Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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Méditations sur le Cantique de Salomon



CHAPITRE IV

Versets: 1, 8, 9 à 11, 10, 12 à 14, 16.

VERS. 10.
« Que de charme ont les amours, ma soeur, ma fiancée ! »

Si nos méditations sur l'appréciation que le Seigneur fait de notre amour étaient plus profondes, plus sérieuses et plus simples, nos coeurs seraient plus entièrement pour lui; l'amour engendre l'amour. C'est le feu près duquel je suis assis qui me réchauffe. Plus je suis près du coeur de Christ, plus le mien sera ardent et plus sera vive la flamme de mon amour pour lui. Je ferais tout aussi bien de m'imaginer que je me réchaufferai en sortant au jardin et en regardant la neige, que de chercher à accroître mon amour pour Christ cil regardant à moi, en m'occupant de moi, en m'efforçant de l'aimer davantage. Mais, quoi qu'il en soit, disent plusieurs, je ne fais pas de progrès dans l'amour pour Christ, et dans le sentiment de son amour pour moi, et je désire éprouver plus d'amour pour lui. À la bonne heure ! mais si c'est le feu auquel je suis assis qui me réchauffe, c'est aussi la nourriture que je mange qui me rassasie: Que ton âme donc se nourrisse de Christ. Tu trouveras un riche repas dans ce merveilleux chapitre. Médite-le attentivement, étudie-le parole après parole, et pense au coeur de qui toutes ces paroles découlent.
L'incrédulité tient pour rien les paroles de Christ, la foi s'en nourrit. Sois ferme, et élève-toi dans tes méditations jusqu'au coeur de Christ. Étudie toujours ses paroles, en communion avec lui-même; et garde-toi bien de séparer la parole de Christ de sa personne. C'est ainsi que ton amour pour lui s'accroîtra, et que la ressemblance avec lui s'accroîtra extrêmement. La connaissance de tout le cas qu'il fait de notre amour nous conduirait à la contemplation de ce qui entretient notre amour et le fortifie. « Que de charme ont tes amours, ma soeur, ma fiancée! Tes amours sont meilleures que le vin, et l'odeur de tes parfums plus que tous les aromates. » Si de pareilles révélations de son amour ne nous gagnent pas, qu'est-ce qui nous gagnera? Il n'y a pas de vin, pas de joie terrestre, qui lui soit agréable comme l'amour de sa fiancée; pas de senteur, qui lui soit aussi douce que l'odeur de ses parfums. Il lui déclare qu'ils surpassent tous les aromates. Toute l'hospitalité du Juif à propre justice n'était rien pour Christ en comparaison de l'amour de celle qui était prosternée à ses pieds. Mais un tel fruit de l'Esprit ne peut grandir que dans la lumière de Sa présence. Les plantes ne croissent jamais bien dans les ténèbres. Elles peuvent bien produire quelques feuilles pâles et maladives, mais ce sera tout. Le fruit et le parfum ne se trouvent que sur les plantes qui sont exposées au soleil. «Je suis la lumière du monde», dit Christ. «Celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.» « Celui qui demeure en moi, et moi en lui, porte beaucoup de fruits; car, hors de moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jean VIII, 12 ; XV, 5.)

Il faut d'abord que le rayon de miel soit rempli avec une patiente industrie, avant que rien en distille. Le miel est recueilli de toutes les fleurs. Telle devrait être l'habitude du chrétien : apprendre quelque chose presque de toute chose. Mais, hélas ! nous ressemblons trop au papillon, et pas assez à l'abeille. On peut voir le premier voltiger un instant sur la fleur, et s'enfuir ensuite sans en avoir goûté la douceur, tandis que la dernière s'attache fortement à elle et en suce le miel. Et de cette manière, son magasin se remplit peu à peu. Il faut étudier soigneusement la parole et par elle enrichir le coeur, avant d'avoir facilement sous la langue le mot approprié à l'occasion. Le Seigneur est tout heureux de trouver dans l'épouse ce fruit de l'Esprit. « Tes lèvres, ma fiancée, distillent le miel; sous ta langue, il y a du miel et du lait, et l'odeur de tes vêtements est comme l'odeur du Liban. » Les gouttes qui distillent du rayon de miel peuvent suggérer l'idée d'un choix attentif, en contraste avec « la multitude de paroles» dont parle les Proverbes. Il en est des paroles comme des semences, elles germent et fructifient, que ce soient des paroles piquantes et amères ou de bonnes et salutaires paroles.
Si nous semons de l'ivraie, nous ne saurions moissonner du froment; et si nous semons du froment, nous ne risquerons jamais de moissonner de l'ivraie: « Car et que l'homme sème, il le moissonnera aussi.» Oh ! puissions-nous distiller toujours des paroles de bonté, de douceur, de débonnaireté, de vérité, de foi, d'espérance et de charité ! Qu'y a-t-il de plus pur que le lait ? Qu'y a-t-il de plus doux que le miel? Quoi de plus nourrissant que l'un? Quoi de plus salutaire que l'autre? Notre bien-aimé Sauveur nous voit et nous reconnaît dans l'Esprit, et non dans la chair, et il parle ici des fruits précieux de l'Esprit qui lui sont si agréables. C'est sur ses propres lèvres que «la grâce est répandue»; ce sont tous « ses vêtements qui sont parfumés de myrrhe, d'aloès et de casse, quand il sort des palais d'ivoire » ; et, il trouve, à sa joie suprême, dans son épouse bien-aimée, la parfaite réponse à ce qu'il est lui-même. Lorsque les montagnes et les vallées de Canaan, embaumées du parfum de tous les aromates et «découlant de lait et de miel», auront disparu pour toujours, la bien-aimée demeurera en la présence du Seigneur, qu'elle réjouira durant toute l'éternité par la vue de sa fraîcheur toujours nouvelle, et de l'odeur toujours suave du parfum de son adoration et de son amour.

«Puissent s'élever toujours plus purs dans ton église les cantiques de louange, ainsi que les voeux ardents pour plus de sainteté, les pleurs d'une humble confession, et les soupirs après ta venue, après toi-même, ô Seigneur ! Mais, hélas! quelle faiblesse dans nos accents ! Seigneur, magnifie la grâce, et donne-nous d'être davantage ce que ta grâce nous a faits ! Fais-nous trouver plus de douceur à ta parole au fond de nos âmes ! Ouvre nos lèvres, et ,qu'elles proclament ta Parole, pour que tous te connaissent, t'aiment et t'adorent ! Sois pour les liens comme la rosée de l'Hermon. Revêts les saints de vêtements pareils aux tiens, propres et parfumés du parfum du ciel ! Que nul ne puisse s'approcher d'eux, sans reconnaître que tous les saints ont été avec toi et ont reçu, de tes palais de cèdre, des odeurs particulières à ces hauteurs sacrées ! »

VERS. 12-14.
«Ma soeur, ma fiancée, tu es un jardin clos, une source fermée, et une fontaine scellée. Tes plants sont un paradis de grenadiers et de fruits exquis, de henné et de nard, de nard et de safran, de roseau odorant et de cinnamoine, avec tous les arbres à encens : de myrrhe et d'aloès, avec lotis les principaux aromates. »

Quelques moments de méditation sur la position et la nature physiques du pays d'Israël nous aideront extrêmement à comprendre ces belles et instructives comparaisons. On dit que la terre promise est située au centre du monde habitable : pays de noblesse d'une grande beauté et d'une grande fertilité naturelles. Il importe aussi d'observer que c'est en vertu d'un arrangement divin, et par suite de circonstances accidentelles qu'a été déterminé le lieu assigné pour pays aux Juifs. Des centaines d'années avant qu'Israël eût une existence nationale quelconque, « le Souverain », en établissant les limites des diverses nations de la terre, réservait cette place centrale pour son peuple élu.

Le passage qui suit, établit avez clarté ce point important. « Quand le Très-Haut partageait l'héritage aux nations, quand il séparait les fils d'Adam, il établit les limites des peuples selon le nombre des fils d'Israël. Car la portion de l'Eternel, c'est son peuple; Jacob est le lot de son héritage. (Deut. XXXII, 8-9.) On peut recueillir beaucoup de lumière de cette intéressante vérité, relativement à la place qu'occupe Israël dans les pensées et les desseins de Dieu. Ce lieu central a été déjà le théâtre d'événements qui surpassent de beaucoup tous les autres par leur importance et leurs résultats ; et il sera encore le théâtre d'événements que les cieux et la terre attendent et que l'Écriture annonce. La prédiction qui n'apparaît qu'en germe en Eden s'épanouira pleinement dans toutes ses gloires, dans la terre promise.

À cause de la chute d'Israël, le pays, comme nous le savons, est maintenant dans un état de désolation. Il ne rappelle rien moins que l'idée d'un centre; il est foulé sous le pied des Gentils; mais quoiqu'il ait été longtemps comme un désert et comme l'ombre de la mort, il ne sera pas toujours ainsi. Le Seigneur du pays est absent, à présent; il s'en est allé dans le «pays éloigné» ; mais il reviendra, et prendra possession du sien. (Luc XIX.) «La terre est à moi», dit le Seigneur; et conformément à son intention première, ce pays deviendra, au temps convenable, le centre de toutes les nations, la gloire de tous les pays, la louange de toute la terre ; Jérusalem bien-aimée sera la métropole de toute la terre et le centre de bénédiction pour tous ceux qui y habiteront. La bannière de l'amour flottera alors sur ses remparts, comme le signe certain que « l'homme noble » est revenu, et qu'il a pris possession de son royaume.

Moïse eut le privilège avant de mourir de contempler ce beau pays du sommet du Pisga: l'Eternel lui-même le montra à son serviteur. Quelle grâce ! quelle condescendance ! Quel honneur accordé à Moïse! « Je te l'ai fait voir de tes yeux, mais tu n'y passeras point. (Deut. XXXIV.) Il lui fut permis, avant de s'endormir de considérer la future demeure des rachetés de l'Eternel, de voir ses fertiles vallées, ses belles montagnes et ses plaines bien arrosées partout. Voici dans quels termes, sous la direction du Saint-Esprit, il en fait la description. « Car l'Eternel ton Dieu te fait entrer dans un bon pays, un pays de ruisseaux d'eau, de sources et d'eaux profondes qui sourdent dans les vallées et dans les montagnes; un pays de froment et d'orge, et de vignes, et de figuiers et de grenadiers; un pays d'oliviers à huile, et un pays de miel; un pays où tu ne mangeras pas ton pain dans la pauvreté, où tu ne manqueras de rien ; un pays dont les pierres sont du fer, et des montagnes duquel tu tailleras l'airain. » (Deut. VIII, 7-9.)

Ne semble-t-il pas que les comparaisons de notre texte (chap. IV, 12-14) sont empruntées aux productions riches et variées de la Terre Sainte? L'épouse du Seigneur est ici comparée à un «jardin », à un «parc », à une « fontaine »; tant elle est remplie de tout ce qui lui est agréable, de ce qui fructifie pour lui ; tant sont variées les grâces dit Saint-Esprit en elle : il y a abondance pour le coeur de son Seigneur. « Le nard et le safran, le roseau odorant et le cinnamome, avec tous les arbres à encens, la myrrhe et l'aloès avec tous les principaux aromates.» Quelle vérité pour tes méditations, ô mon âme, pèse-la bien ! considère-la dans ses différentes parties. Le «jardin» peut être renommé pour son exquise collection de fleurs, pour ses arbustes aromatiques, pour toutes ses plantes agréables. le « verger» pour toute espèce d'arbres portant des fruits précieux, et quant à la « fontaine », elle arrose tout l'ensemble. Quelles vastes et profondes pensées cela devrait nous donner de ce que le peuple de Dieu doit être pour Christ dans ce monde ! Ce qu'est le jardin le plus délicieux, comparé au stérile « et aride désert », les saints du Seigneur le sont, comparés au monde. Eh bien, ô mon âme, qu'en est-il de toi? Y a-t-il en toi fraîcheur, croissance, fertilité, dans les choses de Dieu? Le Seigneur peut-il venir dans le jardin de ton coeur et manger ses fruits délicieux? Il connaît toutes tes pensées et toutes tes voies.

Mais, remarque de plus, que le coeur charmé de l'époux décrit son épouse comme « un jardin clos », une source fermée, une fontaine scellée. » Elle est toute pour lui et pour lui seulement. Ses yeux ne s'égarent point après un autre. Elle est parfaitement satisfaite de sa portion, dans son cher bien-aimé. Christ lui suffit. Il est à ses yeux, un abri parfait, la satisfaction parfaite de tout son coeur. Nul regard pour un autre. Le contentement remplit son âme: «Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi; il paît parmi les lis.» La fleur, le parfum, le fruit, sont pour lui, pour lui seul. Son jardin est clos à tous les autres; le sceau royal est apposé sur la fontaine du roi; les eaux vives n'en jaillissent que pour lui seul. «Sachez que l'Eternel s'est choisi un bien-aimé. » (Ps. IV, 3.) Il n'est permis à aucun étranger de toucher à ce qui porte l'empreinte du sceau du roi. «Toutefois le solide fondement de Dieu demeure, ayant ce sceau : Le Seigneur connaît ceux qui sont siens ; et : Qu'il se retire de l'iniquité quiconque prononce le nom du Seigneur. » (2 Tim. II, 19.) « Mon fils, donne-moi ton coeur, » est une demande solennelle. Oh ! prête l'oreille, mon âme, à la voix de la sagesse. Quand nous avons satisfait à cette demande, nous ne pouvons plus avoir de coeur pour le monde. Nul homme ne possède deux coeurs; quoique hélas ! nous semblions quelquefois en avoir deux. Que je veille contre cela. Si Christ possède mon coeur, je ne puis en avoir un pour le monde. Christ ne peut accepter un coeur partagé. Que e dise plutôt, en eussé-je deux, il les aurait tous les deux.

Les expressions «clos», «fermée» «scellée» suggèrent avec force la pensée de l'entière et nette séparation du croyant d'avec le monde pour Christ. Quoique dans le monde, le chrétien n'est pas du monde. Ainsi que Christ le déclare lui-même, « ils ne sont pas du monde, comme moi, je ne suis pas du monde. » Il y est comme serviteur de Christ, et devrait apprendre à faire toute chose pour lui. « Et quelque chose que vous fassiez en parole ou en oeuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père.» (Col. III, 17.) La question qui se pose est donc celle-ci: Peux-tu faire cela au nom du Seigneur et en rendre grâce à Dieu ? Est-ce là un service pour Christ? telle est la question à se poser, et non se demander simplement, quel mal y a-t-il à faire ceci ou cela? et alors, faire notre volonté au lieu de celle du Maître.

L'apôtre Paul pouvait dire: « Pour moi vivre, c'est Christ. « C'était comme s'il eût dit: « Pour moi vivre, c'est avoir Christ comme mon motif, Christ comme mon but, Christ comme ma force, et Christ comme ma récompense. » On serait ainsi séparé du monde, et l'ont ferait pourtant dans le monde le meilleur service possible. Lorsque l'oeil est tenu fermement attaché sur la personne du bien-aimé, le coeur continue d'être plein de lui - la conscience est nette - le jugement sain, et notre service fructueux. Plus nous sommes nous-mêmes tout près de la source, plus nous sommes sûrs de devenir pour d'autres des canaux de bénédictions, de même que la source dans le désert, et le fleuve dans la vallée, qui profitent à la contrée environnante. « Si quelqu'un a soif, dit Jésus, qu'il vienne à moi et qu'il boive. » « Celui qui croit en moi, selon ce qu'a dit l'écriture, des fleuves d'eau vive couleront de son ventre. (Or, il disait cela de l'Esprit qu'allaient recevoir ceux qui croyaient en lui -, car l'Esprit n'était pas encore, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié. ») Jean VII, 37-39.)

Le coeur ainsi rempli de Christ par la demeure en lui du Saint-Esprit, rendra un témoignage béni à Jésus ressuscité et glorifié; « des fleuves d'eau vive couleront de son ventre». Le croyant est responsable de ce témoignage vis-à-vis de son Seigneur absent. « Celui qui dit demeurer en lui, doit lui-même aussi marcher comme lui à marché. » (1 Jean II, 6.) Nous entrons ici sur le terrain de la responsabilité chrétienne. Chrétien, je suis placé sous la responsabilité de marcher en chrétien, non pas, le Seigneur en soit béni, afin de le devenir, mais parce que je le suis. Quelle grâce ! nous ne sommes plus sous la responsabilité de gagner une place dans la faveur divine: cela, notre Jésus l'a accompli; mais étant d'ores et déjà, par l'efficace de son sang précieux, dans la position d'une faveur parfaite, d'une paix, d'une joie, d'une acceptation, parfaites, nous devons marcher selon la position dans laquelle la grâce nous a placés. Étant enfant de Dieu je dois marcher comme un enfant de Dieu, et, serviteur, comme un serviteur.

Notre bien-aimé Sauveur, en mourant pour nous, a parfaitement satisfait à notre responsabilité comme hommes, comme enfants du premier Adam, et maintenant toute notre responsabilité découle de notre relation avec Christ; le dernier Adam, ressuscité et glorifié. « Comme mon Père m'a envoyé, ainsi moi je vous envoie. » (Jean XX, 21.) Ce mandat, remarquez-le, fut donné par Jésus ressuscité aux disciples, et non pas seulement aux apôtres : et nous aurons à lui en rendre compte à la fin. Vérité extrêmement solennelle, mais salutaire à connaître et à conserver dans le coeur. « Chacun de nous rendra compte pour soi-même à Dieu. » (Rom. XIV, 10-12.) Comme nous avons rencontré bien des âmes peu au clair et en perplexité sur ce point, il sera bon peut-être de présenter ici deux ou trois remarques, relativement au tribunal de Christ.

En premier lieu, aucun croyant ne peut jamais venir en jugement. « Il est passé de la mort à la vie. » (Jean V, 24.) Il est «justifié de toutes choses». Christ a été livré pour nos offenses; elles ont toutes disparu, et disparu pour toujours. Loué soit son nom ! Il a été ressuscité pour notre justification. Étant ressuscité avec lui, le croyant est associé avec le Christ ressuscité; il a la vie éternelle et son acceptation est parfaite devant Dieu: « Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus. » (Rom, IV, V, VIII.) Le croyant lui-même, ne peut donc jamais être mis en jugement. D'ailleurs, quand il comparaîtra devant le tribunal de Christ, il sera dans son corps de gloire ; il sera alors semblable au bien-aimé Sauveur lui-même, «qui transformera le corps de notre abaissement, en la conformité du corps de sa gloire, selon l'opération de ce pouvoir, qu'il a de s'assujettir même toutes choses. » (Phil. III, 21.) Je n'ai pas besoin de dire combien cette glorieuse vérité rejette au loin, bien loin, toute idée de jugement pour le croyant. Il est glorifié avant d'être manifesté devant le tribunal, et sait fort bien qu'il est cohéritier de Christ, et dans une même gloire avec Lui.

Secondement. - Les péchés et les iniquités du chrétien ne peuvent jamais être amenés en jugement. Christ en a déjà fait l'expiation par Son sang sur la croix. C'en est complètement et absolument fini de tous les péchés, selon qu'il est écrit: (Héb. IX ; 1 Jean I, 9.) Christ lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu'étant morts au péché, nous vivions à la justice; « par la meurtrissure duquel vous avez été guéris. » (1 Pierre Il, 24.) L'oeuvre de Christ sur la croix, comme le représentant des siens, est complète, absolument. Toute question fut close pour toujours, lorsqu'il s'écria. « C'est accompli. » L'amour divin peut rencontrer le premier des pécheurs, dans toutes les richesses de la grâce de Dieu, sur le fondement de cette oeuvre si glorieusement accomplie. Cet amour envers le pécheur, qui fait valoir devant Dieu le nom de Jésus et se confie uniquement en son sang précieux, est tellement grand, que non seulement tous ses péchés et toutes ses iniquités sont pardonnés, mais oubliés. « Car par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés. Et l'Esprit Saint en rend aussi témoignage. ... il dit: et je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés, ni de leurs iniquités.»

Troisièmement. - Si quant à ses péchés, le croyant ne vient point en jugement, ses oeuvres, comme serviteur du Seigneur, doivent toutes être relevées devant le tribunal de Christ. De là la fidèle parole de l'avertissement de l'apôtre : «Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l'oeuvre du Seigneur, sachant que votre travail n'est pas vain dans le Seigneur.» (1 Cor. XV, 58.)

Après s'être arrêté longuement sur la doctrine de la résurrection des morts, l'apôtre parle de l'oeuvre de chacun. «L'ouvrage de chacun sera rendu manifeste, car le jour le fera connaître, parce qu'il est révélé en feu ; et quel est l'ouvrage de chacun le feu l'éprouvera. » (1 Cor. III, 13.) Mais cette épreuve de la qualité de nos oeuvres, ne devrait pas être envisagée comme un sujet d'effroi, mais plutôt comme l'un de nos plus grands privilèges; car alors nous connaîtrons à fond comme aussi nous avons été connus, et chacun' recevra sa louange de la part de Dieu.

Dieu est lumière, Dieu est amour, Il est amour pour les siens qui marchent dans la lumière, comme lui-même est dans la lumière. De ce fait, il résulte une grande responsabilité, savoir: de marcher comme lui aussi a marché. Oui, Dieu est lumière, et il n'y a en lui aucunes ténèbres. Les ténèbres les plus faibles seraient pour le nouvel homme une souffrance insupportable. Être dans la lumière, c'est être manifesté, car la lumière est ce qui manifeste tout. Là, rien ne peut être caché. Et, béni soit le nom du Seigneur, nous ne voudrions pas qu'un seul moment de notre histoire et des voies du Seigneur à notre égard, si tendres, si miséricordieuses, fussent laissés dans l'ombre. Le coeur en repousse même la pensée, nonobstant toute notre faiblesse, et notre méchanceté, et qu'il nous faille être « tous manifestés devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu'il aura fait, soit bien, soit mal. » (2 Cor. V, 10.) Quand tout le cours de ma vie sera manifesté dans la parfaite lumière de Dieu en Christ, «alors je connaîtrai à fond, comme aussi j'ai été connu.» Mon jugement de tout ce qu'il y avait de bien ou de mal, dans cette vie, sera conforme au parfait jugement de Dieu.

Tout ce qui aura été fait pour Christ, comme fruit de sa grâce en nous, sera approuvé et récompense par Lui. Tout ce qui aura été fait simplement dans l'énergie naturelle, ne saurait être reconnu, et j'en ferai la perte. Tout ce qui aura été produit par l'Esprit de Christ en nous, demeurera à toujours, comme de l'or, « de l'argent, des pierres précieuses. » (1 Cor. III, 10-13 ; IV, 1-5.) Bien des services accomplis dans un grand esprit de renoncement, sous la croix, pour les motifs les plus excellents, mais avec des moyens que l'écriture ne sanctionne pas, seront alors analysés avec une exactitude divine. Tout ce qu'il pourra reconnaître comme bon, le Seigneur le reconnaîtra et le récompensera abondamment : et bon nombre de saintes pensées du coeur, de pieux desseins qui avaient pour but la gloire du Seigneur, mais qui n'ont jamais été accomplis, seront amenés alors en lumière, et recevront leur pleine récompense. Le plus humble service fait pour lui sur la terre, ne sera point passé sous silence en ce jour-là. « Car quiconque vous donnera à boire une coupe d'eau en mon nom, parce que vous êtes de Christ, en vérité je vous dis qu'il ne perdra point sa récompense. » (Marc IX, 41.) Il sera aussi manifesté en ce jour-là ce qui nous a empêchés de faire plus de bien, vu la lumière que nous possédions, les occasions favorables qui se présentaient à nous pour faire le bien, la grâce qui nous était accordée, et les opérations du Saint-Esprit en nous.
Néanmoins, chacun possédera la place préparée de la part du Père. Mais nous ne saurons jamais jusqu'à ce moment-là, combien nous sommes redevables à notre Seigneur et Sauveur bien-aimé. Nous ne saurons qu'alors tout ce qu'il a été pour nous, et tout ce qu'il eut à supporter de notre part. On verra alors, dans la vraie lumière de sa présence, l'amour de ce coeur qui toujours s'éleva au-dessus de toute notre indignité et se manifestera par sa patiente grâce dans tout son tendre amour, et dans toute son inépuisable bonté. Et alors aussi on verra ces mille et mille cas dans lesquels nous avons cherché, dans l'orgueil de nos coeurs, à nous complaire à nous-mêmes, à nous exalter nous-mêmes, à devenir nous-mêmes quelque chose, au lieu de servir le Seigneur Jésus, de l'exalter, de faire de lui notre tout.

Nous connaîtrons alors et nous comprendrons dans leur perfection bénie la longanimité, la patience, la tendresse, la sagesse avec lesquelles Jésus nous a ainsi supportés durant tant d'années, et les doux souvenirs d'un amour qui surpasse de si loin tous les autres amours en tendresse, rempliront alors nos âmes de l'admiration la plus parfaite, de la plus fervente adoration, et des transports les plus sublimes de la louange pour toute l'éternité.

Et les nombreuses, les miraculeuses interventions de notre Dieu en notre faveur, et ses merveilleuses délivrances durant les jours de notre inconversion, ne seront pas non plus ignorées ou oubliées en ce jour-là. Que de fois, lorsque Satan nous avait amenés par ses séductions et par ses mensonges à deux doigts de l'abîme et qu'il pensait nous y précipiter, le puissant, le tendre, l'adorable Jésus jeta ses bras autour de nous, lui que nous méprisions, et nous sauva du gouffre béant! Oh! avec quels coeurs débordant de reconnaissance, d'amour et, d'adoration, nous sortirons du tribunal de Christ! Que de motifs il aura fournis à tous les saints pour les louanges du ciel, durant l'éternité! Désormais nous saurons à quoi employer nos harpes d'or. Et la source de joie qui nous aura été ouverte là, coulera avec une abondance profonde et une fraîcheur toujours nouvelle, à travers toute la longue, la brillante, la bienheureuse éternité !

Il est fait mention dans l'écriture de deux autres sessions distinctes de jugement, qu'il peut être bon de signaler ici pour prévenir toute confusion :

1° le jugement des vivants « quand le Fils de l'Homme viendra dans sa gloire. » (Math. XXV, 31-46.) Celui-ci a lieu au commencement du Millénium;
2° le jugement des morts devant le « grand trône blanc », après que le ciel et la terre se sont enfuis. (Apoc. XX, 11-15.) Celui-ci a lieu à la fin du Millénium; il est tout à fait distinct du jugement des vivants, et de la manifestation des saints dans le ciel devant le tribunal de Christ. La notion d'un jugement général des justes et des méchants n'est aucunement sanctionnée par l'écriture.

Maintenant, en ce temps-ci, nous devons marcher par la foi, dans la lumière de ce jour à venir. Le triple effet de cette vérité sur l'esprit de l'apôtre est digne d'une attention toute particulière de notre part. « Connaissant donc combien le Seigneur doit être craint, nous persuadons les hommes, mais nous avons été manifestés à Dieu, et j'espère aussi que nous avons été manifestés dans vos consciences. » (2 Cor. V, 11.) -

1° Connaissant quelle chose terrible, c'est pour un pécheur d'être manifesté devant Dieu, dans ses péchés, l'apôtre est poussé à prêcher l'évangile avec beaucoup d'ardeur. « Nous persuadons les hommes. » Il cherche à avertir, à convaincre les autres de la pressante et inexprimable importance du salut. Quelle chose redoutable pour un incrédule de répondre personnellement du rejet qu'il a fait de Christ et du salut ! Une réalité aussi redoutable pour le pécheur est propre à remplir le coeur de zèle et d'ardeur saisissante dans la prédication de l'évangile.
2°. L'apôtre était déjà dans la lumière, déjà manifesté à Dieu. « Mais nous avons été manifestés à Dieu. » La pensée du tribunal ne lui causait pas de terreur; elle le poussait seulement à un plus grand zèle pour le salut des autres.
3° Marchant ainsi dans la lumière, l'homme de Dieu, le serviteur de Christ. poursuit son oeuvre; sa conscience, réfléchissant la lumière et l'amour de Dieu, il se recommande lui-même aux consciences de ceux parmi lesquels il travaille. «Et j'espère aussi que nous avons été manifestés à vos consciences. » Oh ! que tels puissent être, ô mon âme, pour toi et pour beaucoup d'autres, les résultats bénis, précieux, et pratiques, de tes méditations sur le tribunal de Christ ! Et à cette fin puisse l'amour du Christ étreindre nos coeurs comme il étreignait le coeur de Paul, et pour les mêmes raisons. (2 Cor. V, 14. )


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