crucifié, nous sommes un avec Jésus
ressuscité.
(Eph. II.) C'est là ce qui
nous donne, à ses yeux, notre merveilleuse
place. Tous ceux qui sont amenés à ce
nouvel état de mort et de
résurrection avec Christ, sont beaux comme
Christ est beau. Seulement, qu'en toutes choses il
a lui, la première place, selon qu'il est
écrit: «Tu es plus beau qu'aucun des
fils des hommes. » De là vient que les
mêmes termes de tendresse et d'admiration
sont appliqués à l'un et à
l'autre, et que les mêmes choses sont dites
de tous les deux, l'épouse étant le
reflet de l'époux. Si les vêtements de
l'épouse sont parfumés de myrrhe, il
est dit de l'époux: « Tous tes
vêtements sont parfumés de myrrhe,
d'aloès et de casse. » Quel sujet
béni cette grande vérité ouvre
à notre méditation ! Uni avec Christ
en tant que mort, ressuscité et
glorifié! Que le monde noue paraît
petit dans toutes ses relations, et sous toutes ses
faces, quand nous le considérons du point de
vue où la foi nous place
réellement!
Ce qui est dit ici d'une
manière prophétique, d'Israël ou
du résidu: « Voici tu es belle, mon
amie, » est vrai aujourd'hui dans un sens plus
profond de l'Église de Dieu, la femme de
l'Agneau. En même temps le
grand principe du Cantique des Cantiques est commun
à l'un et à l'autre. L'amour du
Seigneur est parfait. Il a aimé
l'Église; Il aime Israël, et au temps
convenable, il créera dans le coeur de ceux
qui font partie, de l'Israël de Dieu comme il
l'a fait en ceux qui appartiennent à
l'Église, des affections qui
répondront parfaitement aux siennes. Aussi,
la valeur de ce livre et son application aux
chrétiens, sont-elles d'une haute
importance. C'est la communion des coeurs.
Néanmoins, il est toujours bon de se
souvenir de la différence qu'il y a entre la
position dans laquelle sera Israël au dernier
jour, et celle qui appartient aujourd'hui à
l'Église.
Quoique le temps des noces de
l'Agneau ne soit as encore arrivé, la
relation entre Christ et l'Église est
déjà formée. Ainsi que
l'apôtre le déclare: « Je vous ai
fiancés à un seul mari pour vous
présenter au Christ comme une vierge chaste.
»
(2 Cor. XI, 2.) Vérité
bénie ! Mais connais-tu, ô mon
âme, les affections qui appartiennent
à cette étroite et tendre relation?
Au lieu de l'incertitude pénible qui souvent
agite l'esprit de ceux qui ne voient cette relation
que pour plus tard, dans l'avenir,
possèdes-tu cette affection calme et cette
joie paisible qui découlent naturellement
d'une telle union dans la jouissance de laquelle on
est positivement établi ? Si cela est, ton
coeur soupirera ardemment après la venue du
Seigneur. L'affection est le vrai fondement de ce
cri: « Viens, Seigneur Jésus. »
L'époux ajoute encore dans
cet entretien « Tes yeux sont des colombes.
» Il y a beaucoup d'instruction dans la
manière dont l'Écriture nous associe
avec la colombe. Depuis le huitième chapitre
de la Genèse jusqu'à l'époque
du Nouveau-Testament, la colombe occupe dans la
Parole, une place intéressante. La
première fois qu'il nous est fait mention de
la colombe, c'est en rapport avec l'arche de Dieu
et l'olivier; précieux types du salut et de
la paix avec Dieu! Elle arracha, et retint ferme la
feuille d'olivier, lorsque les jugements de Dieu
couvraient encore la terre. Et tant que les eaux ne
furent pas diminuées, elle ne trouva
où poser la plante de son pied, et revint
à Noé dans l'arche. Le monde sous le
jugement n'était pas un lieu pour elle.
Ensuite nous trouvons que de tous les oiseaux, la
colombe seule était offerte en sacrifice
sous la loi, et type du Seigneur lui-même. Le
même type sert pour Christ et son
épouse. Merveilleuse unité
!
La colombe typifie encore le
Saint-Esprit. «Et Jean rendit
témoignage en disant: J'ai vu l'Esprit
descendant du ciel comme une colombe, et il demeura
sur lui. » On rapporte aussi que lorsque la
colombe est éloignée de sa compagne,
elle reste solitaire et gémit: «Je
gémissais comme la colombe», et
«nous ne cessons de gémir comme les
colombes».
(Es. XXXVIII, 14;
LIX, 11.) Il semble que la colombe
représente la simplicité, la
pureté, l'innocence, la
fidélité, et surtout l'attachement
à son colombier. Quand
l'oeil du chrétien est simple, chaste et
fixé constamment sur Christ, on peut dire de
lui : « Tes yeux sont des colombes. »
VERS. 16, 17.
« Voici, tu es beau,
mon bien-aimé: oui tu es
agréable ! Oui notre lit est
verdoyant. Les solives de nos maisons sont
des cèdres et nos lambris des
cyprès. »
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Cette réplique est d'une grande
beauté. L'épouse ne parle point
d'elle.; elle entend de quelle manière
Christ exprime son amour et son admiration, mais
elle ne dit pas un mot d'elle-même: pas
même qu'elle est indigne d'un tel amour.
Quelque profonde que soit son émotion, le
moi est laissé de côté. C'est
là l'humilité véritable. Nous
pouvons parler de la méchanceté du
moi, et de l'indignité du moi, et avoir un
coeur rempli d'orgueil. La vraie humilité ne
dit absolument rien du moi, soit en bien, soit en
mal. Mais c'est une leçon difficile à
apprendre. Christ est notre unique et parfait
modèle. Ce bien-aimé Sauveur
s'humilia: Il prit la dernière place. Le
premier Adam s'éleva, et il fut
abaissé. Le dernier Adam s'est
abaissé lui-même et Dieu l'a haut
élevé. Suis donc Jésus,
ô mon âme! Attends-toi uniquement
à Dieu, confie-toi en Lui. « Car
quiconque s'élève, sera
abaissé; et celui qui s'abaisse, sera
élevé. » (Luc XVIII, 14. C'est
là un principe d'une vaste application il
s'étend à tous les détails de
la vie, et son importance pratique est immense. On
en voit tous les effets dans les deux Adam, et
chaque jour il se montre dans les
deux natures. La chair est toujours prête
à écouter le mensonge du tentateur:
«Vous serez comme Dieu »: tandis que
l'homme spirituel est content de la place où
Dieu l'a mis, jusqu'à ce qu'il dise: «
Monte plus haut.»
Mais qu'en est-il du vieil homme,
quant au chrétien ? Les Écritures
disent clairement qu'il a pris fin à la
croix: « Sachant ceci, que notre vieil homme
à été crucifié avec
Christ?»
-(Rom. VI.)) Cette parole est claire
de même que celles-ci». « Or, ceux
qui sont du Christ ont crucifié la chair
avec les passions et les convoitises », et.
« Je suis crucifié avec Christ, et je
ne vis plus moi, mais Christ vit en moi; et ce que
je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la
foi, la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et
qui s'est livré lui-même pour moi.
»
-(Col. III;
Gal. II.) Celui qui marche dans la
lumière et l'efficace de cette grande
vérité fondamentale, sera humble de
coeur; la chair en lui sera mortifiée dans
sa vanité et son orgueilleuse
prétention; il manifestera l'esprit doux et
humble de Jésus, lequel est d'un grand prix
devant Dieu.
L'oiseau qui prend le plus haut son
essor, bâtit son humble nid sur la terre, et
celui qui chante avec le plus de douceur chante
dans l'ombre alors que tout repose. L'alouette et
le rossignol nous apprennent quelle gloire est
accordée à
l'humilité.
Lorsque Marie choisit la bonne part,
elle s'assit humblement aux pieds de Jésus:
et l'humble coeur de Lydie devint un temple
convenable pour Dieu. La plus
belle et la mieux parée est celle qui est
revêtue d'humilité.
Le saint qui porte dans le ciel la
plus brillante couronne se prosterne en humble
adorateur; le poids de, la gloire le fait
s'incliner le plus bas, alors que son âme
s'élève le plus haut. La place la
plus rapprochée du trône sera toujours
le siège de l'humilité.
Lorsque Christ est l'unique objet
que nous contemplons, le coeur est pleinement
satisfait: il est assez riche pour prendre la
dernière place, car il possède ce
qu'il faut pour être heureux. Christ, non
seulement est beau pour les yeux, mais il est aussi
agréable au coeur. Beaucoup sont beaux, mais
ne sont pas agréables, et beaucoup sont
agréables et ne sont pas beaux; Christ est
à la fois l'un et l'autre. Voici tu es beau,
mon bien-aimé, oui, tu es agréable !
» Oh ! quel ensemble de qualités,
quelles perfections, quelle harmonie divinement
parfaite se trouve en Jésus ! En Lui et en
Lui seul, le coeur trouve le repos, un tranquille
et parfait repos. C'est pourquoi l'épouse
ajoute de la manière la plus significative:
«Oui notre lit est verdoyant. » Les verts
pâturages et les eaux tranquilles de
l'abondante grâce de Jéhovah sont
depuis longtemps familiers à son esprit,
comme les symboles expressifs du repos et du
rafraîchissement dont jouissent les brebis de
Christ sous les tendres soins du Berger.
«L'Éternel est mon berger; je ne
manquerai de rien. Il me fait reposer dans des
parcs herbeux ; il me mène le long
des eaux tranquilles. »
« Des pâturages herbeux,... des eaux
tranquilles » sont la nourriture et le
breuvage journaliers de ceux dont les pieds suivent
« les traces du troupeau ». Mais le
berger ne dresse jamais sa tente en dedans des
murailles de la ville, car il n'y a là ni
pâturages herbeux, ni eaux tranquilles. C'est
en dehors des sombres murs, au milieu des champs
qu'il fait reposer son troupeau. Dans ce livre,
« la ville », sans aucun doute, est le
type du monde, le contraire des lieux
célestes. L'épouse ne trouve que la
honte et la souffrance lorsqu'elle est surprise
dans la ville. Jamais l'époux ne se trouve
là; ses retraites favorites sont les vignes,
les jardins, les montagnes de myrrhe, les coteaux
des drogues aromatiques et les vallées
où fleurissent les lis.
Mais il y a dans les
dernières phrases de l'épouse deux
mots qui indiquent une pleine communion, mie
communion heureuse, consciente d'elle-même,
avec le «bien-aimé». Ce sont les
petits mots: « notre », « nos
». C'est comme ces petits mots :
«nous», et «avec» dans
l'épître aux Ephésiens. Oh !
l'heureuse unité, unité bénie,
glorieuse: « notre, nous, avec ».
Unité éternelle avec Christ.
Être un avec lui dans la vie, un dans la
justice, un dans l'acceptation, un dans la paix, un
dans le repos, un dans la gloire céleste,
éternelle !
Certainement, les scènes de
la terre les plus brillantes seraient sans joie, et
la maison à plusieurs demeures le serait
aussi, sans la présence du Seigneur
bien-aimé, du divin
époux du coeur. Mais voici
les termes sûrs de la promesse: «Et
ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. »
Et encore: «Afin que là où je
suis, moi, vous, vous soyez aussi. » C'est
assez, ô Seigneur ! C'est assez ! Avec toi,
et comme toi! Considère soigneusement cela,
ô mon âme ! Ici se trouve pour toi le
repos, le parfait repos. Avec toi, et comme toi,
Seigneur, pour toujours dans la maison du
Père, et là, te voir dans ta gloire,
telle est la parfaite mesure de notre
félicité, de notre dignité, et
de notre gloire éternelles !
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