Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



COURS DE RELIGION CHRÉTIENNE.



ÉGLISE.

217
- Dix jours après l'ascension du Sauveur, et à Jérusalem, où il avait donné l'ordre à ses disciples d'attendre l'effet de sa promesse (Luc 24. 49 ; Act. 1. 4.), le jour de la Pentecôte (99), l'Église chrétienne a commencé par l'effusion du Saint-Esprit sur les apôtres, qui, consacrés en présence de tout le peuple par les langues de feu posées sur leurs fronts, reçurent alors les secours et les pouvoirs nécessaires pour annoncer au monde Christ, et Christ crucifié. (Act. 2. 1-12.)

Les apôtres n'ont pas été seuls chargés de cette grande et sainte entreprise. Des compagnons d'oeuvre leur ont été donnés qui, sous les différents titres de prophètes, de docteurs (1 Cor. 12. 28.), de diacres (Act. 6. 2 ; Phil. 1. 1.), d'évangélistes (Act. 21. 8.), d'évêques (Act. 20. 17, 28.), d'anciens (1 Pierre, 5. 1.), de pasteurs (Eph. 4. 11.), ont contribué à fonder les Églises ou les ont desservies. Les plus remarquables de ces premiers ministres de l'Église chrétienne ont été :
Étienne, le premier martyr (Act. 6. 5, et 7. 1-60) ;
Philippe l'évangéliste (Act. 8. 5-40.) ;
Marc, auteur du second des quatre Évangiles, compagnon d'oeuvre de saint Pierre et de saint Paul (Act. 12, 12. 2 Tim. 4. 11 ; 1 Pierre 5. 13) ;
Barnabas, son cousin (Col. 4. 10), compagnon de saint Paul (Act. 4. 36 ; 9. 27) ;
Apollos, disciple de l'école de Jean-Baptiste, et célèbre par sa science et son éloquence (Act. 18. 24-28) ;
Luc, compagnon d'oeuvre de saint Paul, qui très probablement l'avait converti, l'auteur du troisième des quatre Évangiles et du livre des Actes des Apôtres (Col. 4. 14 ; 2 Tim. 4. 11) ;
Enfin, Timothée, le disciple chéri de saint Paul, auquel cet apôtre a adressé deux épîtres (1 Cor. 4. 17 ; - 16. 10 ; Phil. 2. 19.)
 
218
- Le livre des Actes contient, dans les sept premiers chapitres, l'histoire du commencement de l'Église chrétienne à Jérusalem et en Judée.
La persécution ayant dispersé les fidèles, la foi en Christ fut annoncée aux Samaritains (115). (Act. 8. 4-25.)
Ce progrès était un grand pas vers le retour à un système général (88) ; car c'était beaucoup pour des Juifs de consentir à professer la même religion que les Samaritains. Mais, malgré l'ordre du Christ d'enseigner toutes les nations (Matt. 28. 19 ; Marc, 16. 15 ; Luc, 24. 47 ; Act. 1, 8), l'Évangile n'avait été encore annoncé à aucun étranger, à aucun homme d'extraction païenne.
Ceux qui avaient été dispersés par la persécution n'avaient annoncé la parole qu'aux Juifs seulement. (Act. 11. 19.)
Corneille, baptisé par saint Pierre, a été le premier des Gentils reçu dans l'Église ; et c'est devant lui qu'est tombée la barrière qui séparait le peuple élu de toutes les autres nations. La vision céleste qui eut lieu à l'occasion de ce grand événement, est le moyen dont la Providence s'est servie pour faire comprendre à saint Pierre la vocation des Gentils. (Act. chap. 10. 1-48 ; 11. 1-18.)
 
219
- Alors le Seigneur voulut choisir un nouvel apôtre, qui serait également apte à annoncer l'Évangile aux Juifs et aux Gentils ; et, comme Dieu tient le coeur des hommes dans sa main, il choisit un jeune homme, nommé Saul, né et élevé à Tarse, en Cilicie, province de l'Asie mineure, fils de père et de mère juifs (Act. 13. 9 ; - 21. 39 ; Phil. 3. 5), d'abord persécuteur acharné de l'Église (Act. 8. 1 -3 ), témoin de la mort d'Étienne le premier martyr (Act. 7. 58), et qui, sous le nom de Paul, après son étonnante conversion sur le chemin de Damas (Act. 9. 1-21 ), devint un des génies les plus extraordinaires que le monde ait vus, un des plus grands messagers divins que le Seigneur ait inspirés, et l'apôtre qui a le plus répandu l'Évangile parmi les Gentils, depuis Jérusalem jusqu'à Rome.
Une partie de son histoire remplit toute la fin du livre des Actes depuis le chap. 13, et il est l'auteur des quatorze épîtres ou lettres qui suivent les Actes dans le Nouveau Testament, toutes adressées à des Églises qu'il a fondées ou visitées, et à des disciples qu'il a convertis ou confirmés dans la foi ; la dernière qu'il a écrite est la seconde à Timothée, adressée de Rome à ce disciple, peu de temps avant son martyr (2 Tim. 4. 6), par lequel il scella une longue vie de travaux, de combats et d'épreuves.
 
220
- L'Église que les apôtres ont fondée n'est donc, comme les faits le prouvent, que l'assemblée ou la société des chrétiens, et les caractères de l'Église sont les mêmes aujourd'hui qu'au commencement :
1° Le mélange des bons et des méchants. L'Église n'est bien connue que de Dieu : Le Seigneur sait ceux qui sont siens (2 Tim. 2. 19) ; et comme nul ne le sait que lui, personne n'a droit de dire à son prochain : Je suis de l'Église et vous n'en êtes pas. Dès le temps des apôtres, il y a eu dans l'Église des chrétiens de nom et des chrétiens, de fait ;

2° La vérité. Malgré ce mélange de bien et de mal, de vérité et d'erreur, l'Église possède la vérité, et cette vérité ne périra point sur la terre ; il y aura toujours des fidèles qui croiront et professeront la vérité : La vérité, dit saint Jean (2e ép., v. 2), demeure en nous et sera avec nous à jamais (248) ;
 
221
- 3° La perpétuité. Aussi, l'Église est perpétuelle. Elle existera aussi longtemps que l'humanité. Sa durée est garantie par le Seigneur ; il a dit : Je suis avec vous jusqu'à la fin du monde (Matt. 28. 20) ;
 
222
- 4° L'universalité. L'Église est partout où il y a des fidèles, et tous les hommes, sans aucune ombre de différence, peuvent y entrer : Là où il y a deux ou trois personnes assemblées en mon nom, a dit le Seigneur, je suis au milieu d'elles (Matt. 18. 20; et à ses apôtres il a commandé d'aller par tout le monde prêcher l'Évangile à toute créature (Marc, 16. 15) ;
 
223
- 5° L'indépendance, en ce que l'Église n'est assujettie qu'au Seigneur : Nous n'avons qu'un seul maître, Jésus-Christ (1 Cor. 8. 6) ; Christ seul est notre maître, et nous sommes tous frères (Matt. 23. 8) ;
 
224
- 6° La liberté de conduite, chacun selon sa conscience et sa foi : Que chacun agisse selon qu'il est pleinement persuadé en son esprit ! chacun rendra compte à Dieu pour soi-même (Rom. 14. 5. 12), de sorte que si quelqu'un croit qu'une chose est souillée, elle est souillée pour lui. (Rom. 14.14.)
 
225
- Les seuls rites de l'Église institués par le Christ lui-même, et nommés à cause de cela sacrements, sont le baptême et la cène.
Le baptême est un signe qui représente, par une ablution faite maintenant avec quelques gouttes d'eau, la pureté de coeur qui caractérise le vrai chrétien. Cette cérémonie, instituée par le Christ, quoiqu'il n'ait point baptisé lui-même (Jean 4. 2), était autrefois l'introduction dans l'Église ; et le baptême ne s'administrait qu'aux adultes, selon l'ordre du Seigneur, qui porte que l'enseignement et que la foi précèdent l'acte du baptême : Instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (Matt. 28. 19) ; Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé. (Marc, 16. 16.)

L'usage a prévalu et peut être conservé de baptiser les petits enfants (*), non dans l'idée que l'acte matériel de répandre un peu d'eau sur le front soit nécessaire au salut : saint Pierre déclare que le seul baptême qui sauve est rengagement d'une bonne conscience devant Dieu ( I Pierre 3. 21) ; mais dans le but de consacrer la naissance par un acte religieux (**), et dans la pensée que des parents, pénétrés de la vérité de la religion chrétienne, peuvent s'engager d'avance à y élever leurs enfants. Aussi ce baptême serait nul par le fait, si le voeu n'en était ratifié, à l'âge de raison, par ceux qui l'ont reçu. Cette confirmation du voeu du baptême doit avoir lieu avant la première communion. (*)

Note : 
*  Rien dans la Parole de Dieu ou dans l'enseignement des apôtres ne permet de justifier cette pensée; l'usage est encore une résurgence du catholicisme qui n'a point pris garde à ce que dit l'Ecriture: Pierre leur dit: (1) Repentez-vous, ET (2) que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ Actes 2: 38)
** Ne confondons pas le baptême avec la présentation d'enfants faite au temple; la signifaction est différente l'une de l'autre!

226
- La communion ou la cène a été instituée par le Christ, et célébrée par lui avec ses disciples, pour la première fois, la veille de sa mort (Matt. 26. 26-28 ; Marc 14. 22-24 ; Luc 22. 19, 20 ; 1 Cor. 11. 23-29) :
J'ai appris du Seigneur, dit saint Paul, ce que je vous ai enseigné ; c'est que le Seigneur Jésus, la nuit qu'il fut livré, prit du pain, et, ayant rendu grâces, il le rompit, et dit : Prenez, mangez ; ceci est mon corps qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même aussi, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car, toutes les fois que vous mangerez de ce pain et que vous boirez de la coupe du Seigneur, vous annoncerez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu 'il vienne.

Le mode même de sa première célébration montre que la cène est un simple repas, dont le pain et le vin n'offrent aucune différence quelconque avec le pain et le vin de tous les jours. Communier, c'est donc prendre ensemble un repas semblable au dernier repas de Jésus et des apôtres ; c'est entrer dans une intime union avec le Sauveur et avec les fidèles qui communient, et la sainteté de la cène n'est nullement dans ses symboles extérieurs, dans la table ou la coupe, dans le pain ou le vin, mais dans les bienfaits qu'elle rappelle, les espérances qu'elle nourrit, et les obligations qu'elle confirme (151).
La cène est donc un mémorial du salut : elle sert à conserver d'âge en âge le souvenir de la mort du Seigneur, et, sous ce point de vue, elle est une grande preuve de la vérité de l'Évangile.
La cène est un gage du salut : elle témoigne de notre réconciliation avec Dieu. Le Seigneur ne nous admet point à sa communion pendant cette vie, pour nous repousser loin de lui à l'heure de la mort et dans l'éternité.

La cène est enfin un moyen de salut : elle nourrit la foi et la sanctification : car communier avec le Christ sans croire en lui, est impossible ;
- la repentance : où doit-on plus amèrement déplorer ses péchés qu'en présence des symboles du sacrifice qui les efface ?
- l'humilité : car la véritable égalité devant Dieu, comme frères et comme pécheurs, se trouve à la table sainte ;
- la charité : parce qu'il y a manifeste contradiction entre communier avec son prochain et le haïr, s'en venger, ou lui faire tort.
 
227
- Le jour du culte et du repos (71, 101), universellement choisi par l'Église chrétienne dès son origine, est le premier jour de la semaine, en mémoire de la résurrection du Christ.
Saint Luc rapporte que le premier jour de la semaine les disciples s'étaient assemblés pour rompre le pain (Act. 20. 7), et ce jour, qui a remplacé le Sabbat des Juifs, lequel tombait sur le samedi, a été nommé, du vivant même des apôtres, le jour du Seigneur : Je fus ravi en esprit, dit saint Jean, un jour de dimanche. (Apoc. 1. 10.)
 
228
- La prédication de la parole de Dieu et l'administration des sacrements sont confiées dans l'Église aux pasteurs, désignés dans l'Évangile sous différents noms (217), dont aucun n'implique la moindre supériorité des uns sur les autres. Jésus a dit aux apôtres : Ne vous faites point appeler maître, car vous n'avez qu'un seul maître, qui est le Christ ; et pour vous, vous êtes tous frères. (Matt. 23. 8.)
Les pasteurs sont admis à ce saint ministère par l'imposition des mains : Ne néglige point, écrit saint Paul à Timothée, le don qui est en toi, et qui t'a été donné par l'imposition des mains de l'assemblée des pasteurs (1 Tim. 4. 14) »
ils ont droit à ce que leurs fonctions soient environnées d'un juste respect : Nous vous prions, écrivait saint Paul, d'avoir en considération ceux qui travaillent parmi vous, qui président sur vous selon le Seigneur, et qui vous exhortent. Ayez pour eux le plus grand amour, à cause de l'oeuvre qu'ils font (I Thess. 5. 12, 13), et à ce que l'Église pourvoie à leur entretien : Le Seigneur a ordonné que ceux qui annoncent l'Évangile vivent de l'Évangile. (1 Cor. 9. 14.)
 
229
- Ce n'est pas seulement aux pasteurs, c'est à tous les fidèles avec eux, c'est à l'église entière qu'est maintenant confié le dépôt des vérités religieuses, comme autrefois au peuple élu (88) ; chaque chrétien contribue pour sa part à les maintenir et à les conserver. Ce devoir est rendu facile par la force et la simplicité des preuves de la révélation, et par la puissance des moyens que la Providence a employés pour en assurer la conservation (248).
Les preuves de la vérité et de l'inspiration de l'Écriture sainte, sont :
 
230
- 1° L'intégrité de ses auteurs : on ne peut soupçonner des hommes pareils d'avoir écrit des mensonges, ni d'avoir feint une inspiration qu'ils n'avaient point reçue ;
 
231
- 2° Les aveux de ses auteurs, qui racontent avec la même simplicité leurs succès et leurs revers, leurs vertus et leurs fautes, leurs hontes et leurs triomphes ;
 
232
3° L'accord des récits dans tous les points essentiels, et leur variation en quelques points indifférents : plusieurs livres de l'Écriture racontent les mêmes événements ; d'autres ont été écrits vers la même époque ; ainsi les Chroniques répètent souvent l'histoire des livres de Samuel et des Rois ; plusieurs chapitres d'Esaïe et de Jérémie sont historiques ; les quatre Évangiles contiennent en beaucoup d'endroits les mêmes récits, et les Épîtres de saint Paul renferment des allusions fréquentes au livre des Actes des Apôtres ;
 
233
- 4° L'accord des livres sacrés dans une foule d'allusions trop insignifiantes pour avoir été intentées à plaisir par des imposteurs ;
 
234
- 5° La suite et la liaison de la Bible entière : l'Ancien Testament est évidemment incomplet sans le Nouveau, et sans l'Ancien Testament le Nouveau est incompréhensible ;
 
235
- 6° L'accord parfait de la Bible avec la nature et la position actuelle de l'homme (54) ;
 
236
-7° L'opinion successive des hommes de tant de siècles et de tant de pays différents qui ont eu foi en l'Écriture sainte comme livre de vérité et comme parole de Dieu : pour contredire cette preuve, il faudrait expliquer comment l'imposture a commencé, et comment chaque progrès dans les sciences ajoute un degré de force à la certitude de la Bible ;
 
237
- 8° L'impossibilité de faire des changements graves au texte, soit de l'Ancien, soit du Nouveau Testament, prouvée par la manière dont ils sont arrivés jusqu'à nous ;
 
238
- 9° Les ouvrages d'écrivains profanes, étrangers au peuple juif, dont un grand nombre rend témoignage à la vérité des événements rapportés dans l'Ancien et le Nouveau Testament ;
 
239
- 10° Les faits, tels que la situation du peuple Hébreu, unique parmi les nations anciennes ; les fêtes annuelles que les Juifs ont toujours célébrées et célèbrent encore (99 et 125) ; leur dispersion et leur conservation parmi toutes les nations ; la propagation si rapide de l'Évangile par la seule voie de la persuasion, malgré les persécutions et les obstacles, et le bien immense que le christianisme a fait au monde ;
 
240
- 11° La supériorité de la religion de Moïse, comparée à l'état du monde lorsqu'il a été envoyé, et la supériorité plus grande encore de l'Évangile, comparé à toutes les doctrines, à toutes les religions, et à l'état social du temps de Jésus-Christ ;
 
241
-12° Les caractères internes de l'Écriture sainte, c'est-à-dire une foule de traits et de détails si vrais, si simples, si naïfs, si naturels qu'ils font dire au lecteur sincère : Ce n'est pas ainsi qu'on invente ;
 
242
- 13° Les prophéties et leur accomplissement, preuve qui seule suffirait pour démontrer l'inspiration, parce que Dieu seul connaît l'avenir :
Déclarez-nous les choses qui doivent arriver à l'avenir, et nous saurons que vous êtes des dieux ! (Esa. 41. 23.)
La prophétie n'a point été apportée autrefois par la volonté humaine ; mais les saints hommes de Dieu, étant poussés par le Saint-Esprit, ont parlé. (2 Pierre, 1. 21.) L'homme ne sait pas ce qui arrivera le lendemain. (Jacq. 4. 14.)
 
243
- Après cette étude de la Bible, il est facile de se faire une juste idée de l'inspiration des envoyés divins et des écrivains sacrés :

1° Elle est dans les idées, et non dans les mots. Il y a de cela deux preuves de fait : d'abord, que chaque auteur sacré a un style à lui, conforme à son génie, son caractère, son état, son rang ; delà cette différence que l'on remarquait entre l'éloquence et le style de saint Paul, entre ses lettres et ses discours, et qu'il n'a point contestée (2 Cor. 10. 1) ; ensuite qu'il y a dans la Bible des contradictions insignifiantes (232) qui en confirment la vérité, loin de l'ébranler, mais qui ne pourraient s'y trouver, si elle avait été inspirée mot à mot.
 
244
- 2° L'inspiration n'a été accordée que lorsqu'elle était nécessaire. Dieu ne fait rien d'inutile. Très certainement, par exemple, Dieu n'a point inspiré à l'auteur du livre des Rois ou des Chroniques que Salomon était fils de David, parce que cet auteur le savait. Mais très certainement Dieu a inspiré à Esaïe son 53e chapitre, parce qu'il était impossible à un homme de prévoir, plusieurs siècles d'avance, la passion et la sépulture du Christ.
Il n'est pas possible de distinguer page par page dans la Bible, aussi nettement que dans ces deux exemples, quand il y a eu et quand il n'y a point eu d'inspiration ; aussi, cela n'est nullement nécessaire. L'Ancien et le Nouveau Testament contiennent d'ailleurs des erreurs en histoire naturelle, et des détails dont l'insignifiance montre évidemment qu'il ne peut y avoir là inspiration divine ; tels sont, dans l'Ancien Testament, plusieurs tableaux géographiques et généalogiques ; et dans le Nouveau, les salutations qui terminent souvent les épîtres de saint Paul, et quelques textes où l'on reconnaît la familiarité de l'amitié, et non l'autorité de l'inspiration, 1 Tim. 5. 23 ; 2 Tim. 4. 13.)
 
245
- 3° Sous le point de vue le plus général, on peut dire que l'inspiration de l'Écriture sainte consiste en ce qu'il n'y a pas dans la Bible une seule erreur ou une seule omission préjudiciable à la foi ou à la vertu.
Ceci nous explique la force de cette déclaration de saint Paul : Toute l'Écriture est divinement inspirée (2 Tim. 3. 16), et suffisait pleinement au but miséricordieux du Seigneur en donnant au monde une révélation, qui est que l'homme de Dieu soit accompli et parfaitement propre à toute bonne oeuvre. ( 2 Tim. 3.17.)
 
246
- Les moyens par lesquels Dieu a pris soin depuis le commencement que cette révélation se conservât parmi les hommes, ont toujours été proportionnés à l'état du monde.
Le premier moyen a été la tradition, qui a duré depuis Adam jusque vers le temps de Moïse : Souviens-toi du temps d'autrefois ; considère les années de chaque génération ; interroge ton père, et il le l'apprendra, et tes anciens, et ils te le diront. (Deut. 32. 7.)
 
247
- Le second moyen a été l'écriture, qui a duré depuis Moïse (Deut. 31. 24 ; 2 Rois, 22. 8) jusque vers la moitié du 15e siècle après Jésus-Christ : Ces choses sont écrites, dit saint Jean vers la fin de son évangile, afin que vous croyiez que Jésus est le fils de Dieu, et qu'en croyant, vous ayez la vie par son nom. (Jean, 20. 31.)
Cette manière de sauver de l'oubli et de conserver pures les vérités religieuses était bien plus sûre que la simple tradition. Les traditions s'altèrent bien plus facilement et plus vite que les manuscrits. Cependant, comme il fallait près de trois années pour copier la Bible, la rareté et le haut prix des copies étaient un grand obstacle aux progrès de la foi (249)
 
248
- Le troisième moyen, qui a commencé vers l'an 1440 après Jésus-Christ et qui ne peut pas finir, c'est l'imprimerie, et ce moyen est très remarquable sous trois points de vue : d'abord, il est maintenant impossible que la Bible périsse sur la terre, puisqu'il faudrait que les exemplaires innombrables qui existent et tous les moyens de la reproduire fussent détruits à la fois ; ensuite, il est maintenant impossible de changer la Bible, d'y introduire ou d'en retrancher un seul mot ; la plus petite altération serait reconnue à l'instant ; enfin, la facilité extrême de multiplier les exemplaires à peu de frais donne lieu de prévoir le temps où chaque homme sur la face de la terre aura une Bible à lui.
 

RÉFORMATION.

249
- C'est l'oubli dans lequel était tombée la Bible quelques siècles avant l'admirable invention de l'imprimerie, qui a principalement rendu nécessaire une réforme dans l'Église, chrétienne.
Depuis les empereurs romains Auguste, dans le temps duquel le Christ est né (Luc, 2. 1), et Tibère, dans le temps duquel le Christ est mort (Luc, 3. 1), jusqu'à Constantin, le premier empereur chrétien, il s'est écoulé environ 300 ans.
Pendant ce temps, la foi et le culte se conservèrent assez purs au milieu de persécutions terribles ; mais, durant les onze siècles suivants, la religion chrétienne fut de plus en plus défigurée et corrompue par la faute des rois, des prêtres et des peuples, qui ont introduit ou laissé s'introduire dans l'Église des rangs et des pouvoirs, des cérémonies et des pratiques, et même des commandements et des doctrines, dont il est impossible de montrer la moindre trace dans l'Évangile.

L'ordre de Moise aux Hébreux avait été complètement transgressé par les chrétiens : Vous n'ajouterez rien à la parole que je vous annonce, avait dit le législateur des Juifs, et vous n'en diminuerez rien, afin que vous observiez les commandements de l'Éternel votre Dieu. (Deut. 4. 2.)

La Bible, qui n'existait qu'en manuscrit, oubliée dans les bibliothèques, finit par être presque inconnue. L'ignorance générale s'est longtemps opposée à un retour vers les préceptes et les vérités contenus dans les livres saints, et ce ne fut qu'au commencement du 16e siècle depuis Jésus-Christ, en 1517, que quelques hommes pleins de courage, de foi, de piété et de science, donnèrent, par leurs écrits, leurs prédications et leurs actes, le signal d'une réforme totale de l'Église chrétienne.

Ils sont connus sous le nom de Réformateurs, et les principaux d'entre eux sont : Martin Luther en Allemagne, Ulrich Zwingle en Suisse, et Jean Calvin en France. La nécessité de cette réforme était si urgente et si universellement sentie, qu'elle éclata presque partout en même temps, jusqu'en Italie et en Espagne. Dans plusieurs pays, elle fut étouffée par les persécutions ; dans beaucoup d'autres, elle triompha ; et c'est depuis ce temps que la chrétienté est principalement partagée en chrétiens évangéliques ou réformés, et en catholiques romains.

On peut signaler cinq différences principales entre l'Église réformée et l'Église catholique :
 
250
- 1° Différence de culte. Les réformés ont rendu le culte public aussi conforme que possible à la simplicité de l'Évangile (151) et à l'exemple de la primitive Église, tandis que les catholiques ont admis et conservent des cérémonies et des usages successivement introduits dans le culte, et qui s'éloignent les uns plus, les autres moins, de l'esprit de l'Évangile et des directions de la parole de Dieu : Si je venais parmi vous en parlant des langues inconnues, à quoi vous serais-je utile ? Si la trompette ne rend qu'un son confus, qui est-ce qui se préparera au combat ?
J'aimerais mieux prononcer dans l'église cinq paroles en me faisant entendre, que dix mille paroles dans une langue inconnue.
(1 Cor. 14. 6, 8, 19.)
- Que personne ne vous maîtrise à son plaisir, sous prétexte d'humilité, et par le culte des anges. (Col. 2. 18.)
- Pourquoi vous charge-t-on de ces préceptes ? Ne mange point de ceci, n'en goûte point, n'y touche point, préceptes qui sont tous pernicieux par leurs abus, n'étant fondés que sur des ordonnances et des doctrines humaines. (Col. 2. 20, 21,22.)
Le royaume de Dieu ne consiste point dans le manger ni dans le boire, mais dans la justice, la paix et la joie par le Saint-Esprit. (Rom. 14. 17.)
La nourriture ne nous rend pas agréables à Dieu ; car, si nous mangeons, il ne nous en revient aucun avantage, et si nous ne mangeons pas, nous n'en recevrons aucun préjudice. (1 Cor. 8. 8.)
Mangez de tout ce qui se vend à la boucherie, sans vous en informer pour la conscience. (1 Cor. 10. 25.)
L'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns se révolteront de la foi, défendant de se marier, commandant de s'abstenir des viandes que Dieu a créées. Rien de ce que Dieu a créé n'est à rejeter, pourvu qu'on le prenne avec actions de grâces.
(1 Tim. 1. 4)
Nous ne devons pas croire que la Divinité soit semblable à de l'or ou de l'argent, ou de la pierre taillée par l'art et par l'industrie des hommes. (Act. 17. 29.)
- Le Seigneur, ayant aussi pris la coupe et rendu grâces, il la leur donna, disant : Buvez-en tous. (Matt. 26. 27.)
- Jésus-Christ ne s'offre pas plusieurs fois soi-même ; autrement, il aurait fallu qu'il eût souffert plusieurs fois depuis la création du monde ; mais il a paru une fois pour abolir le péché, s'étant offert lui-même en sacrifice. Christ a donc été offert une fois pour ôter les péchés. (Héb. 9. 25, 26, 28.)
L'oblation du corps de Jésus-Christ a été faite une seule fois, et, par une seule oblation, il a amené pour toujours à la perfection ceux qui sont sanctifiés. (Hébr. 10. 14.)
 
251
- 2° Différence de hiérarchie. On appelle hiérarchie l'ordre et l'ensemble des dignités ecclésiastiques. Elles sont très multipliées dans l'Église catholique. L'Église réformée, à laquelle nous appartenons, reconnaît une parfaite égalité entre tous les pasteurs. Vous savez, a dit Jésus aux apôtres, que ceux qui veulent commander aux nations les maîtrisent ; mais il n'en sera pas de même parmi vous ; au contraire, quiconque voudra être grand parmi vous, sera votre serviteur, et quiconque voudra être le premier, sera l'esclave de tous. (Marc, 10. 42-45 ; Luc, 22. 24-27.)
Ne vous faites point appeler maître, car vous n'avez qu'un maître, qui est le Christ, et vous êtes tous frères. (Matt. 23. 8.)
Je prie les pasteurs qui sont parmi vous, moi qui suis pasteur comme eux, écrit saint Pierre. (1 Pierre 5. 1.)
Les apôtres, qui étaient à Jérusalem, ayant appris que ceux de Samarie avaient reçu la parole de Dieu y envoyèrent Pierre, et Jean. (Act. 8. 14)
Celui qui a agi efficacement en Pierre, dit saint Paul, pour /e rendre apôtre des Juifs, a de même agi efficacement en moi pour me rendre apôtre des Gentils, et lorsque Pierre fut arrivé à Antioche, je lui résistai en face, parce qu'il méritait d'être repris. (Gal. 2. 8-11.)
 
252
- 3° Différence sur la lecture de la Bible et le nombre de ses livres. Le nombre des livres sacrés oui composent l'Ancien et le Nouveau Testament est augmenté, dans les. Bibles catholiques, des livres que nous nommons apocryphes, c'est-à-dire, inconnus, cachés, livres auxquels les Juifs n'ont jamais attribué d'autorité divine ; qu'ils ont exclus de leur Bible ; que Jésus-Christ et les apôtres n'ont point cités comme en faisant partie ; qui ont été écrits à une époque postérieure, et qui renferment des preuves évidentes de leur origine purement humaine.

Quant à la libre lecture de la Bible, c'est un point sur lequel nous croyons que la Bible même a prononcé. Dans la parabole de Lazare, Abraham répond au mauvais riche, au sujet de ses frères : Ils ont Moïse et les prophètes, qu'ils les écoutent ! (Luc, 16. 29.)
Sondez les Écritures, a dit Jésus, car c'est par elles que vous croyez avoir la vie éternelle. (Jean, 5. 39.)
Toutes les choses qui ont été écrites autrefois ont été écrites pour notre instruction, afin que, par la patience et la consolation, que nous donnent les Écritures, nous retenions notre espérance. (Rom. 15.4)
Nous vous écrivons ces choses, afin que votre joie soit parfaite. (1 Jean 1. 4)
Comme l'officier de Candace s'en retournait, étant assis dans son chariot, il lisait le prophète Esaïe. (Act. 8. 28.)
Après que cette lettre sera lue parmi vous, faites qu'on la lise aussi dans l'église des Laodicéens. (Col. 4. 16.)
Je vous conjure, par le Seigneur, que cette épître soit lue à tous nos saints frères. (1 Thess. 5. 27.)
Toute l'Écriture est divinement inspirée et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice. (2 Tim. 3. 16.)
 
253
- 4° Différence de doctrines. L'Église catholique admet plusieurs doctrines que l'Église réformée croit contraires à la parole de Dieu.
Il y a un seul médiateur entre Dieu et les hommes. (1 Tim. 2. 5.)
Personne ne vient au Père que par moi. (Jean 14. 6.)
Il n'y a point de salut en aucun autre que Christ ; car, aussi, il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés. (Act. 4.. 12.)
La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. (Ezé. 18. 20.)
- Et Marie dit : Voici la servante du Seigneur. (Luc 1. 38.)
Comme Jésus disait ces choses, une femme de la troupe éleva la voix, et lui dit : Heureux les flancs qui t'ont porté et le sein qui t'a nourri ! Mais plutôt, reprit Jésus, heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique ! (Luc, 11. 27, 28.)
Quelqu'un lui dit : Voilà ta mère, et tes frères sont là dehors qui demandent à te parler. Et il répondit : Qui est ma mère et qui sont mes frères ? Et étendant sa main sur ses disciples, il dit : Voici ma mère et mes frères ; car quiconque fera la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est mon frère, et ma soeur et ma mère. (Matt. 12. 47-50.)
- N'avons-nous pas, dit saint Paul, le pouvoir de mener partout avec nous une femme d'entre nos soeurs, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ? (1 Cor. 9. 5.)
Il faut que l'évêque soit irrépréhensible, mari d'une seule femme. (1 Tim. 3. 2.)
Jésus étant venu à la maison de Pierre, vil sa belle-mère couchée au lit et ayant la fièvre. (Matt. 8. 14 ; Marc, 1. 30 ; Luc, 4. 38.)
- Pierre dit à Simon : Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s'acquérait avec de l'argent. (Act. 8. 20.)
- Le baptême, qui nous sauve, est l'engagement d'une bonne conscience devant Dieu. (1 Pierre, 3. 21.)
Le royaume des deux est pour ceux qui ressemblent aux petits enfants. (Matt. 19. 14).
- Les Anges dirent aux apôtres : Ce Jésus, qui a été enlevé d'avec vous au ciel, en reviendra de la même manière que vous l'y avez vu monter. (Act. 1.11.)
Il faut que le ciel le contienne jusqu'au temps du rétablissement de toutes choses. (Act. 3. 21)
Je suis le pain de vie. C'est l'esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien ; les paroles que je vous dis sont esprit et vie. (Jean, 6. 48. 63.)
 
254
- 5° Différence de droit. L'Église catholique, se déclarant infaillible, interdit tout examen et dit à ses fidèles : Croyez, n'examinez pas. L'Église réformée, ne reconnaissant d'infaillibilité qu'en Dieu, dit à ses fidèles : Examinez, et croyez après.
Cette différence est de toutes la plus grave, parce qu'elle est fondamentale, et qu'avant de l'avoir conciliée, il est presque inutile de discuter sur les autres.
Le droit d'examen réclamé par l'Église réformée est clairement établi par les exemples et les déclarations de l'Évangile. Les fidèles de Bérée sont loués d'avoir examiné journellement les Écritures pour s'assurer que ce que saint Paul leur disait y était conforme. (Act. 17. 11.)
Jésus-Christ lui-même dit aux Juifs : Sondez les Écritures ; car ce sont elles qui rendent témoignage de moi (Jean 5. 39) ; et il renvoie les frères du mauvais riche à Moïse et aux prophètes. (Luc 16. 29.)
Saint Paul, traitant des plus graves doctrines de la foi, dit aux Corinthiens : Je vous parle comme à des personnes intelligentes ; jugez vous-mêmes de ce que je vous dis (1 Cor. 10. 15) ; et aux Thessaloniciens, après avoir dit : Ne méprisez point les prophéties, il ajoute : Éprouvez toutes choses et retenez ce qui est bon. (1 Thess. 5, 20, 21.)
 

AVENIR.

255
- Remis en possession de ce droit d'examen qui ramène toutes les questions à l'autorité de l'Évangile, et qui, avec le temps, achèvera de délivrer l'Église de toutes les erreurs et de toutes les divisions qui y restent encore, l'avenir du genre humain est donc assuré, et rien ne peut arrêter ses progrès.
Le Christianisme est réservé à des triomphes qui ne cesseront que lorsque tous les hommes seront chrétiens. Alors s'accompliront les derniers événements qui doivent achever les destinées de l'humanité.
 
256
- 1° La résurrection. L'heure viendra où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront la voix du Fils de Dieu, et ils sortiront. (Jean, 5. 28.)
Nous sommes persuadés que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi par Jésus.
(2 Cor. 4. 14.)

Le changement que la résurrection opérera en nos corps nous est presque inconnu, et nous savons seulement par l'Évangile que ce changement sera très grand : Ceux qui seront jugés dignes de parvenir à la résurrection des morts ne pourront plus mourir, parce qu'ils seront semblables aux Anges. (Luc, 20. 36.)
Christ transformera notre corps vil pour le rendre semblable à son corps glorieux (Phil. 3. 21.)
Le corps est semé corruptible, il ressuscitera incorruptible ; il est semé méprisable, il ressuscitera glorieux ; il est semé infirme, il ressuscitera plein de force ; il est semé corps animal, il ressuscitera corps spirituel. (1 Cor. 15. 42. 43.)

Cet événement marquera la fin des choses terrestres : Après cela viendra la fin ; l'ennemi qui sera vaincu le dernier, c'est la mort. (1 Cor. 15. 24, 26.)
 
257
- 2° L'immortalité. L'état où la résurrection nous fera entrer sera l'immortalité, c'est-à-dire, une autre vie après cette vie, une seconde existence qui ne finira point.
Cette grande vérité, qui a été universelle parmi les hommes dans tous les temps, et qu'on retrouve plus ou moins défigurée et confuse dans toutes les religions, même les plus grossières ; cette vérité connue des Juifs et exprimée dans l'Ancien Testament en ces termes : La poudre retourne à la poudre, et l'esprit remonte à Dieu qui l'a donné (Ecc. 12. 9), a été mise dans tout son jour par la religion chrétienne.
L'Évangile n'a aucun sens, s'il n'y a point d'immortalité, et la différence entre ce que la raison et ce que la révélation nous en apprend, est surtout que la raison l'espère, la suppose, la déduit de considérations diverses, tandis que l'Évangile la déclare et la garantit.
L'immortalité de notre divin Maître est un gage de la nôtre ; il a dit lui-même à des hommes comme nous : Parce que je vis, vous vivrez ! (Jean 14. 19)
Et la certitude d'un nouvel ordre de choses qui ne prendra point fin est exprimée partout dans l'Évangile comme un point de fait : Les choses visibles ne sont que pour un temps ; mais les invisibles sont éternelles. (2 Cor. 4. 18 ; - 5. 1.)
 
258
- 3° L'avènement. Le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les saints Anges avec lui, et alors il s'assiéra sur le trône de sa gloire, et toutes les nations seront assemblées devant lui. (Matt. 25. 31, 32.)
Ce Jésus qui a été enlevé d'avec vous au ciel, en reviendra de la même manière que vous l'y avez vu monter. (Act. 1. 11.)
Annoncez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne. (1 Cor. 11. 26.)
Il était juste que le Christ reparût plein de majesté en ce monde, où il s'est montré dans un état d'abaissement et d'humilité.
 
259
- 4° Le changement de la foi en vue. Nous voyons maintenant comme par un miroir obscurément ; mais alors nous verrons face à face. (1 Cor. 13. 12.)
Nous verrons le Seigneur tel qu'il est. (1 Jean 3. 2.)
 
260
- 5° Le jugement, qui aura lieu par le Christ lui-même : C'est Christ qui est établi de Dieu pour être le juge des vivants et des morts. (Act. 10. 42)
Ce jugement portera sur la vie entière : Il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu'il aura fait. (2 Cor. 5. 10.)
Chaque homme sera jugé selon les grâces et les facultés qu'il a reçues ; Jésus a dit : A chacun à qui il aura été beaucoup donné, il sera beaucoup redemandé, et il sera plus exigé de celui à qui beaucoup aura été confié. (Luc 12. 48.)
Enfin, chacun sera jugé selon sa loi : Tous ceux qui auront péché sans avoir eu la loi, périront sans être jugés par la loi. (Rom. 2. 12, 14)
Moïse, en qui vous espérez, disait Jésus aux Juifs, est celui qui vous accusera. (Jean, 5. 45.)
- Celui qui me rejette, disait encore Jésus, et ne reçoit point mes paroles, il a déjà qui le juge ; la parole que j'ai annoncée est celle qui le jugera au dernier jour. (Jean 12. 48.)
 
261
- 6° Les rétributions. Tous sortiront du tombeau, ceux qui auront bien fait, en résurrection de vie ; ceux qui auront mal fait, en résurrection de condamnation. (Jean 5. 29.)
Dieu rendra à chacun selon ses oeuvres, la vie éternelle à ceux qui, en persévérant dans les bonnes oeuvres, cherchent la gloire, l'honneur et l'immortalité ; maïs l'affliction et l'angoisse sur tout homme qui fait mal. (Rom. 2. 6, 7, 9.)

Cette condamnation des méchants est représentée dans l'Évangile sous les images les plus frappantes, qui expriment principalement les idées : de l'éloignement de Dieu :
Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi (Matt. 25. 40) vous tous qui faites métier d'iniquité ( Luc, 13. 27) ! du sentiment qu'ils auront de leurs pertes : Le mauvais riche étant en enfer et dans les tourments, lève les yeux et voit de loin Abraham et Lazare dans son sein (Luc 16. 23), et de remords, de regrets si déchirants que l'Évangile les compare à un ver qui ne meurt point. (Marc 9. 44)
Ces peines seront proportionnées et au mal que l'on aura fait et au bien que l'on aura pu faire. Le Christ disait aux Galiléens de son temps : Tyr et Sidon (quoique deux villes païennes) seront traitées moins rigoureusement que vous au jour du jugement. (Matt. 11. 22.)
 
262
- La béatitude. Les justes, au contraire, goûteront une félicité trop pure et trop sainte pour que nous puissions nous en faire dès maintenant une idée complète : Ce que nous serons alors n'est pas encore manifesté (1 Jean 3. 2), mais contre laquelle les misères de cette vie ne peuvent être mises en balance : II n'y a point de proportion entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir, qui doit être manifestée en nous. (Rom. 8. 18.)

Autant qu'il nous est permis de l'entrevoir par les déclarations de la parole de Dieu, qui s'exprime moins figurément sur le sort des bons que sur celui des méchants, les justes jouiront : de la consolation de toutes leurs peines :
Dieu essuiera toutes larmes de nos yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni travail (Apoc. 21. 4) ;

d'une entière délivrance de toute tentation : Le Seigneur me délivrera de toute mauvaise oeuvre et me sauvera dans son royaume céleste (2 Tim. 4. 18) : Celui qui est mort est affranchi du péché (Rom. 6. 7) ;
du souvenir délicieux du bien qu'ils auront fait : Heureux sont les morts qui meurent au Seigneur ! ils se reposent de leurs travaux et leurs oeuvres les suivent (Apoc. 14. 13) ;
du développement de leurs facultés ; le maître dira : Cela va bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle sur peu de chose ; je t'établirai sur beaucoup (Matt. 25. 21) ;
d'une science parfaite : Nous ne connaissons qu'imparfaitement, mais je connaîtrai comme j'ai été connu (1 Cor. 13. 9. 12) ;

du bonheur de retrouver ceux qu'ils auront aimés : Je ne veux pas que vous soyez dans l'ignorance sur ce qui concerne les morts, afin que vous ne vous affligiez pas comme font les autres hommes qui n'ont point d'espérance ; car si nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, nous devons croire aussi que Dieu ramènera par Jésus ceux qui seront morts, afin qu'ils soient avec lui (1 Thess. 4. 13-14),
et de la société des êtres purs et saints qui habitent notre future patrie. Sur le Tabor, Moïse et Élie apparurent avec gloire, et parlaient de la mort que Jésus devait accomplir à Jérusalem. (Luc 9. 30. 31.)
Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes, sont dans le royaume de Dieu. (Luc, 13. 28.)
Vous êtes venus.... aux esprits des justes qui sont arrivés à la perfection. (Héb. 12. 23.)
Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père ; si cela n'était pas, je vous l'aurais dit ( Jean, 14. 2.

Enfin, d'une intime union avec le Seigneur, de son amour et de la vue de sa gloire : Je prie pour ceux qui croiront en moi, afin que tous ne soient qu'un, comme toi, ô mon. Père ! tu es en moi et comme je suis en loi ; queux aussi soient en nous ! Mon désir est que là où je suis, ceux que tu m'as donnés y soient avec moi, afin qu'ils contemplent la gloire que tu m'as donnée. (Jean, 17. 20, 21, 24.)
Ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. (1 Thess. 4. 17.)
 

CONCLUSION.

263
- Par une facile comparaison, on peut maintenant se convaincre que Dieu, dans sa miséricorde, nous a sauvés parfaitement ; qu'au moyen de la rédemption par Jésus-Christ, les trois funestes contradictions (19, 20, 21) qui existent entre ce que nous sommes et ce que nous voudrions être, sont levées, et que notre désir d'exister, de jouir et de savoir, sera un jour parfaitement rempli. C'est donc ici la vie éternelle de le connaître, toi, seul vrai Dieu, et Jésus-Christ que tu as envoyé ! (Jean, 17. 3.)
 

FIN.

Table des matières

 

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