En ce temps-là, la Bible

No 5 1 pages I-II.
André CHOURAQUI

 

.

Le chant de l'amour absolu entre Dieu et son peuple

En présentant son psaume 110 (111 de l'hébreu; voir No 47, page VII), nous avions signalé que la nouvelle édition du psautier traduit par André Chouraqui était accompagnée de celle du Cantique des cantiques (1 ). L'excellent exégète, fidèle à la tradition juive, et à qui sont familières celles de la chrétienté, ne s'est pas contenté de rendre en français le texte hébraïque; il a bien voulu livrer ici à nos lecteurs le sens de l'admirable commentaire qu'il fait de ce chant d'amour ainsi réuni aux chants de prière, pour les « hommes du Livre».

Je suis né dans une famille juive fidèle aux traditions d'Israël : dès ma naissance, j'ai entendu chanter le Cantique des cantiques, sur les rythmes antiques qui ont inspiré le chant grégorien. Enfant, chaque vendredi, j'étais pénétré par la ferveur qui emplissait notre belle synagogue d'Aïn-Témouchent, à l'office du soir, lorsqu'il débouchait sur la récitation du Cantique, introductive des liturgies du Sabbat.

Pour la tradition juive rien d'autre que l'union mystique

L'exégèse chrétienne du Cantique


En ce temps-là, la Bible

No 68
J. DHEILLY

Professeur à l'institut catholique de Paris

.

Cinq genres littéraires différents dans le même ouvrage

Bien qu'il ait été placé à la suite des grands prophètes dans les versions bibliques grecque, latine ou syriaque, la livre de Daniel ne relève pas du pur genre oraculaire. D'ailleurs dans le canon hébraïque, on le trouve ranger non avec les Prophètes mais parmi les Hagiographes; entre Esther et Esdras-Néhémie. C'est sans doute en raison de sa rédaction et de sa publication tardives, au IIe avant J.C.; c'est aussi qu'il se différencie sensiblement des livres auxquels Isaïe, Jérémie et Ézéchiel ont laissé leurs noms.

L'ouvrage participe de plusieurs genres littéraires. Les premiers chapitres tiennent du genre historique au sens large ou du midrash (histoires édifiantes des chapitres 1 -6 ou 14), non sans avoir parfois recours au genre psalmique; vient ensuite le genre apocalyptique (chap. 7-10), puis la prophétie (chap. 11 -12). On le voit: ce texte présente un mélange extraordinaire de styles. Il en va de même de la langue : tandis que certains chapitres sont écrits en hébreu (chap. 1 - chap. 2, vers. 4 et chap. 8-12), d'autres le sont en araméen (chap. 2, vers. 4 - chap. 7, vers. 28), et certaines sections ne nous sont parvenues qu'en grec (chap. 3, vers. 24-90 et chap. 13-14). Enfin le texte témoigne de remaniements nombreux, et certains passages de la traduction grecque ne se rencontrent pas dans l'hébreu.

Seul importe l'enseignement religieux


En ce temps-là, la Bible No

14 page IV.

.

Le Deutéronome "double de la loi"

Le nom « Deutéronome » donné au dernier livre du Pentateuque par les traducteurs grecs des Septante, vient du grec et signifie « seconde loi ». Non pas qu'il s'agisse d'une seconde législation, mais d'une répétition de la Loi unique.

C'est un ouvrage où dominent les prescriptions législatives. A l'inverse du livre des Nombres, ces lois ne sont pas ici enchâssées dans des récits se rapportant au séjour au désert. Il y a seulement quelques narrations concernant l'activité d'Israël dans les plaines de Moab et aboutissant à la mort de Moïse. Ce sont des discours qui encadrent les codes et qui précisément donnent ce qu'on pourrait appeler la spiritualité des événements vécus par Israël. Placés sur les lèvres du grand législateur, ils entendent bien donner sa pensée profonde. Littérairement on distingue le code deutéronomique proprement dit, qui couvre les chapitres de 12 à 26, des discours d'introduction qui comprennent les onze premiers chapitres, et des discours de conclusion qui se terminent avec le chapitre 30. Dans une seconde partie, très brève (chapitres 31 à 34), sont rapportés un certain nombre d'événements qui concernent la fin de la vie de Moïse....


Promesses

1984 - 2 / No 70

.

LA BIBLE ET LA SCIENCE: OPPOSEES OU COMPLEMENTAIRES ?

Il est aujourd'hui banal de dire que la Science, dans ses applications technologiques, influence notre vie quotidienne, là conditionne même de plus en plus. Les découvertes scientifiques se succèdent à un rythme accéléré. En quarante ans, le chemin parcouru a été plus long. qu'au cours des dix-neuf siècles passés.

Qu'il s'agisse de cosmonautes battant des records de séjour dans l'espace, de "bébé-éprouvette", d'informatique envahissant tous les domaines de notre vie: le point de non-retour est atteint. "On n'arrête pas le progrès !»

C'est comme un tourbillon qui entraîne toute l'humanité dans une course folle. Pourtant, le best-seller est toujours le même à travers les générations successives: la Bible. Comment un si vieux livre peut-il encore dire quelque chose, à l'heure des missiles et des ordinateurs ?

LA SCIENCE

LA BIBLE


Promesses

1984 - 2 / No 69 - 70 -71 -72 -73 - 74 - 75
J.-P. SCHNEIDER

.

Les enseignements de l'Ancien Testament- L'Ancien et le Nouveau Testament

Un rappel sous forme de 10 questions.

1. Qu'est-ce qu'un Testament ? - Sens usuel : un document de ce qu'on lègue après sa mort. - Sens biblique: un document de ce que Dieu nous lègue.

2. De quand date l'utilisation de ce terme pour désigner ce que les Juifs nommaient les Ecritures ?

- Le terme Ancien Testament se trouve pour la première fois dans 2 Corinthiens 3.14 ; le mot grec veut aussi dire alliance.

3. D'où vient l'Ancien Testament ?

- Des Juifs, tels que Moïse, qui écrivit, environ 12 siècles av. J.-C., les cinq premiers livres de la Bible (le Pentateuque), et le roi David, qui écrivit la plupart des Psaumes (qui font partie des livres poétiques), et les prophètes tels qu'Esaïe, Jérémie et le dernier: Malachie (environ 400 av. J.-C.).

4. Dans quelle langue l'Ancien Testament fut-il écrit ? - En hébreu, traduit en grec par les Septante vers 300 av. J.-C.

Moïse : mission et buisson

1. La mission de Moïse

2. Le buisson de Dieu

Moïse face au peuple

Le peuple dans le désert


Promesses

1986 - 2 / No 76
Jean-Pierre SCHNEIDER

.

Les enseignements de L'ANCIEN TESTAMENT

Josué, l'homme qui entra

Le livre de Josué commence brutalement: Maintenant que Moïse est mort, traverse le Jourdain !

Qui est cet homme ? Est-ce trop dire que c'est un génie militaire ? La victoire par exemple qu'Israël remporte sur les Amalékites au Sinaï lui est due, humainement parlant. Mais il est loin de n'être que cela. Josué a les qualités de l'homme de Dieu. Moïse le choisit, avec quelques autres, pour l'accompagner sur la montagne quand la Loi est donnée. Lors de la reconnaissance du pays promis, Josué représente sa tribu, Ephraïm, parmi les espions envoyés ; seuls lui et Caleb ont gardé la foi en la toute-puissance de Dieu et encouragent à la conquête du pays pourtant bien défendu et aux villes fortifiées. C'est que Josué et Caleb sont "animés d'un autre esprit", car ils n'ont pas oublié les miracles par lesquels l'Eternel a fait sortir Israël du pays de l'esclavage. l'Eternel est avec nous, ne les craignez pas ! disent-ils au peuple incrédule (Nom 14.9). Comment peuvent-ils être si sûrs de la victoire ? Ils prennent Dieu au mot, lui qui a dit: Envoie des hommes pour explorer le pays de Canaan que je donne aux Israélites (Nom 13.2). Eux seuls croient que Dieu va faire ce qu'il a promis.


AVENEMENT

Mai 1995 No 83 / P 21
Par Jacques Beauverd

.

Livre scellé (le)

- Des choses cachées depuis des siècles sont mises à jour

- L'Apocalypse de l'Ancien Testament, c'est ainsi qu'on désigne parfois le livre du prophète Daniel, écrit vers 530 avant J.C. Ancien par l'époque de sa rédaction, il est très moderne par les nombreuses prophéties qu'il contient et que l'on retrouve souvent dans le livre de l'Apocalypse du Nouveau Testament.

© L'Avènement - Tous droits réservés pour tous pays


En ce temps-là, la Bible

No 58 pages II-III.
Georges DAIX

.

L'Ecclésiaste, biologiste avant la lettre

... telle est du moins la pittoresque thèse de ceux qui voient le coeur humain dans la poulie du puits.

L'interprétation de l'apologue qui achève le livre de l'Ecclésiaste (chap. 12, vers. 1-8) a toujours suscité grand intérêt. Personne ne doute qu'il y s'agisse de la vieillesse et de la mort, et rares sont ceux qui demeurent indifférents à vieillir et mourir. Les exégètes modernes ne répugnent pas à la thèse dite « biologique », que nous avons d'ailleurs très brièvement évoquée au passage (No 50, page 1 200). Mais on peut examiner l'allégorie en son ensemble ou la disséquer au scalpel. Le Qohélet a-t-il voulu seulement proposer une description poétique globale ou suggérer des transpositions anatomiques précises? Rien n'empêche de faire de lui, si l'on y tient, un biologiste du Ille siècle avant notre ère : si le mot « biologie » est récent, l'étude des organismes vivants fut l'objet d'une science très ancienne, peut-être pas étrangère aux « sages ».

De nombreux commentateurs, à la suite du Talmud, de Targums et de Midrashs ont essayé d'une manière plus ou moins systématique, de découvrir une correspondance entre chacune des images ou expressions de ce texte et des segments ou transformations physiologiques du corps humain atteint par le vieillissement.

L'« exégèse » de l'anatomiste

Ce qu'aurait pu écrire un auteur du XXe.


En ce temps-là, la Bible

No 58 page IV.
J. DHEILLY

Professeur à l'Institut catholique de Paris

.

Le livre de la consolation

Les chapitres 40 à 55 constituent dans le recueil d'Isaïe une sorte de « livre » dans le livre. On le dit « de consolation » parce qu'il commence par les mots : « Console-toi, console-toi, mon peuple » et parce que l'ensemble est orienté vers la joie du retour en Palestine.

Malgré le rattachement très ancien de ces chapitres aux précédents, le vocabulaire, le style, les idées exprimées ont conduit la presque totalité des exégètes à attribuer les oracles qu'ils renferment à un prophète anonyme vivant à l'époque de l'Exil (VIe a. av. J.-C.). Il S'agit toutefois d'un lointain disciple d'Isaïe : l'utilisation de l'expression « le Saint d'Israël » et la reprise de la philosophie de l'histoire du grand prophète du VIIIe s. indiquent bien le même courant de pensée.

Mais on trouve ici, en particulier, une profession de foi monothéiste d'une netteté encore inégalée. La proclamation du Dieu unique s'accompagne d'une triple preuve : Yahvé est le seul vrai Dieu car il a manifesté sa puissance unique dans la création, dans la prédiction de l'avenir et dans sa maîtrise sur l'histoire du monde. L'aspect négatif ne manque pas : l'idole n'est rien.

ACCUEIL

******