Nouvelles d'Israël
10 /
1992
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Luttes violentes pour le pouvoir au
sein du Likoud
«Le succès», dit-on
parfois, «a de nombreux pères. La
défaite, elle, est orpheline».
Au sein du Likoud, puissant parti
encore à la tête du gouvernement
israélien il y a seulement trois mois, on cherche
toujours les responsables de la cinglante défaite
électorale. Les accusations fusent de partout, et
leur principale cible est celui qui était l'homme
fort du parti et de l'Etat jusqu'il y a peu: Yitzhak
Shamir
Ce n'est pas de gaieté de coeur
qu'après 15 ans, les dirigeants du Likoud sont
passés des hautes fonctions gouvernementales aux
bancs moroses de l'opposition. Tout le pays a ricané
lorsqu'il s'avéra que deux anciens ministres du
Likoud, le ministre des Affaires étrangères
David Levi et le vice-Premier ministre Moshe Nissim,
n'avaient pas leur permis de conduire. Durant de nombreuses
années, ils ont tous deux disposé des
luxueuses limousines de l'Etat, avec chauffeur. Maintenant,
paraît-il, Moshe Nissim a commencé à
prendre des cours de conduite. C'est l'un de ses fils qui
conduira la voiture que sa famille lui a offerte. Mais bien
sûr, les problèmes du Likoud ne trouvent pas
leur origine dans les cours de conduite de ses
dirigeants.
L'ensemble du parti connaît des
problèmes. Le quartier général du parti
à Tel-Aviv qui fut un centre bouillonnant
d'activité, est pratiquement fermé.
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AVENEMENT
Octobre 1992 No 52
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Madrid, un an après
1992
EN ISRAEL, L'ANNÉE 5752 VIENT
DE S'ACHEVER. LA LECTURE ET L'ARRANGEMENT DES LETTRES, SELON
L'ALPHABET HÉBREU, PERMETTAIT D'Y DÉCELER LE
MOT «SOUFFLE». LA NOUVELLE COALITION AU POUVOIR A
EFFECTIVEMENT DONNÉ UN NOUVEAU SOUFFLE À UN
PROCESSUS DE PAIX DONT L'ORGANISATION ELLE-MEME, AU COURS DE
L'ANNÉE ÉCOULÉE, A COUPÉ LE
«SOUFFLE» AU MONDE ENTIER. QU'EN EST-IL, UN AN
APRES?
En une année, le
président Bush et son infatigable Secrétaire
d'Etat, James Baker, peuvent se flatter d'avoir obtenu une
série de succès diplomatiques dans la
région du Moyen-Orient. Ni les Israéliens, ni
leurs interlocuteurs arabes n'ont pu rester sur leurs
positions; au son de la fanfare américaine, ils ont
dû entrer dans le cirque des négociations de
paix et se produire en une série de
représentations communes. Le charme envoûtant
du cirque, c'est de rendre, pour quelques instants,
l'impossible possible, et le fantastique réel.
Pourtant, une fois le spectacle passé, personne, dans
le public, ne s'avisera de rentrer chez soi en marchant en
équilibre sur un fil électrique!
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Nouvelles d'Israël
10 /
1992
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Problèmes autour des
implantations à Jérusalem-Est
Trois jours avant la rencontre entre
le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et le
président des Etats-Unis, George Bush, des
organisations israéliennes de droite ont
préparé un coup d'éclat. Dix familles
juives se sont installées dans cinq maisons du
quartier musulman de la vieille ville de Jérusalem
à la suite d'une action bien organisée et
parfaitement légale.
Cette action avait été
préparée et mise sur pied par une nouvelle
organisation, le «Forum pour Jérusalem».
Cet organisme regroupe quatre organisations
différentes qui, sous le gouvernement du Likoud,
s'étaient chargées de l'acquisition de biens
immobiliers et de l'installation de Juifs dans le quartier
musulman de Jérusalem. Le «Forum», qui
bénéficiait d'une importante aide de l'Etat
lorsque le Likoud était au pouvoir, a entrepris de
s'organiser pour saboter les projets gouvernementaux de
«gel» des implantations et a décidé
de poursuivre l'établissement de Juifs dans le
quartier musulman.
De façon très
symbolique, l'action a eu lieu le dernier jour du
jeûne de Tisha be Av - selon la tradition juive, cette
date correspond à celle de la destruction du Temple
il y a 1924 ans. L'organisation a veillé à ce
que tout se déroule dans la
légalité.
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Nouvelles d'Israël
10 /
1992
Texte intégral
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Le «processus de paix» se
poursuit
Le «processus de paix»
entamé par le gouvernement Shamir lors de la
Conférence de Madrid a pris un nouvel essor à
la suite du changement de gouvernement en Israël. A la
fin août s'est ouverte à Washington la
sixième table ronde entre Israël et ses voisins
arabes, la Syrie, le Liban et la Jordanie. Une
délégation palestinienne a également
pris part aux conversations à côté de la
délégation jordanienne.
Les négociations se sont
ouvertes dans un climat optimiste. La longue série de
gestes politiques accomplis par le gouvernement Rabin y a
largement contribué le geste le plus significatif a
été la déclaration qu'Israël est
en principe prêt à renoncer à une partie
des hauteurs du Golan, en échange de la paix avec la
Syrie. C'est ce qu'a communiqué au début des
négociations le président de la
délégation israélienne, le professeur
Itamar Rabinovith. Il est dit dans cette communication
qu'Israël admet le fait que la résolution 242 de
l'ONU s'applique également aux hauteurs du Golan.
Cette résolution, qui a été prise
après la guerre des Six Jours, comporte le principe
du retrait des territoires occupés. Jusqu'à
présent, Israël restait attaché à
la conviction que cette résolution avait
déjà été appliquée lors
du retrait du Sinaï et que l'entente avec la Syrie ne
comportait pas de retrait.
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Nouvelles d'Israël
Novembre 1999
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DES ENIGMES RESOLUES
Les pistes mènent au Hezbollah
et en Iran
Il y a peu, les autorités
argentines ont déclaré avoir fait un grand pas
en avant dans l'enquête sur l'attentat contre
l'ambassade israélienne de Buenos Aires (1992), pour
lequel ont été dénombrés 23
tués et des milliers de blessés. En raison de
nouvelles découvertes, la Cour suprême de
justice d'Argentine a lancé un mandat d'arrêt
contre le leader de l'organisation du Hezbollah, Imad
Mornejah.
Selon les autorités argentines,
Mornejah (le deuxième homme du service de
sécurité du Hezbollah) est responsable de cet
attentat. Il est entre autres recherché par les
autorités américaines, celles-ci le tenant
pour responsable de l'explosion à leur ambassade de
Beyrouth (1983). Il est également
soupçonné d'avoir participé en 1985 au
détournement d'un avion de la TWA reliant
Athènes à Rome.
Les Argentins affirment détenir
des preuves manifeste de la responsabilité du
Hezbollah dans l'attentat contre israélienne, et
notamment les documents d'achat du camion dans lequel
étaient dissimulés les explosifs. Ils
présentent également des signatures et des
manuscrits appartenant clairement à des membres du
Hezbollah.
Le service de renseignements
israélien ne fut pas surpris qu'un mandat
d'arrêt ait été délivré
contre Mornejah, le considérant déjà
comme responsable de l'attentat quelques mois après
celui-ci. Mais ce n'est qu'à présent, sept ans
plus tard, que les autorités argentines en ont
été informées. -
En Israël, on présume que
l'attentat était une mesure de représailles
pour l'assassinat du secrétaire général
de l'organisation. Mornejah avait reçu pour mission
d'exécuter cet acte de terrorisme, pour lequel il fit
intervenir le service de sécurité iranien.
Ainsi, tant la préparation que l'attentat même
furent réalisés avec l'aide d'agents iraniens,
qui, à ce moment précis, assistaient à
un congrès diplomatique en Argentine. L'attentat a
surtout été perpétré par des
forces de police locales, qui s'étaient
laissées tenter par cet acte, des criminels et des
extrémistes de la communauté chiite-libanaise
en Argentine. Il est supposé en Israël que
Mornejah a trouvé refuge en Iran et que les chances
de l'arrêter sont très minces. Il y a quelques
années, un attentat a été commis contre
son frère, qui vit à Beyrouth. À
l'époque, les autorités libanaises et la
presse ont attribué cet acte au Mossad. Israël
ne s'est jamais prononcé sur ces accusations.
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AVENEMENT
Novembre 1992
No
53
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Deux voies pour un dialogue:
Israël et le Vatican 1992
- Israël et le Vatican essaient
de normaliser leurs relations
- Au mois de novembre des
représentants d'Israël et de l'Etat du Vatican
se retrouveront à Jérusalem pour tenter
d'aplanir les différents entre les Juifs et les
catholiques.
Un échange d'ambassadeurs est
même envisagé.
Un an après le
déclenchement des pourparlers de paix, il
était normal que les deux représentants de
deux des plus importantes religions monothéistes
nouent un véritable dialogue.
La commission mixte qui doit se
réunir aura pourtant pour lourde tâche
d'épurer un passé qui pèse très
lourd.
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Nouvelles d'Israël
01 /
1993
Texte intégral
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Le chef de l'état-major
général des armées allemandes en visite
en Israël
Fin novembre, le chef de
l'état-major général des armées
allemandes, le général Klaus Naumann, s'est
rendu en Israël à l'invitation de
l'état-major israélien. Il s'agit de la
première visite officielle du militaire allemand le
plus haut gradé en Israël. Au cours de sa
visite, le général Naumann a passé en
revue quelques unités de l'armée
israélienne et a rencontré le chef de
l'état-major des armées israéliennes,
le général Ehoud Barak, et Yitzhak Rabin, chef
du gouvernement et ministre de la Défense, pour une
séance de travail. Le point fort de sa venue en
Israël a été la visite à Yad
Vashem, le mémorial de l'Holocauste. C'est la
première fois qu'un militaire allemand en uniforme
assiste à la cérémonie du souvenir
à la mémoire des victimes de la Shoah.
L'opinion publique israélienne est restée
partagée face à cet
événement.
Le général Naumann,
visiblement ému, a parcouru le mémorial en
murmurant ces paroles: «C'est incroyable! Cela
dépasse l'entendement! ». A sa sortie du
sanctuaire du souvenir, il a déclaré aux
journalistes qui l'attendaient: «La mémoire des
morts, que l'on vénère ici même, nous
impose de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que de
telles choses ne se reproduisent plus.»
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Nouvelles d'Israël
01 /
1993
Texte intégral
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Clinton et Israël
Israël a applaudi
l'élection de Bill Clinton à la
présidence des Etats-Unis. Clinton partait favori
dans les sondages réalisés en Israël
avant les élections présidentielles
américaines.
Cette popularité s'explique par
le fait que, d'une part, Clinton est un homme jeune et qu'il
était le candidat du parti démocrate; d'autre
part, il fait montre d'une profonde responsabilité
empreinte de convictions religieuses à l'égard
du peuple juif. Les Israéliens ont marqué leur
préférence pour Bill Clinton en raison d'un
ressentiment vis-à-vis de George Bush. Rares sont
ceux qui ont pu pardonner au président sortant ses
propos quasi antisémites à l'adresse du groupe
de pression israélien à Washington. En outre,
peu de personnes ont pu oublier qu'il a exercé de
fortes pressions sur le gouvernement du Likoud et qu'il a
bloqué les garanties de 10 milliards de dollars sur
les crédits destinés à financer
l'immigration.
La plupart des Israéliens
étaient convaincus qu'un deuxième mandat
présidentiel pour M. Bush aurait été
synonyme de refroidissement des relations entre les deux
Etats et aurait placé la pression politique sur
l'Etat hébreu.
Dans ce contexte, il est
compréhensible que les Israéliens fondent de
grands espoirs - espoirs peut-être
démesurés - sur le président
nouvellement élu, dont les conseillers, juifs et
ex-israéliens, font l'objet de nombreux articles dans
la presse écrite israélienne. En effet,
nombreux sont ceux en Israël qui pensent qu'un homme
qui s'entoure de conseillers juifs ne peut être
antisémite. Cette certitude est encore
renforcée par une anecdote qui a été
publiée dans les quotidiens israéliens. C'est
le directeur stratégique de la campagne de M.
Clinton, M. Saul Benjamin, qui a révélé
aux journalistes israéliens comment M. Clinton
l'avait défendu contre des voyous antisémites,
lorsqu'ils étaient tous deux à
l'université. «Je militais activement dans un
mouvement d'étudiants. Un jour, des loubards
antisémites se sont approchés de moi et ont
commencé à m'injurier: <Sale Juif!
Qu'est-ce que tu fous ici?> Pour moi, une chose
était sûre: j'étais dans le
pétrin. Puis, un type baraqué s'est
amené, est venu vers moi, m'a mis la main sur
l'épaule, a toisé les deux loubards du regard
et a dit: «Vous pouvez répéter la
question?» Et les deux types ont détalé.
Alors, je lui ai demandé comment il s'appelait; il
m'a répondu: «Bill Clinto», et m'a
serré la main. C'est à partir de ce moment que
nous sommes devenus amis.»
Des anecdotes comme celle-ci suscitent
bien sûr la sympathie, mais renforcent aussi les
espoirs que nourrit l'homme de la rue pour M. Clinton. On
souhaite que les conseillers juifs de M. Clinton aident le
président élu à soutenir Israël au
point de vue militaire et économique et à
défendre les intérêts de l'Etat
hébreu dans les négociations de paix.
Les réalistes, qui connaissent
bien la politique américaine, s'accordent à
dire qu'en politique, il n'y a pas de place pour la
sympathie. Le président se consacrera probablement
plus aux problèmes de politique intérieure
qu'à la politique internationale. Il est à
craindre que la dynamique engagée l'année
dernière dans le processus de paix ne soit rompue et
qu'on laisse échapper une occasion historique de
faire régner la paix au Proche-Orient. De plus, les
experts israéliens avancent que M. Clinton va
réduire le montant de l'aide américaine
à Israël afin d'affecter ces fonds au niveau
national. Néanmoins, les spécialistes sont
unanimes à dire que la coopération militaire,
qui avait été fortement réduite sous
l'administration Bush, va s'en trouver
améliorée.
Quoi qu'il en soit, au mois de mars
prochain, Israël connaîtra officiellement la
position de la nouvelle administration à
l'égard du Proche-Orient. En effet, M. Rabin doit
effectuer sa première visite officielle aux USA
où il aura l'occasion de rencontrer le
président Clinton.
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