Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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CEUX QUE TU CACHES

Le Cantique des Cantiques

SECTION I : Chapitre 1 à Chapitre 11: 7

CHAPITRE PREMIER
 
« Le Cantique des Cantiques qui est de Salomon. »
(Ch. 1: 1).

« Vous êtes mes amis si vous faites tout ce que je vous commande. » (Jean XV : 14).

SALOMON préfigure le Seigneur Jésus couronné comme roi après sa victoire au Calvaire et son ascension : le Seigneur assis à la droite de la Majesté divine, après qu'il a fait la purification de nos péchés (Hébr. I: 3). Ayant achevé l'oeuvre de la Rédemption, le Seigneur est maintenant glorifié, et Il attend celle qu'il a rachetée du milieu des pécheurs, qui doit être son Épouse et partager son trône; celle qu'il a retirée du « bourbier fangeux » et élève jusqu'à lui, pour qu'elle hérite avec lui du trône de gloire (I Sam. Il : 8, A. V.).

Ce cantique est essentiellement celui de Salomon parce qu'Il est celui du Céleste Époux de l'âme rachetée, membre de l'Épouse. Mais c'est aussi le Cantique de celle qui a été rachetée, puisqu'il est celui de l'Époux, que son coeur bat à l'unisson du sien, et que tout ce qu'elle a vient de lui, par le Saint-Esprit.

Le cantique du Bien-aimé trouve un écho dans les membres de l'Épouse. « Et personne ne pouvait apprendre le cantique », excepté ceux « qui ont été rachetés de la terre » (Apoc. XIV : 3). C'est un cantique qui sera chanté durant toute l'éternité.

Dans le Cantique des Cantiques nous est révélée la vie intérieure du racheté qui est conduit dans la connaissance du Seigneur. Voilée dans un langage qui ne peut être compris qu'avec le secours de l'Esprit éternel, nous voyons comment l'Époux céleste se fiance avec l'âme pour laquelle il est mort; comment il la conduit, pas à pas, vers une union toujours plus complète; comment il l'attire par « les cordeaux de son amour », et l'amène à s'oublier, à abandonner sa vie. Il lui fait expérimenter alors une même vie avec Lui « qui a été déclaré Fils de Dieu avec puissance, par la résurrection d'entre les morts » (Rom. I : 4).

Dans les premiers chapitres du Cantique, l'Époux nomme celle qu'il a rachetée son amie (ch. I : 9, 15), sa compagne, son amour. Il la déclare « la plus belle d'entre les femmes » (1: 8), il la nomme « sa colombe » (parce que le Saint-Esprit demeure en elle), mais il ne lui donne pas encore le nom d'épouse.
Ceci marque le premier degré d'une vie donnée; ce degré d'amitié implique l'obéissance à la volonté du Seigneur, la loyauté à son service: relation bénie et très précieuse; fort éloignée cependant de l'union qu'il souhaite. « Vous êtes mes amis, si vous faites tout ce que je vous commande. » « je vous appelle mes amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai entendu de mon Père. » (Jean XV : 14, 15). Ces paroles dénotent un degré d'intimité qui dépasse de beaucoup les relations de maître à serviteur, et qui cependant, n'impliquent pas la qualité d'Épouse.

L'âme soupire après Dieu

« Qu'il me baise des baisers de sa bouche. (Ch. 1: 2.)

L'âme rachetée a entendu le Seigneur lui dire: « Tu es à moi »; à quoi elle a répondu: « je suis à Toi », trouvant ainsi la paix par le sang de la Croix. Peut-être de longues années se sont passées sans qu'elle fît un pas de plus; ne connaissant rien du Rédempteur comme Époux de son âme. Un jour cependant, elle a eu la céleste vision. De quelque manière, quelque part, elle a eu, par la grâce de Dieu, une révélation de cette union avec Christ, qui a aussitôt éveillé en son coeur d'ardentes aspirations. Et, sous l'action intérieure du Saint-Esprit, elle a été conduite à rechercher une connaissance de Dieu aussi complète que possible.
Alors, dans l'ardeur de sa recherche, elle s'écrie: « Qu'Il me baise. » Déjà, elle connaissait le baiser paternel de la réconciliation, alors qu'elle se réfugiait tel l'enfant prodigue, aux pieds du Père céleste. Mais maintenant elle souhaite davantage : son âme soupire après une communion aussi parfaite, aussi étroite que possible, avec le Père et le Fils.

C'est bien là le cri de celui qui, ayant l'esprit de l'Épouse, est attiré par Dieu Lui-même. « Car ceux qu'il avait auparavant connus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l'image de son Fils » (Romains VIII : 29); de même qu' « il nous avait élus en Lui, avant la création du monde, afin que nous soyons saints et irrépréhensibles devant Lui, dans l'amour ». (Eph. 1: 4).

L'âme a besoin d'une vision céleste de tous les instants pour s'affranchir de soi et des choses de ce monde. Il faut que le coeur soit illuminé pour saisir l'espérance de sa vocation. Plus la vision a de netteté, plus l'abandon de soi au Saint-Esprit est complet pour que se réalise la vision, et plus la soif de Dieu est intense. Fournaise d'ardent désir créé par l'Esprit éternel, soif de Dieu qui est la condition suprême pour le connaître.

La Vision

« Ton amour vaut mieux que le vin. » (Ch. 1: 2).

Nous nous montrerons peu dignes de notre vocation céleste, si nous ne pensons qu'à ce que nous abandonnons. « Ton amour est meilleur », s'écrie l'âme, dans le Cantique. Ce ne sont que des scories que nous abandonnons, lorsque nous échangeons les trésors terrestres pour les célestes. Tout ce qui est de la terre ne dure qu'un instant, ce qui est divin est éternel.

L'Âme a fait son choix

« Ton nom est comme un parfum répandu; c'est pourquoi les vierges t'aiment. [Le même mot hébreu traduit ici « vierges » est rendu dans le psaume LXXXIII: par l'expression « ceux que tu caches », - ou protèges -]. Entraîne-moi, et nous courrons après toi. » (Ch. I: 3-4).

C'est le Nom du Seigneur qui attire l'âme et l'émeut. Le nom évoque à notre pensée la Personne dont le coeur a besoin. « Ton Nom est comme un parfum répandu, c'est pourquoi les vierges t'aiment. » Les jeunes âmes sont conquises par lui, dès l'abord, et elles l'aiment à cause de ses dons. Mais celle qui a une vision céleste s'écrie: « Attire-moi, et nous courrons après Toi! » « Afin que je le connaisse, Lui!... » Tel est le désir que l'Esprit divin éveille dans le coeur.

De plus, au fur et à mesure que l'âme va de l'avant pour connaître le Seigneur, d'autres se trouvent attirées par sa course. À moins que nous n'ambitionnions un parfait développement dans le domaine spirituel, nous sommes un obstacle dans le chemin des autres. Mais nous exerçons inconsciemment une - force d'attraction vers Dieu, si nous cherchons à le connaître et à marcher avec Lui.

L'âme qui s'est donnée au Seigneur sait que c'est là son oeuvre, et qu'il l'achèvera. Il l'attirera hors d'elle-même et jusqu'en Lui, sa demeure, par le Saint-Esprit. « Nous courrons après toi. » Ce qui lui revient, c'est de vouloir; elle ne peut que s'abandonner à la sagesse de son Seigneur, et répondre à l'attirance qu'elle ressent pour Lui.

La Demeure du Roi

« Entraîne-moi; nous courrons après Toi. Le Roi m'a introduite dans ses appartements. Nous nous égaierons et nous réjouirons en Toi. Nous célébrerons ton amour... Dans la droiture, ils t'aiment. » (Ch. I: 4).

À peine s'est-elle décidée pour Dieu qu'elle s'écrie: « Le Roi m'a introduite dans ses appartements. » Notons qu'il ne s'agit pas de la salle du Banquet, mais des appartements, où elle sera préparée pour être rendue capable de saisir une plus grand connaissance de son Seigneur. Et, dans l'expérience du racheté, ceci peut être la révélation du Consolateur, le Saint-Esprit de la promesse. Déjà, l'âme a reçu, sous son influence, le don de la vie éternelle. Déjà, le Saint-Esprit a fait naître en elle les aspirations vers Dieu; mais peut-être ne l'a-t-elle jamais connu en tant que Personne, et comme Celui que le Père a donné pour prendre de ce qui est à Jésus afin de le révéler. Aussi avait-elle une tendance à donner plus d'importance à sa consécration et à sa foi qu'à l'action intérieure du Saint-Esprit et au Saint-Esprit lui-même. Elle ne possédait donc pas la joie qu'il y a à le connaître comme Instructeur personnel, chargé par le Père et le Fils de la conduire en toute la plénitude 'de Dieu.

« Le Roi m'a introduite..., nous nous égalerons... Nous célébrerons ton amour. » À cause des nouvelles révélations dont l'âme est l'objet, elle apprend à se réjouir dans le Bien-aimé plutôt que dans ses Dons; de sorte qu'elle aussi, avec les vierges, elle voit sa gloire et célèbre son Nom. Et quand elles s'entretiennent ensemble, ce n'est plus seulement de leur activité pour le Seigneur qu'elles parlent, mais du Seigneur lui-même. L'oeuvre, elle la laisse pour le jour où le feu éprouvera le travail des rachetés; mais ensemble elles célèbrent l'amour du Bien-aimé. Pour pouvoir s'entretenir ainsi de la Personne de Christ spontanément, joyeusement, il est nécessaire de marcher en toute intégrité, avec une conscience nette de toute offense, devant Dieu et devant les hommes.

Elles t'aiment, en toute droiture, ô Christ, toi qui es l'Oint de l'Éternel.

Les Révélations dans les appartements du Roi

« Je suis noire, mais belle, ô filles de Jérusalem; comme les tentes de Kédar, comme les pavillons de Salomon. » (Ch. 1: 5).

Sous l'influence du Saint-Esprit, l'âme a vu la terrible lumière, l'éclatante lumière, comparable à celle d'un cristal étincelant (Ezéch. 1: 22), qui révèle la Présence de Dieu, et elle a compris que ce qui est terrestre est la noirceur même. Alors, écrasée, accablée, elle s'écrie dans la détresse: « je suis noire ! »

Non pas délibérément, du fait d'offenses volontaires ou du péché, car le racheté qui cherche à connaître son Dieu a rejeté de sa vie tout ce qu'il sait être mauvais; c'est pourquoi il a été conduit jusqu'aux appartements du Roi. Mais l'action du Saint-Esprit s'approfondit toujours davantage chez ceux qui, du fond du coeur, ont dit: « Nous courrons après Toi », et il révèle dans le coeur et la vie tout ce qui est contraire à la pensée de Dieu. Si l'âme obéit en tout ce qui lui est révélé, le moment vient que dans les appartements royaux la Lumière l'inonde; alors, en se voyant, elle s'écrie: « je suis noire. » Non pas défigurée par les péchés maintenant rejetés, mais noire en elle-même, bien que purifiée par le précieux sang de Christ; noire en son être même qui porte le maudit héritage du premier Adam. Il fut un temps où elle ne pensait qu'à la noirceur du péché; dorénavant, elle a découvert que sa beauté en tant que créature n'est que corruption (Daniel X: 8, 9). Et, avec Job, elle s'écrie: « Maintenant, mon oeil t'a vu, et je me prends en horreur. » [Job XLII: 5, 6, A. V. (1)].

Quand cette horreur de soi-même est réelle et profonde, le racheté n'hésite pas à le reconnaître. Certains enfants de Dieu voudraient garder secrète cette destruction nécessaire de la vie propre; ils ne veulent pas être aussi droits vis-à-vis des autres qu'ils le sont devant Dieu, mais il faut que tout orgueil soit brisé avant que puisse venir la délivrance; il faut que toutes les apparences, même celles de spiritualité religieuse, soient abandonnées pour que nous puissions être amenés à une vie transparente, et devant Dieu, et devant les hommes.

« Filles de Jérusalem, je suis noire mais belle, s'écrie l'âme rachetée. Noire, en moi-même, aussi noire que les tentes de Kédar, rugueuses, laides; mais belle, agréable, comme les splendides tentures du pavillon de Salomon. Belle à cause de l'oeuvre achevée du Rédempteur, belle parce que je demeure en mon Bien-aimé, et qu'aux yeux du Dieu trois fois saint, je suis recouverte de ses perfections. »

« Éternel, devant Toi: Une avec le Seigneur,
Là, je vis; et cependant, ce n'est plus moi:
C'est Christ qui vit en moi et adore...
Qui pourrait m'être ou plus cher ou plus proche
Tout le coeur du Père est à moi !
À moi! Et cependant, uniquement au Fils !»
W. P


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CHAPITRE Il
La Connaissance de Soi-même

« Si quelqu'un vient à moi et ne hait pas... sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » (Luc XIV : 26).

« Ne prends pas garde que je suis noire.... car le soleil m'a regardée. Les enfants de ma mère se sont irrités contre moi; ILS m'ont mise à garder les vignes. Ma vigne à moi, je ne l'ai point gardée. »
(Ch. 1: 6).

JUSQUE-LA, l'objet de cette révélation s'était occupée dans l'oeuvre du Seigneur. Des amis l'y avaient invitée. Mais maintenant, sous les feux de l'éclatante lumière, elle comprend qu'il n'y a pas eu l'appel du Seigneur lui-même et elle constate l'inutilité de son service, l'inutilité d'une activité charnelle. Cependant, ce service, comme il l'avait absorbée ! Infiniment plus que le désir d'être rendue conforme à l'image de Christ ! Comme Marthe, elle s'était laissée occuper par bien des choses, et en particulier par les difficultés spirituelles des autres, par leurs besoins religieux, et elle avait oublié de s'asseoir aux pieds de Jésus. Désormais, elle attendra que ce soit bien Lui qui l'appelle à son service.

Mais ceux qui l'entourent ne comprennent pas ce qu'elle éprouve. Pourquoi cette horreur de soi, et d'une activité sur laquelle, cependant, Dieu avait mis son sceau? Ils jugent et condamnent celle qu'ils ne comprennent plus, et elle en souffre. Elle ne leur avait jamais confié sa certitude de l'inutilité de ses efforts; elle ne leur avait pas parlé de la transaction passée entre Dieu et elle. Sans doute, elle s'était déchargée de tous ses soucis sur le Seigneur et elle avait marché victorieusement dans la lumière reçue. Mais maintenant qu'elle voyait son travail sous l'éclatante lumière, tout ce qu'elle aimait autrefois lui faisait horreur, tout cela n'était en définitive que le fruit de SON MOI: un moi abhorré, un moi hideux, un moi consacré !

« Ne prenez pas garde, crie-t-elle, car le soleil m'a regardée (ou BRÛLÉE). » Dieu est un Soleil, un Feu consumant, son éclatante sainteté m'a brûlée, aveuglée. « Malheur à moi, je suis perdu, car j'ai vu le Roi. » (Esaïe VI : 5).

L'âme a un sentiment si vif de ce qu'elle est en elle-même, qu'il lui semble avoir été comme mise à nu aux yeux de tous aussi bien qu'au regard de Dieu. Aussi, les louanges, les appréciations favorables, toutes ces choses qu'aime la chair, sont pour elle une vraie souffrance. Tout désir d'être considérée, honorée, est à jamais banni de son coeur. Ce qu'elle demande, c'est un plus profond abaissement pour que le Seigneur seul soit discerné et glorifié.

Le cri de l'âme pour son Bien-Aimé

« Dis-moi, ô toi qu'aime mon âme, où tu pais ton troupeau, et où tu le fais reposer sur le midi, car pourquoi serais-je comme une femme errante ? » (Ch. 1: 7).

Se détournant de son entourage et de l'incompréhension des autres, se détournant aussi de cette connaissance d'elle-même si douloureuse, l'âme recherche la présence de son Bien-aimé. Il sait, Lui, combien elle soupire après sa présence et qu'elle a décidé de considérer toutes choses comme une perte, « à cause de l'excellence de la connaissance du Seigneur Jésus-Christ ». Il sait, Lui, à quel point elle se déteste, et qu'elle se repose uniquement sur sa Justice, de façon bien plus complète qu'autrefois, ce qui est son seul mérite devant le trône de Dieu. Il sait tout cela. Il l'aime, Il prend soin d'elle. Aussi se tournant vers Lui, elle lui dit du fond du coeur - « Dis-moi, ô toi qu'aime mon âme, où tu fais reposer ton troupeau sur le midi. »

Le commencement de la Vie nouvelle peut être comparé au matin d'un nouveau jour, et son parfait développement [sa maturité], au midi de la journée; un midi sans brouillards, sans ombres. « Le sentier du juste est comme la lumière resplendissante [de l'aurore], dont l'éclat augmente jusqu'à ce que le jour soit dans sa perfection. » (Prov. IV : 18). « Ta vie se lèvera plus brillante que le midi, même s'il y a obscurité, ce sera comme le matin. » (Job. XI: 17).

Dans les desseins divins, toute âme nouvellement née doit être conduite par delà les ombres jusque dans l'éclatante lumière de la vie du Sanctuaire, du Saint des saints. Combien de rachetés, cependant, restent dans un demi-jour et ne parviennent jamais « au repos de midi »; image du coeur qui se repose en Dieu dans l'union au Fils unique du Père.

« Dis-moi quelque chose de ce repos de midi », réclame l'âme donnée sans réserve; car elle craint de perdre la vision qu'elle a reçue. Et dans le bruit des langues autour d'elle, les langues de ceux qui l'ont mise à garder les vignes, elle redoute de se laisser détourner du but, et de devenir comme l'épave jetée de-ci de-là; d'être comme une personne errante, comme une âme allant à l'aventure, à côté des troupeaux de ses compagnons.

Les Instructions du Bien-Aimé

« Si tu ne le sais pas, ô la plus belle d'entre les femmes, sors sur les traces du troupeau, et pais tes chevrettes près des tentes des bergers. » (Ch. 1: 8).

Le Bien-Aimé répond aussitôt au cri de l'âme, par ces paroles: « Si tu ne le sais pas », impliquant ainsi qu'elle est, en une certaine mesure, responsable de son ignorance. Ses directions ne se trouvent-elles pas dans le Livre ? Mais ses yeux ont été comme retenus, de sorte qu'elle n'a pas discerné que le Bien-aimé est Un avec le Père, qu'il est la Porte permettant l'accès jusqu'au coeur du Père.

Il nourrit son troupeau à midi « dans le sanctuaire »; et si les rachetés connaissaient le grand Pasteur des brebis, et la puissance du sang de l'Alliance éternelle (Hébreux XIII : 20), ils entreraient et sortiraient et trouveraient leur nourriture dès l'instant qu'ils se sont donnés sans réserve.

Même si le « repos de midi » implique une certaine maturité, et s'il n'est réalisé dans sa plénitude que par l'âme qui poursuit la connaissance de Dieu, cependant dès les premiers pas dans la vie spirituelle, le racheté trouve accès auprès de Dieu en Christ. À chaque degré de son développement, le racheté peut entrer avec hardiesse dans le Saint des saints par le sang de Jésus. Il est invité à s'approcher avec un coeur sincère et une entière confiance, ayant le coeur purifié d'une mauvaise conscience (Hébr. X : 19-22), avec l'absolue certitude de trouver grâce et secours en temps de besoin.

Le Bien-aimé nomme celle qui le recherche « la plus belle d'entre les femmes », bien qu'elle-même se trouve noire. Mais, plus elle est misérable à ses propres yeux, plus elle est belle aux siens.

« 0 âme, je te montrerai le miracle,
La valeur inestimable de mon sang!
Tu es plus blanche que la neige des montagnes,
Tu es resplendissante aux yeux de ton Dieu. »

Et comme elle lui a demandé où elle devait aller, le Bien-aimé l'envoie sur les traces du troupeau; il l'invite à continuer de s'occuper auprès des tentes des bergers.

Lorsque l'âme se voit incomprise des autres enfants de Dieu qui semblent méconnaître son chemin et la vision céleste à laquelle elle veut obéir, elle est en danger de s'isoler, d'abandonner les assemblées (Héb. X : 25) dans les tentes des bergers; elle est en danger de ne plus voir la nécessité de persévérer dans les moindres choses au service du Maître, de délaisser toute activité déjà confiée à ses soins.

Lorsque le Saint-Esprit dépouille l'âme de ce qu'on peut nommer un moi consacré et une activité charnelle, il est important de continuer à s'acquitter fidèlement du moindre devoir et d'apprendre à agir par principe non plus parce que la chose intéresse ou attire.

« Va sur les traces du troupeau, dit le Bien-Aimé. » Garde-toi de t'enfermer avec les quelques personnes qui te comprennent, mais avance sur le chemin du devoir, laissant à ton Seigneur qui est fidèle, de choisir le moment et la manière d'exaucer ta requête. Alors, tu connaîtras « le repos de midi », tu reposeras dans le coeur même de Dieu.

« Mais prends garde aussi, en avançant sur les traces du troupeau dont le grand Berger prend soin, de ne point te préoccuper de cette avance plus que de ton Bien-Aimé. C'est à Lui seul que tu dois regarder. Lui te conduira par le droit chemin, jusqu'à la cité d'habitation. »


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. (1) Voir Appendice, Note A.

 

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