Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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Méditations sur le Cantique de Salomon



CHAPITRE VI

Versets: 1, 2, 3, 4, 5 à 7, 8, 9, 10, 11-12,

VERS. 9.
« Ma colombe, ma parfaite, est UNIQUE; elle est l'unique de sa mère, la choisie de celle qui l'a enfantée. Les filles l'ont vue, et l'ont dite bienheureuse; les reines aussi et les concubines, et elles l'ont louée. »

Quelle place elle occupe dans le coeur de Christ ! Elle est unique à ses yeux: aucune ne peut lui être comparée. «Ma colombe, ma parfaite, est unique, elle est unique de sa mère. » Dans les premières scènes il parle de ses qualités, et fait la description de sa beauté personnelle; mais à présent c'est d'elle-même qu'il parle, et de ce qu'elle est pour lui. «Unique à celle qui l'a enfantée. » Là nation est envisagée ici sous l'aspect d'une mère, et la tribu de Juda sous celui d'une épouse. Tel est, ô mon âme, l'amour de Jésus comme époux ! Voilà ce qu'il sera au dernier jour pour le résidu fidèle de Juda, voilà ce qu'il est maintenant, oui maintenant, pour nous en esprit. Abreuve-toi, oh ! abreuve-toi à longs traits à cet amour d'époux de ton Seigneur. La source est profonde, elle est inépuisable, intarissable, gratuite; elle est ouverte à la foi jusqu'au jour des noces de l'Agneau.

Il fut un temps où la fille de Sion, dans l'orgueil et la méchanceté de son coeur, repoussa son amour: il n'en resta pas moins le même pour elle; mais c'est dans l'affliction que cet amour se montra alors. Méprisé par elle, il s'en alla; elle devint alors la proie de ses ennemis cruels, qui lui infligèrent de dures souffrances. Cependant, à travers tous ses égarements, l'époux la suivait de ses regards d'amour : rien ne peut altérer les sentiments de son coeur pour elle; aussi, au temps convenable, la visite-t-il dans son état de dégradation. Il la trouve dans la condition d'une pauvre esclave, repoussée, toute brûlée par le soleil, réduite à garder les vignes d'autrui; son coeur s'enflamme pour elle. Dans son amour et sa compassion, il dit qu'elle «a reçu de la main de l'Eternel le double pour tous ses péchés. » Et maintenant « son temps marqué est accompli, son iniquité est pardonnée » ; elle est consolée par son Seigneur, plein de grâce et de pardon. Mais, vérité bénie, l'amour de son Seigneur ne se donne pas de repos jusqu'à ce qu'il ait accompli toutes les pensées d'amour de son coeur envers elle. Et maintenant, remarque-le, ô mon âme, où est-elle? qu'est-elle? sinon la belle et radieuse fiancée du vrai roi Salomon, l'aide qui lui correspond? Et remarque-le encore, elle n'est pas seulement l'objet des suprêmes délices du roi, mais elle est l'objet de l'admiration universelle. « Les filles l'ont vue et l'ont dite bienheureuse; les reines et les concubines l'ont louée. » «Et la fille de Tyr (type des Gentils) et les plus riches des peuples « rechercheront sa faveur». (Ps. XLV.)

Elle reflète la gloire et la beauté du roi, et c'est la beauté du roi que toutes les nations admirent en elle. «Et ta renommée se répandit parmi les nations à cause de ta beauté; car elle était parfaite par ma magnificence que j'avais mise sur toi, dit le Seigneur, l'Eternel. » (Ezéch. XVI, 14.)

VERS. 10.
« Qui est celle-ci qui apparaît comme l'aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, redoutable comme des troupes sous leurs bannières ?»

Il semble que ce verset nous fasse entendre les admirateurs de l'épouse, et qu'il intervienne dans le Cantique comme un choeur. Tout a une voix pour la célébrer. L'affreuse nuit est passée; le jour se lève. « Qui est celle-ci qui paraît comme l'aurore ?» Elle se dégage au moment voulu, des ténèbres de la longue nuit, par laquelle elle a passé ! Mais à présent elle est toute derrière celle qui s'avance maintenant dans la fraîcheur, la beauté et l'espérance d'un matin radieux, pour apparaître bientôt dans la splendeur du plein jour, revêtue des rayons du «Soleil de Justice ».

As-tu observé, ô mon âme, dans tes méditations, que la lumière, la gloire et la dignité futures d'Israël sont fréquemment représentées par les corps célestes, le soleil, la lune et les étoiles ? Nous trouvons cela figuré dans les songes de Joseph. Toute la nation est représentée dans la famille de Jacob, et préfigurée par le soleil, la lune et les étoiles. (Gen. XXXVII.) Dans le chap. XII de l'Apoc., nous voyons la tribu de Juda, de laquelle notre Seigneur est issu, revêtue de la même lumière et de la même gloire. La figure est «une femme revêtue du soleil, et ayant la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de douze étoiles. » La gloire des douze tribus semble se concentrer dans la tribu royale et l'avoir pour représentant. Ces luminaires célestes impliquent aussi l'idée de la stabilité. « J'ai une fois juré par ma sainteté, 'si jamais je mens à David, sa semence sera à toujours, et son trône comme le soleil devant moi. - Comme la lune, il sera affermi pour toujours; et le témoin dans les nues en est ferme. Sélah. » (Ps. LXXXIX, 35-37.)

Arrête-toi ici un moment, ô mon âme, et médite sur la parole ferme de la prophétie touchant la gloire future d'Israël. Quel changement pour le Juif tant méprisé, si longtemps foulé ! Les vierges, les reines, les concubines, ravies d'admiration, contemplent la royale tribu de Juda, «paraissant comme l'aurore du jour, belle comme la lune, brillante comme le soleil, redoutable comme des troupes sous leurs bannières. » Revêtue de lumière, de gloire et de dignité, comme la belle épouse du Fils de David, elle devient le grand objet des délices de la terre et de l'universelle admiration. Salut, bienheureux matin ! les ténèbres sont passées, «le soleil de justice se lève avec la santé dans ses ailes. » Déjà ils dorent les sombres montagnes de la Terre Sainte et réjouissent ses vallées. Tous les coeurs tressaillent. Hosanna au Fils de David! la promesse est accomplie: «Lève-toi, resplendis; car ta lumière est venue, et la gloire de l'Eternel s'est levée sur toi... Et les nations marcheront à ta lumière, et les rois, à la splendeur de ton lever. » (Es. LX, 1, 3.)

«Prenez les rameaux des jours d'allégresse, la palme joyeuse, le saule du ruisseau, et célébrez la fête; l'huile et le baume ont été versés sur les blessures de la pauvre affligée et les ont guéries; la captive a vu sécher ses larmes, ses maux prendre fin ; réjouissez-vous, entonnez les chants de louange ; que la harpe et la cymbale redisent: « Que tes tabernacles sont beaux, « ô Jacob, et tes pavillons, ô Israël ! »

Comme les saules croissent sur les bords du ruisseau sinueux, ainsi. désormais fleuriront les enfants de tes enfants; ta longue captivité n'est plus qu'un songe; cette branche de saule est un doux mémorial de toutes tes douleurs, de ce pain mouillé de larmes dont ton âme fut nourrie sur le fleuve de Chébar.

« Plantée dans le sol fertile de Canaan, ses fleuves nourriront ta racine étendue au loin ; jamais il ne se trouvera sur toi de feuille jaunie, car la rosée d'Hermon entretiendra tes rameaux toujours verts. « Qu'est-ce que Jéhovah a fait ! » s'écrient les nations: « De grandes choses en notre faveur!» répliquent les tribus « rachetées ».

VERS. 11 - 12.
« Je suis descendu au jardin des noisettes, pour voir la verdure de la vallée, pour voir si la vigne bourgeonne, si les grenadiers s'épanouissent. Sans que je m'en aperçusse, mon âme m'a transporté sur les chars de mon peuple de franche volonté. »

Qu'il est rare que le maître de la vigne ait à exprimer sa surprise de l'abondance et de la qualité des fruits de sa vigne ! C'est trop fréquemment, hélas ! le contraire qui a lieu, et au lieu d'une douce et rayonnante satisfaction, il ne recueille pour tout fruit de son travail que des espérances déçues. Il en a été constamment ainsi d'Israël, nous pouvons bien le dire, comme vigne du Seigneur, jusqu'à maintenant. Mais, heureusement, voilà que tout est changé ! La grâce brille, la foi triomphe, le Seigneur a le dessus, le peuple regarde vers lui, et ne compte que sur lui seul. Tout est mûr en Juda pour la victoire et pour la gloire.

Jour béni ! le Seigneur voit maintenant en son peuple les fruits mûrs de sa grâce: son coeur déborde de joie; il semble qu'un pareil spectacle est trop pour lui. Ce ne sont plus les scènes du désert, ni les relations qu'il y soutenait avec son peuple, mais le verger fertile, avec ses grenadiers qui poussent leurs bourgeons, ses vignes en fleur, et les fruits de la vallée. Tous ces fruits de sa riche, de sa patiente grâce' le touchent profondément. Son amour l'emporte avec la rapidité des chariots de Haminadab vers son peuple, maintenant. changé et devenu un peuple de franche volonté. «Je ne me suis point aperçu que mon affection m'a rendu semblable aux chariots de Haminadab. » «Ton peuple sera un peuple de franche volonté, au jour de ta puissance, en sainte magnificence. » (Ps. CX, 3.) Merveilleuse scène, que le coeur du Seigneur soit tellement ému, tellement entraîné par la promptitude de son peuple à le recevoir ! N'y a-t-il pas, ô mon âme, dans cet aspect de l'amour du Seigneur, quelque chose qui veut être d'une manière spéciale profondément médité? Combien merveilleux, n'est-ce pas 1 mais aussi combien heureux et béni, que Celui qui est le Seigneur de tous soit ainsi transporté de délices eu voyant les coeurs regarder à lui et le désirer ardemment ! Oh ! puissent toutes les âmes inquiètes, toutes les âmes qui pleurent sur leurs péchés, croire cette vérité précieuse ! Quand la fille de Sion arrosera les pieds du Seigneur de ses larmes, il laissera tout le reste et s'empressera de la consoler. Les larmes de son épouse seront son chariot rapide: la plénitude de son coeur s'épanchera pour elle, et il se réjouira, son oreille attentive, de la bienheureuse nouvelle d'un plein pardon, d'un plein salut, d'une pleine paix.

Nous pouvons contempler ce tableau dans bien des pages du Nouveau-Testament. Il est vrai que c'est toujours de cette manière que Dieu en a agi avec l'âme repentante, mais nous trouvons dans le Nouveau-Testament des scènes nombreuses où sont pleinement décrits l'amour et la grâce du Seigneur personnellement. Et quelle est celle où Il n'apparaisse pas plus ravi de joie que le pécheur sauvé ? Ne se tourna-t-il pas dans la foule et ne regardait-il pas tout à l'alentour pour voir celle qui avait touché le bord de son vêtement ? Délivrée, la femme avait obtenu ce qu'elle désirait; mais, il faut pour la satisfaction du coeur de Jésus que cette femme entende de sa bouche ces paroles bénies : « Ma fille, ta foi ta guérie; va en paix, et sois guérie de ton fléau. » (Marc V, 25 à 34.) Oui, cette femme avait touché, par la foi, le coeur de Jésus, et la vertu qui y était, avait coulé pour elle. Mais le Seigneur a besoin de la voir elle-même, et d'entendre de ses propres lèvres l'expérience de son âme. C'est pour cela qu'il ne peut pas la laisser s'en aller jusqu'à ce qu'il l'ait. établie dans la relation qui existe entre elle et lui, et dans les bénédictions qui en découlent
« Ma fille, ta foi t'a guérie, va-t-en en paix, et sois guérie de ton fléau. » (Marc V, 25 à 34.)

Et le cri par lequel le pauvre aveugle mendiant implore sa compassion, lui cause-t-il moins de délices, ou a-t-il moins d'empire sur son coeur? (Luc XVIII.) En aucune manière.

Il est en marche pour un voyage important; faut-il que tout le cortège s'arrête pour le cri d'un pauvre mendiant qui élève la voix du bord du chemin où il était assis. Aussitôt que l'appel à sa miséricorde arrive à l'oreille du Fils de David, celui-ci s'arrête. Il ne fait pas un pas de plus. « Et Jésus s'étant arrêté, commanda qu'on le lui amenât; et comme il s'approchait, il l'interrogea, disant : Que veux-tu que je fasse ? »

Quel spectacle ! Oh ! considère encore un pauvre aveugle mendiant assis dans la poussière, et Jésus qui l'appelle et l'attend, lui dit: «Que veux-tu que je fasse ? » Il ne cherche pas à, en finir précipitamment avec son oeuvre de miséricorde ; il s'arrête sur cette scène bénie et sainte; elle remplit et émeut son âme: seul, il en connaît la portée merveilleuse. Mais quelle position pour une âme qui se trouve dans un dénûment absolu ! Qu'aurais-tu demandé, ô mon âme, si tu eusses été à la place de ce pauvre aveugle ? C'est comme si le Seigneur avait dit: « Demande ce que tu voudras, je suis là pour te servir, pour t'accorder ta demande. » Pauvre âme, que demandera-t-elle? Seulement ce dont elle sent le besoin: « Seigneur, que je recouvre la vue. » Mais le bon et miséricordieux Seigneur daigne ajouter à sa requête bien davantage. « Et Jésus lui dit: Recouvre la vue, ta foi t'a sauvé. » Qu'elle est glorieuse, l'issue de cette scène ! Il suit Jésus, il glorifie Dieu, et tout le peuple donne aussi louange à Dieu. Quel tableau anticipé du siècle millénial !

Mais de toutes les scènes du Nouveau-Testament, c'est la parabole du fils prodigue qui ressemble le plus complètement, croyons-nous, à celle que nous présente ici le Cantique des Cantiques. La repentance et la misère du pauvre prodigue emportent le Père vers lui comme sur un chariot rapide. « Et comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, et courant à lui, se jeta à son cou à le couvrit de baisers. » L'amour qui brûle dans le coeur du Père, et le désir que le fils éprouve de retourner vers Lui, forment, pour ainsi dire, un rapide chariot de tendresse. Mais comme c'est le Père qui en dirige la course, ils atteignent promptement leur éternelle et bienheureuse demeure.

C'est ainsi qu'il en sera du bien-aimé du Cantique. Les profondes et pieuses souffrances de son peuple dans le dernier jour, et particulièrement celles de sa propre tribu, et le désir ardent qu'éprouve tout le résidu fidèle de voir arriver le Messie, agissent sur son affection, et l'amènent rapidement sur la scène. « Sans que je m'en aperçusse mon âme m'a transporté sur les chars de Haminadab.» (1) Et maintenant, prenant en main la direction de son peuple, il accomplît sa pleine délivrance, et le conduit promptement au triomphe et à la gloire.

VERS. 13.
«Reviens, reviens, Sulamithe ! reviens, reviens, et que nous le voyions. - Que verriez-vous dans la Sulamithe ? Comme la danse de deux bandes. »

Ici encore les vierges font éclater en choeur leur admiration. Elles expriment le désir ardent de contempler une plus grande mesure de la beauté, de la perfection et de la gloire de l'épouse. Elle se promène avec le roi dans le jardin des noisettes.

Précieux privilège! Elles l'appellent d'un nouveau nom. «Reviens, reviens, ô Sulamithe ! » ce nom est la forme féminine du mot Salomon, et son emploi est significatif. L'union est désormais accomplie: les relations interrompues sont rétablies: la grâce a opéré dans l'épouse une oeuvre parfaite. Béni soit le nom du Seigneur ! Il peut maintenant se faire connaître pleinement à elle, elle reflète véritablement les rayons de sa gloire: «elle est belle comme la lune, pure comme le soleil. » Elle est établie dans la faveur du roi, et dans la possession et la jouissance de ses affections. C'est là le repos pour le coeur, parfait, précieux repos ! rien ne saurait le dépasser. 0 mon âme, dis, est-ce là ton lieu de repos, la manifestation, la jouissance des affections de ton bien-aimé? Il s'est révélé, il s'est donné lui-même; que peut-il faire de plus? Nous ne saurions avoir dans le ciel une expression de son amour pareille à celle que nous avons sur la terre, à celle qu'il a fait briller sur la croix. Le sang répandu sur la croix est le repos parfait de la conscience; l'amour qui s'est révélé à la croix est le repos parfait du coeur; tu possèdes tout à présent. Crois seulement, « car nous qui avons cru, nous entrons dans le repos » (Héb. IV).

Maintenant d'autres vierges se joignent au choeur, et demandent: «Que verriez-vous dans la Sulamithe ? » La réponse toute prête : « Comme la danse de deux bandes. » En elle, on voit réunies la belle Thirtsa et l'agréable Jérusalem.

Oui, ces paroles expriment la réunion, sous le Prince de Paix, de la maison de Jacob si longtemps divisée : Juda et Israël ne forment plus deux royaumes en guerre l'un avec l'autre, mais une seule nation dans un état de joie, de paix, d'unité et de gloire : « Et la jalousie d'Ephraïm. s'en ira, et les adversaires de Juda seront retranchés ; Ephraïm ne sera pas rempli d'envie contre Juda, et Juda ne sera pas l'adversaire d'Ephraïm. (Esaïe XI, 13.) Le Roi de Salem règne; les douze tribus sont rétablies, les nations leur sont soumises : tout est paix maintenant. La trompette des combats ne retentit plus, les épées sont forgées en socs, les lances en serpes, et les nations n'apprennent plus la guerre. (Esaïe II, 4.)

Mais indépendamment de l'allégorie que nous avons là, les écritures expriment-elles l'idée que le combat du chrétien est entre la vieille vie et la vie nouvelle ? Certainement non. Le combat est entre la chair et l'esprit. « La chair convoite contre l'esprit, et l'esprit contre la chair. » Ce n'est point « la vieille vie contre la Vie nouvelle, et la nouvelle contre la vieille. » Il faut qu'il y ait une sérieuse lacune dans la connaissance qu'on a de la croix, là où on nourrit une pensée semblable. L'apôtre déclare formellement: « Que notre vieil homme a été crucifié avec Christ, afin que le corps du péché soit annulé. » (Rom. VI, 1 à 11.) Il est donc parfaitement clair que, aux yeux de Dieu, et maintenant pour la foi, notre vieil homme a trouvé sa fin à la croix. Quelle consolation pour nos coeurs! Nous savons, par une pénible expérience, que la vieille nature que nous avons en nous existe encore et qu'elle est incurable. Elle n'est point une chose faible: si nous ne sommes pas fidèles à veiller sur elle et à la juger, elle sera tant pour nous que pour les autres une source de troubles sans fin. On peut dire que le christianisme pratique consiste en deux choses:
1° à entretenir la vie nouvelle en ayant le coeur et l'esprit soigneusement occupés de Christ;
2° à juger le vieux moi, sur lequel Dieu a exécuté de la manière la plus terrible la sentence de mort à la croix. Mais il en est peut-être qui diront: « Comment devons-nous veiller sur la chair et la juger? Voici la réponse de l'apôtre : « Marchez par l'Esprit, et vous n'accomplirez pas la convoitise de la chair. » Nous n'avons de puissance contre la chair que par le Saint-Esprit, et dans la pleine certitude par la foi, que la chair est une chose jugée, et que le croyant en a fini avec elle pour toujours. « Nous qui n'avons point de confiance dans la chair. » Béni soit le nom de Jésus qui en a porté la condamnation à la croix pour nous. C'est là que notre vieil homme a été crucifié, qu'il est mort; là il en a été fini à jamais avec lui. Nous croyons cela, et devons marcher dans la puissance et la liberté de cette grande délivrance.

Es-tu entrée, ô mon âme, dans la vraie intelligence de cette vérité capitale ? Sache donc, pour, ton parfait repos et ta parfaite consolation, que du moment où nous avons la vie par la foi en Christ mort et ressuscité, notre vieil homme est présenté et traité dans l'Écriture comme crucifié, mort avec Christ. En effet, l'Écriture nous dit: « Vous êtes morts », mais grâce à Dieu, tout ne se borne pas à cela, car elle ajoute: « et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu» (Col. III, 3). Combien elle est sûre, à l'abri de tout danger, « avec le Christ en Dieu». On ne peut rien ôter au croyant qui ne lui ait été ôté en Christ mort; on ne peut rien lui donner qu'il ne possède en Christ ressuscité.

Étant mort avec Christ, le croyant est affranchi de tout ce qui constitue le vieil homme; étant ressuscité avec Christ, il est en possession de tout ce qui appartient à Christ ressuscité, « en sorte que, dit l'apôtre, si quelqu'un est en Christ, c'est une nouvelle création: les choses vieilles sont passées; voici toutes choses sont faites nouvelles » (2 Cor. V, 17).

Reçue, cette vérité est d'un effet pratique immense. Le moi, le vieux moi, qui est le centre et l'objet de l'homme naturel dans tout ce qu'il fait, a disparu « et ce que je vis dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et s'est livré lui-même pour moi » et encore: «Pour moi, vivre c'est Christ. » C'est avoir Christ, et non le moi, pour mon but et pour mon objet ; Christ, et non le moi, est désormais le mobile et le centre de tout pour le nouvel homme; « afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Cor. V, 15).

Cette vérité fondamentale est de la dernière importance, aujourd'hui. Il faut que le croyant retienne de toute sa force l'enseignement de l'apôtre, sur ce sujet, ainsi qu'il le donne dans ses épîtres. Il écrit aux Galates: « Ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises; » non pas, remarque-le, qu'ils crucifient la chair, mais qu'ils l'ont crucifiée. Seraient-ce des chrétiens extrêmement avancés? Non, mais tout simplement de « ceux sont de Christ ». C'est aussi vrai des jeunes enfants que des jeunes gens ou des pères en Christ. Oh ! qu'il nous soit donné de tenir le moi où Dieu l'a mis et de marcher dans la liberté et la puissance du Saint-Esprit, étant uniquement et toujours occupés du Christ ressuscité et glorifié ! « Mais » écrit encore le fidèle et bienheureux apôtre: «qu'il ne m'arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par laquelle le monde m'est crucifié, et moi au monde. » (Galates VI, 14-15.)


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Chapitre VI, versets 1, 2, 3, 4, 5 à 7, 8
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1) Haminadab signifie: mon peuple de franche volonté.

 

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