En ce
temps-là, la Bible
No
32 pages I-II.
Dom J. GOLDSTAIN
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LE DIEU D'ISRAEL SE FAIT PLUS
PROCHE DES HOMMES
de leurs lois... et de leurs
prêtres
La situation historique dans laquelle
est élaboré le texte des Chroniques
diffère beaucoup de celle au milieu de laquelle
vécut l'autour des deux livres des Rois. Celui-ci
écrivit sous le coup d'une grande catastrophe. La
Chroniste, lui, bénéficie d'une période
paisible pendant laquelle les conditions d'existence de la
communauté juive sont stabilisées. L'autour
prend le temps d'ordonner calmement ses données
à l'enseignement qu'il veut laisser et que
compléteront les livres d'Esdras et de
Néhémie, rédigés dans le
même esprit, si ce n'est par le même homme .
Dieu ne se complaît pas seulement dans les grands
desseins dont l'accomplissement s'apprécie aux
mesures de l'éternité, mais sa Providence se
manifeste pour favoriser ou châtier chacun selon son
mérite. Sa loi n'indique pas seulement l' «
esprit » dans lequel il faut vivre; elle a des
exigences précises; mais elle incite aussi à
l'adoration gratuite. Et les prêtres ou lévites
sont chargés de veiller à ce que
celles-là soient satisfaites, et celle-ci
assurée.
Pour l'exposé de l'action de
Dieu dans l'histoire des rois, les Chroniques se fondent
entièrement sur les « livres des Rois ».
Mais elles tendent à présenter un rapport
étroit entre faute et châtiment : nul malheur
sans faute, et nulle faute sans punition.
La nouvelle liturgie de la
louange divine
© En ce
temps-là, la Bible
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En ce
temps-là, la Bible
No
30-31
J. DHEILLY
Professeur à
l'Institut catholique de Paris
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Les sources du
chronistes
Les Chroniques, nous en avons
déjà averti nos lecteurs qui découvrent
ces livres trop souvent méconnus de la Bible,
racontent l'histoire du peuple choisi depuis les origines
jusqu'à l'exil en Mésopotamie. En bien des
cas, l'auteur utilise comme sources, non seulement la
Pentateuque, mais aussi les livres historiques,
spécialement Samuel et les Rois. Les textes
s'éclairent les uns par les autres. Il n'est donc pas
sans intérêt de rechercher les principales
concordances et l'optique nouvelle suivant laquelle ces
sources ont été utilisées.
- Les ancêtres du
peuples choisis, ancêtres et descendants de
David
- Tribu de Lévi
- Jérusalem, David, le
sacerdoce
- Les début de la
royauté de David
- Jérusalem, ville
sainte
- La prophétie de nathan
- Les préparatif de la
construction du Temple
- Salomon devient roi
- Construction du temple
- Consécration du Temple
- Règne de Roboam et de son
fils Abia
- L'intermède d'Athalie: ses
origines et ses suites
© En ce
temps-là, la Bible
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En ce temps-là, la Bible
No 29 page IV
J. DHEILLY
Professeur à
l'Institut catholique de Paris
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LES
CHRONIQUES
Retraçant le
chemin parcouru depuis l'exil du premier des hommes
jusqu'à l'exil du dernier roi de Juda
LES CHRONIQUES
elles aussi,sont plus proches de la théologie que de
l'histoire
Les deux livres des Chroniques n'en
formaient qu'un à l'origine. Ils ont
été rédigés vers 300 av. J.-C.,
donc bien après le retour de l'exil, par un auteur
anonyme, Invite appartenant à la classe des chantres.
et que, faute de mieux, on appelle « le Chroniste
». Très brièvement pour la période
dont Dieu seul connaît la durée et qui va
d'Adam chasse du Paradis terrestre au sacre de Saül,
plus complaisamment pour celle des rois, qui se termine par
la déportation en Babylonie, l'oeuvre traite de
l'histoire entière de l'humanité, du moins
dans les rapports qu'elle eut avec Dieu «
Chroniques » est un titre curieux
dont l'origine remonte à l'hébreu
(littéralement : « les événements
des jours »). Délibérément les
traducteurs grecs des Septante ont utilisé un autre
mot : « les Paralipomènes »,
c'est-à-dire « les choses laissées de
côté », comme si l'ouvrage rapportait des
faits complémentaires de ceux qui sont
déjà connus par les autres livres historiques;
ce qui est inexacte C'est cependant sous ce titre
injustifié que durant longtemps les bibles
éditées par les catholiques ont
présenté l'oeuvre du Chroniste. Saint
Jérôme, lui, avait saisi la nuance du grec, car
s'il maintenait le nom de « Paralipomena », et
l'interprétait en parlant de faits omis par les
livres des Rois, il voyait dans l'ensemble la «
Chronique de toute l'histoire divine ».
Au centre de l'ouvrage
David
© En ce
temps-là, la Bible
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En ce
temps-là la Bible
No
28 page IV.
P. CRISOLIT
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DANS LES DEUX LIVRES DES ROIS UNE
THEOLOGIE DE L'HISTOIRE
Les livres des Rois n'ont pas d'abord
pour but de raconter l'histoire politique des deux royaumes
d'Israël et de Juda; mais d'expliquer comment il est
concevable que l'un et l'autre, et Jérusalem
elle-même, soient un jour tombés aux mains des
païens; comment le peuple libéré par Dieu
de l'esclavage d'Égypte a pu être emmené
à nouveau en captivité. Explication dont
chacun a besoin en voyant le pays de la Promesse envahi,
dévasté, asservi.
C'est dans le contexte des sombres
années de 721, ruine de Samarie et disparition du
royaume du nord, celui d'Israël, et de 586, ruine de
Jérusalem et disparition du royaume du sud, celui de
Juda, que ces livres furent rédigés,
d'après des documents antérieurs.
L'auteur incite, semble-t-il, à
penser que l'issue fatale pour le peuple d'Israël fut
déterminée par l'attitude des rois
responsables de leurs peuples : tout est arrivé parce
que leur coeur n'était pas « parfait avec
Yahvé, notre Dieu » (le, Rois, chap. 8, vers. 61
; chap. 1 1, vers. 4; chap. 1 5, vers. 3 et 1 4).
Les rois ont-ils connu et
suivi la volonté de Dieu transmise par
Moïse?
Une volonté de tout comprendre
et de tout expliquer
David est la jauge où se
mesurent les rois
© En ce
temps-là, la Bible
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En ce
temps-là, la Bible
No
25 page VI.
J. DHEILLY
Texte intégral
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LES LIVRES DES ROIS: Suite des
livres de Samuel mais d"un tout autre style
Ce nouveau recueil conduit le lecteur
jusqu'à la prise de Jérusalem par
Nabuchodonosor en 586. La première édition,
qui comprenait déjà les vingt-trois premiers
chapitres, daterait des alentours de 61 0. Durant l'exil, un
rédacteur aurait ajouté les chapitres 24 et
25, et fait quelques retouches à l'ensemble. Dans
leur forme actuelle, les « Rois » dateraient de
550 environ.
Bien qu'ils ne soient rien autre
qu'une « suite » par rapport à ceux de
Samuel, ils sont écrits d'une main très
différente. Tandis que trois personnages (Samuel,
Saül et David) occupaient à eux seuls les livres
de Samuel, ceux des Rois traiteront d'une quarantaine de
souverains; aussi les récits concernant chacun de
ceux-ci seront-ils généralement très
courts. Tandis que les biographies précédentes
étaient riches de détails et éclatantes
de coloris, celles-ci sont généralement
dépouillées; dans les premières,
l'appréciation morale ressortait tout naturellement
des événements, dans les secondes c'est un
jugement ritualiste, légaliste même, qui est
porté sur chacun des rois : il est bon ou mauvais
suivant qu'il a respecté ou non l'unité du
sanctuaire (Temple de Jérusalem).
Une histoire avant tout
religieuse
Si l'appréciation relève
uniquement du culte, et si la politique a si peu de place
dans l'ouvrage, c'est qu'il s'agit avant tout d'une histoire
religieuse. On saisit notamment ce caractère dans la
mention fréquente qui est faite du Temple. Que
Salomon l'ait construit constitue son principal litre de
gloire; l'entretien du sanctuaire manifeste le rôle
important du sacerdoce israélite ; enfin on sent la
tristesse ou l'indignation lorsque l'auteur rapporte les
pillages et la profanation que subit la sainte Demeure.
C'est que cette histoire est tout imprégnée de
l'enseignement du Deutéronome. découvert dans
le temple en 621. Il devint ainsi l'occasion d'une
réforme religieuse, menée par le roi Josias.
Le livre des Rois ne fait que fixer l'enseignement
deutéronomiste : si le peuple d'Israël se refuse
à toute idolâtrie, et adore le Seigneur dans
son Temple, alors ce sera la prospérité, sinon
Dieu enverra le malheur sur son peuple.
Bien que l'orientation soit nettement
religieuse, peut-on se fier, du point de vue de la science
historique,aux renseignements donnés par l'auteur?
Oui, car les sources (citées ou non) Annales des rois
de Juda et d'Israël, cycles d'Élie et
d'Élisée semblent offrir toutes garanties; les
découvertes modernes confirment cette impression.
Dans l'ensemble le récit appartient à
l'histoire au sens fort du terme; toutefois certains
passages du cycle d'Élisée ressortissent au
genre de l'histoire populaire et folklorique : ils devront
être interprétés avec prudence. Reste la
chronologie, qui pose parfois des problèmes
insolubles; du moins peut-on dire que l'auteur, utilisant
des sources variées, n'a pas cherché une
harmonisation artificielle.
© En ce
temps-là, la Bible
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En
ce temps-là, la Bible
No 2
1 page IV.
J. DHEILLY
Professeur à
l'Institut catholique de Paris
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HISTOIRE «MODERNE» DANS
LE TEXTE ANTIQUE: LES LIVRES DE SAMUEL(dits, eux aussi,
« livres des Rois » dans les anciennes
versions)
Quatre livres nous racontent ce que
fut la royauté à l'intérieur du peuple
d'Israël, depuis son institution jusqu'à sa
disparition (de 1030 environ à 586 av. J.-C.). Ce
sont les livres de Samuel et des Rois. De deux qu'ils
étaient à l'origine dans la Bible
hébraïque, ils devinrent quatre par
dédoublement, du fait de la traduction grecque dite
des « Septante », qui leur donna une
dénomination identique, transmise par la Vulgate :
« Les quatre livres des ROIS ». Les
éditions modernes de la Bible, dont celle que nous
proposons ici, suivent le dédoublement des Septante,
mais gardent les titres de l'hébreu; on trouvera donc
les le, et lie livres de Samuel, dont la publication
commence avec le présent numéro, puis les le,
et 11, livres des Rois.
David personnifie
l'espérance messianique
Nathan : porte-parole de Yahvé
auprès du roi
v
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En ce
temps-là, la Bible
No
21
J. DHEILLY
Professeur à
l'Institut catholique de Paris
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Les livres de Samuel
(Dit aussi "livres des Rois" dans les
anciennes versions)
Quatre livres nous racontent ce que
fut la royauté à l'intérieur du peuple
d'Israël, depuis son institution jusqu'à sa
disparition (de 1030 environ à 586 av. J.-C.). Ce
sont les livres de Samuel et des Rois. De deux qu'ils
étaient à l'origine dans la Bible
hébraïque, ils devinrent quatre par
dédoublement, du fait de la traduction grecque dite
des « Septante », qui leur donna une
dénomination identique, transmise par la Vulgate :
« Les quatre livres des ROIS ». Les
éditions modernes de la Bible, dont celle que nous
proposons ici, suivent le dédoublement des Septante,
mais gardent les titres de l'hébreu; on trouvera donc
les 1er, et 2 ème livres de Samuel, dont la
publication commence avec la présent numéro,
puis les 1er, et 2 ème livres des Rois.
Avec ces nouveaux recueils du texte
biblique, voici un tout autre climat que dans les ouvrages
qui les précèdent, livres de Josué, des
Juges, de Ruth, au caractère épique ou
populaire. Nous avons ici l'impression d'un récit qui
« fait » plus sérieux, d'une histoire qui
ressemble davantage à celle que nous écrivons
aujourd'hui. Il est vrai que la matière en est
précieuse : souvent il s'agit du rapport de
témoins oculaires, ainsi qu'il en va dans l'ensemble
de la seconde partie, ou au minimum de récits qu'ont
rapportés des hommes encore proches des
événements. Sympathies et antipathies
n'ont-elles pas orienté l'interprétation des
faits? On découvrira par exemple les deux versions -
monarchiste et antimonarchiste - de l'institution de la
royauté!
David personnifie
l'espérance messianique
Nathan : porte-parole de Yahvé
auprès du roi
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temps-là, la Bible
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