A ce
temps-là, la Bible
No
20 page I. I
Dom Jacques Goldstain
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David, l'homme des
extrêmes
La personnalité même de
David domine tout le premier livre des Chroniques. Parce
qu'il a connu un destin prodigieux, une vie aventureuse et
tourmentée tant sur le plan social que moral et
spirituel, ce personnage pleinement humain dans les
triomphes comme dans les déboires apparaît
comme l'homme « total » : celui qui rassemble en
un seul la diversité d'une multitude. Certes ses
vertus et même sa faute, que veut ignorer le
Chroniste, atteignent une intensité grandiose,
inaccessible au grand nombre. Mais ce guerrier farouche qui
est aussi un « prêtre », cet homme d'action
qui est aussi un poète, ce grand pécheur,
modèle des repentis, reste pour tous un fascinant
exemple, un de ceux que le temps ne saurait vieillir.
Du jour au lendemain, par sa victoire
sur Goliath, le petit pâtre de Judée devint le
héros de son peuple.
Aujourd'hui général de
l'armée royale, acclamé par les foules, le
protégé, l'ami du souverain, il est demain le
hors-la-loi qu'on traque, bon à tuer à vue.
Puis le chef de bande affamé des déserts et
des montagnes devient le roi de tout Israël, et
construit un empire.
Du sang sur les mains, la
charité au coeur
Riche d'enseignement jusque dans sa
faute
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En ce
temps-là, la Bible
No
23 page IV.
Dom J. GOLDSTAIN
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Le roi danse dans la rue sous les
yeux de son peuple
C'est un spectacle unique dans
l'histoire que donne ce roi d'Israël lorsque, dans la
rue et au milieu de son peuple, il imagine de danser devant
l'arche où, invisiblement, trône le Seigneur.
Sans doute d'autres rois, chez les peuples païens,
ont-ils jadis, au cours de cérémonies ou de
sacrifices, exécuté sur une musique
sacrée des marches solennelles et même des
danses. Mais ils ne faisaient que se soumettre à une
obligation rituelle pour appeler sur le peuple la protection
d'une puissance inconnue. La danse de David est
gratuite.
De telles évolutions
étaient minutieusement réglées : elles
étaient censées reproduire les mouvements des
corps célestes, les astres, la croissance de la
végétation ou les fabuleuses aventures de
personnages divins. David, lui, n'obéit qu'à
son propre enthousiasme.
La danse du roi de Juda et
d'Israël ne comporte pas de figures. Elle n'imite rien.
Le souci même de l'esthétique paraît
être étranger au danseur : ...
Comme se dénuderait
un homme de rien
David n'a dansé que pour Dieu.
Il n'est pas un Néron qui sollicite en histrion
l'admiration populaire.
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En ce
temps-là, la Bible
No
24 pages I-II.
par le Rabbin Josy
EISENBERG
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Fuite de David devant son fils
(à travers le troisième psaume)
Le psaume 3 est le premier psaume
s'attachant à décrire la destinée
humaine. Le titre est déjà très
évocateur :Psaume de David quand il fuyait devant son
fils Absalom. On y trouve tout à la fois la plainte,
l'angoisse : « Oh 1 comme ils sont nombreux tous mes
oppresseurs » le désespoir : « Ils disent
qu , i 1 n'y a plus d'espoir, que Dieu m'a abandonné
» et la révolte : « Tu ne peux pas me
laisser aux mains de mes ennemis, tu dois briser les dents
de mes ennemis. » Ainsi les ennemis de David, les
ennemis du Juste, de celui qui se plaint à Dieu, sont
considérés comme des bêtes
féroces. Car il est vrai que souvent l'homme est un
loup pour l'homme. On y trouve aussi la confiance du Juste
en ce salut qui ne peut pas manquer de venir.
Absalom s'est révolté
contre son père. Considérant peut-être
que David était devenu trop vieux pour diriger le
char de l'État, il a essayé de le remplacer
mais d'une manière violente. Il a fomenté une
révolte, et David a été obligé
de fuir, entouré d'une poignée de
fidèles.
Un fils rebelle...
...et l'humanité en
révolte
Un père
déchiré
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En ce
temps-là, la Bible
No
24 pages V- VI.
Dom J. GOLDSTAIN
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La sainteté de
David
David, à travers son histoire
mouvementée, apparaît facilement comme un
modèle de pénitence, ou comme un modèle
de courage et de ténacité. Nous avons
souligné plusieurs fois la profondeur de son sens
religieux. Faut-il aller jusqu'à voir en lui un
modèle de sainteté? A vrai dire, c'est comme
tel que l'acceptent les traditions juives et
chrétiennes. Peut-être, avant tout, à
cause du caractère messianique que revêt son
personnage dans l'une et l'autre tradition : c'est de sa
lignée que doit naître le Messie, et les
victoires de David annoncent celles du Messie sur les
ennemis de Dieu. Mais l'élection singulière
que traduit son destin présuppose à elle seule
une amitié avec Dieu qui implique la
sainteté.
Un premier aspect de la psychologie de
David c'est sa bonté foncière qui lui fait
aimer ses ennemis les plus proches et leur pardonner les
agissements les plus perfides.
« Laissez le maudire
si Yahvé le lui a commandé. »
Avant la lettre « pauvre en
esprit »
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En ce
temps-là, la Bible
No
34 page IV.
Dom J. GOLDSTAIN
Texte intégral
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ÉLIE ET LE CHAR
D'ISRAEL
Ce que le char et les chevaux de feu
qui emportent Élie vers le ciel doivent au genre
littéraire qui est celui de l'histoire populaire
concerne les exégètes. Le lieu où le
prophète a pu être transféré
corps et âme est l'affaire des commentateurs.
Il reste au traducteur à rendre
fidèlement le texte de l'Écriture.
L'exclamation d'Élisée voyant
s'éloigner son maître, au verset 12 du chapitre
2 de ce 2e livre des Rois, par exemple, lui pose un petit
problème.
« Mon père t char
d'Israël et ses cavaliers», écrit
l'hébreu; « ... et son cavalier » ou «
son cocher », « son conducteur », proposent
en grec la Septante et en latin la Vulgate.
Les chars de combat, avec leurs
équipages, constituaient on le sait le fer de lance
des armées au temps des rois, où vivaient
Élie et Élisée. (lue la puissance du
prophète Élie, dans le combat qu'il mena au
service de Dieu, ait été comparé par
Élisée à celle de cette arme redoutable
sur un champ de bataille s'explique parfaitement. Il semble
que l'hébreu l'admette ainsi.
Les versions grecque et latine, en
employant un singulier pour désigner qui dirige le
« char »,
paraissent indiquer
qu'Élisée parle d'Élie en un sens
très personnel et non seulement de sa puissance
combative. Israël est un char dont Élie est le
guide: ce guide dont le disciple déplore le
départ, mais qui reviendra pour « guider »
le peuple de Dieu aux grands moments de l'histoire du salut.
Nous avons suivi cette interprétation.
Ce n'est là sans doute qu'un
détail, comme il n'en présente beaucoup «
d'un verset l'autre ». Mentionner tel ou tel ne fait
que souligner combien les différentes versions du
texte biblique diffèrent peu sur l'essentiel, mais
combien aussi ce texte est riche d'enseignements jusque dans
ses nuances.
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En ce
temps-là, la Bible
No
34 page IV.
Dom J. GOLDSTAIN
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CELUI QUI CONSTRUISIT LE
MUR
Ce fut une chance pour le second Etat
juif qu'un grand nombre d'exilés ne soit pas
retourné sur la Terre ancestrale dès que
l'édit de Cyrus leur en donna la possibilité.
On crut bien en effet, dans la première moitié
du VI s. avant notre ère, que la communauté
« nationale » constituée au retour de
l'exil dans la région de Jérusalem, allait
mourir d'une lente consomption à l'ombre du second
Temple. Mais demeurait en Mésopotamie une puissante
« réserve » d'Israël, souvent tenue en
grande estime par les successeurs de Cyrus. C'est d'elle que
vint le salut.
Pour les Perses eux-mêmes, la
Palestine offre un intérêt stratégique
suffisant pour que tout ce qui peut contribuer à y
consolider la situation soit jugé important. Les
intérêts spirituels du peuple choisi et les
intérêts temporels de l'empire où il se
trouve administrativement intégré semblent
alors se rejoindre parfaitement.
Néhémie, haut
fonctionnaire à la cour de Suse, fut envoyé
à Jérusalem en mission officielle, tout comme
le prêtre Esdras, lui-même conseiller du
gouvernement royal.
La « nuit du 4
août » des exploiteurs
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Le
Berger d'Israël
No
375
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Jacques fils
d'Alphée
Jacques fils d'Alphée
Etude sur la vie des 12 apôtres:
9 -10 - 11
Nous avons déjà
étudié ensemble 8 des 12 apôtres qui
furent douze Juifs choisis et mis à part par
Jésus le Messie d'Israël. Nous avons
cherché dans les pages du livre de la nouvelle
Alliance le profil et le caractère de ces hommes si
différents les uns des autres mais qui furent unis
pour tout quitter et suivre le Messie. Ce que nous savons
d'eux avec certitude se trouve dans la Bible et nous avons
mis de côté "aspect parfois légendaire
que nous a laissé sur eux la tradition des hommes si
fertile en inventions de toutes sortes. Nous croyons que ce
que la Bible nous révèle sur eux est
pleinement suffisant et nous permet de les connaître
tels qu'ils furent réellement. Il nous reste dans 4
noms : Jacques fils d'Alphée, Simon le Zélote,
Jude et Judas l'Iskariot. Nous étudierons ensemble
les trois premiers et nous garderons, pour la prochaine
fois, Judas de la ville de Kérioth, celui qui trahit
son Maître.
©
Berger d'Israël
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En ce
temps-là, la Bible
No
81
par le R. P. Louis
BOUYER de l'Oratoire
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LE DISCIPLE QUE JESUS
AIMAIT
Dans son étude sur « le
quatrième évangile », le R.P. Bouyer
relève que ce texte évangélique ne
mentionne jamais l'apôtre saint Jean, mais parle
fréquemment d'un « disciple bien aimé
» de Jésus et, en quelques passages, d'un
disciple anonyme (JEAN, chap. 1, vers. 35-37; chap. 18,
vers. 15) qui joue un rôle de premier plan et qui
paraît ne faire qu'un avec ce « bien-aimé
». Il note aussi qu'une tradition antique d'une rare
continuité reconnaît en lui Jean, fils de
Zébédée, et l'autour du dernier
évangile. Le mystère qui environne celui-ci
n'est d'ailleurs pas entièrement dissipé par
cette hypothèse généralement admise.
Mais les réflexions qu'on va lire tendent à
jeter elles-mêmes une lumière sur «
l'évangéliste de la Lumière » qui
s'accorde étonnement avec le personnage de
l'apôtre préféré.
Jean appartenait au petit groupe qui
dans l'intimité du collège apostolique,
était avec Jésus plus intime encore. C'est
à lui, à Jacques et à Pierre que le
Christ révélera dans la Transfiguration
quelque chose de sa divine nature. Mais son oeil
n'était pas encore fait à la lumière
céleste - il voulait bien être assis à
la droite du Seigneur, mais il ne pouvait partager son
calice, - et lorsque, à Gethsémani, il est
appelé, encore avec Jacques et Pierre, à
veiller une heure dans l'agonie de Jésus, pas plus
qu'eux il ne le peut Pourtant, quelques instants plus
tôt, son intimité terrestre avec Lui avait
atteint son sommet - à la Cène, au moment
où Jésus instituait le banquet eucharistique
qui devait jusqu'à la fin des temps nourrir les siens
de son amour, Jean reposait sur son sein.
Il échappe au
supplice, pas aux persécuteurs
A Ephèse, avec la mère
du Christ
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