Nouvelles d'Israël

09 / 1983

 

.

Les quatre nouvelles personnalités dirigeantes d'Israël

de notre correspondant à Jérusalem

Le 6 éme président d'Etat israélien Chaïm Herzog Le S mai, Chaïm Herzog est entré dans la haute fonction de président d'Etat israélien. Les représentants des divers partis le qualifient «d'honorable, capable et instruit». Lui-même avait déclaré qu'il défendrait «l'unité et la fraternité parmi le peuple juif». On peut lui faire confiance puisqu'il n'a jamais été un fanatique des partis, bien qu'il siège comme député à la Knesseth pour le Maarakh-IAP (l'opposition actuelle). Le peuple l'aime, car il se souvenait que, pendant les heures difficiles de la guerre des Six Jours et de celle du Yom Kippour, il exerçait à la radio et à la télévision une influence réconfortante sur le peuple, qui le considérait comme le consolateur.

Chaïm Herzog est né le 17 septembre 1918 à Belfast (Irlande) et portait le nom de Viviam Herzog. Son père, Isaac Halevi, avait été grand rabbin d'Irlande et, plus tard, grand rabbin d'Israël. A 13 ans, il devint champion de boxe du club irlandais Maccabi (Olympiade juive) au niveau des poids mouche pour montrer à son entourage antisémite que les Juifs savaient combattre. Son père l'envoya à la Merkas Jeshiva (haute école talmudique) à Jérusalem et à la Jeshiva à Hébron. Lorsqu'on lui pose des questions sur sa religiosité, il répond spontanément: «. . . . je suis un homme croyant. . . notre foyer est kasher et le jour du sabbat nous allons, ma famille et moi, à la synagogue (tendance orthodoxe) que j'ai bâtie moi-même. . .» Avec une bibliothèque très fournie et seulement 4 livres sterling, la famille Herzog immigra en Eretz Israël en 1935. Là, Chaïm Herzog se joignit au mouvement clandestin de la Hagana. Il retourna en Angleterre où il étudia le droit à Cambridge.

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

09 / 1983

.

Pensées à l'occasion de la journée de l'indépendance à Jérusalem

de notre correspondant à Jérusalem

Tristement, les drapeaux en berne se balancent sous un ciel gris et pluvieux qui semble se joindre aux mères et aux pères, aux épouses et aux enfants qui, penchés sur les tombes, pleurent leurs fils. C'est la journée de deuil national.

Les sirènes hurlent, le trafic s'arrête net, tous s'immobilisent pour penser aux victimes tombées pour la liberté et la sécurité de leur pays.

Mais soudain le soir, une immense étoile illuminée, se détachant du ciel noir, s'allume sur le mont Herzl. Reconnaissant et joyeux, on hisse les drapeaux avec leur étoile de David bleue et les deux bandes symbolisant le châle de prière. Le jour de l'indépendance, cette année sous le signe du 35 ème anniversaire d'Israël, a commencé.

35 ans de combat et de progrès. Un progrès n'est possible qu'en passant par des impasses - et le jeune Etat juif en a rencontré bien assez.

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

10 / 1983

.

Syrie-Israël:

La nouvelle passe d'armes n'est-elle plus qu'une question de temps?

De notre correspondant à Jérusalem

Une panique inhabituelle avait éclaté à Beyrouth. Les gens firent la queue devant les magasins et s'emparèrent de nourriture ou remplirent des bidons avec de l'eau. Les écoles furent fermées. Les Levantins, généralement des gens paisibles, craignaient à tout moment l'éclatement de la grande guerre entre Syrie/URSS et Israël/USA. La Syrie pensa voir une provocation derrière l'accord de retrait signé par Israël et le Liban. Au lieu de se joindre à la proposition d'un retrait simultané et de quitter le Liban comme l'espéraient les USA - elle fit une entrée démonstrative et renforça ses troupes stationnées au Liban de 40 000 hommes à 50 000. L'Union soviétique qui, selon le New York Times, «a été ridiculisée par Israël pendant la guerre du Liban», se chargea d'envoyer par express du ravitaillement en armes et des experts militaires, En outre, Moscou donna l'ordre que les avions de combat MIG-23 et les hélicoptères Ka-25-K ne soient pilotés que par des Soviétiques. ils occupaient une centaine de bases de fusées et de stationnements de radars le long de la frontière libanaise. Ils refusèrent même l'accès aux avant-postes à leur hôtes syriens comme, par exemple, à Masse (près de Damas), où se trouve la centrale de commandement dirigée par des ordinateurs ultramodernes et liée directement au Kremlin. En même temps, la route entre Beyrouth et Damas fut barrée et la douane fermée. Nous, les journalistes, nous nous préparions, car l'alarme fut aussi donnée sur les routes d'Israël en direction du nord - en Israël aussi il y avait une concentration de troupes sans précédent.

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

11 / 1983

.

Il est reparti - comme il est arrivé

Depuis quelques temps, la maison de Begin est devenue la cible des mécontents: les uns manifestent contre l'inflation toujours croissante, les autres déroulent des transparents indiquant la mort de 517 Israéliens à la guerre au Liban. D'autres encore réclament le branchement du téléphone - tous veulent avoir raison! Mais à présent, près de mille personnes se groupent autour de sa maison en s'égosillent: «Begin, roi d'Israël ... !» Plusieurs d'entre eux sonnent le Schofar. Sur des affiches faites par eux-mêmes on lit: «Begin, Begin, nous avons besoin de toi!» «Begin, personne n'est capable comme toi!» Je tends à plusieurs le micro et leur demande la raison de leur affection pour Begin? «Begin est un homme fort!» «Begin s'est soucié de la sécurité d'Israël!» «Begin est resté vrai sioniste!» «Begin aime les gens pieux!» Malgré les signes de faiblesse visibles, la démission de Begin fut une surprise pour tout le monde. Le dernier sondage d'opinion révéla que Begin était toujours l'homme politique. le plus populaire d'Israël. Plus de 42% du peuple se disait satisfait de lui. Par contre, le chef de l'opposition Peres a obtenu avec peine 7% d'avis favorables. Les autobus réguliers étaient recouverts de transparents avec le slogan: «Begin - le peuple est pour toi!»

Tout le cabinet accourut, ému. Tous espéraient pouvoir l'influencer, tous cherchaient à le faire changer d'avis. Mais «le vieux» est resté inflexible. «Je ne peux travailler comme bon me semble!»

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

11 / 1983
Texte intégral

.

Immigration croissante en Israël

Pendant les six premiers mois de cette année, 6978 Juifs ont immigré en Israël, soit 22,8% de plus que l'année précédente. 4940 personnes sont arrivées des pays de l'Ouest, ce qui représente une augmentation de 40%. Le mois dernier, 41 personnes seulement ont pu quitter l'Union Soviétique. D'anciens émigrants reviennent (Jordim), ,préférant un poulailler en Israël à tous les avantages économiques de la RFA». C'est ce que déclara le porte-parole d'un groupe qui revenait de la République fédérale d'Allemagne. Un sondage organisé aux Etats-Unis par Jordim a montré que 65% des personnes interrogées votaient pour M. Begin, c'est-à-dire pour le LIKOUD, et 10% seulement pour le Maarakh (IAP).

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

11 / 1983

.

Les implantations juives en Judée et en Samarie

Après le bain de sang à Hébron, provoqué par des extrémistes ne jouissant d'aucun appui du peuple - ni juif ni arabe -, seul Israël a été accusé par l'ONU. L'ONU a passé outre le fait que, il y a cent ans déjà, de tels actes de violence étaient courants. Elle ignora volontairement l'arrière-plan historique de ces événements, ainsi que les accords sur les droits du peuple dans cette région.

Actuellement il existe 124 nouvelles implantations juives en Judée et en Samarie ou Cisjordanie, ainsi que sur les hauteurs du Golan, et dans la bande de Gaza. Le nombre des habitants s'élève à environ 30 000 au total. Rien qu'en Judée et en Samarie où n'existaient, il y a dix ans, qu'une dizaine d'implantations juives, on en trouve 78 aujourd'hui. Le résumé ci-après prouve que l'action juive dans les régions administrées par Israël depuis 1967, ne porte aucun préjudice à la vie et au développement des Arabes:

1. La population arabe de ces régions compte 1 220 000 personnes. Par contre, les Juifs qui vivent là ne représentent que 2,5% du nombre total. Par rapport à cela, les Arabes forment 16% de la population d'Israël à l'intérieur des anciennes frontières.

2. Depuis 1967, la population arabe de la Judée, la Samarie et la bande de Gaza a augmenté de 250 000, soit plus de huit fois le nombre des personnes civiles israéliennes arrivées là-bas à la même époque.

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

11 / 1983

.

Israéliens en visite à Auschwitz - en 1983

Une certaine «malédiction» plane sur ce lieu d'horreur

De Noach Klieger

Alors que notre bus roulait en direction d'Auschwitz, Shlomo Lahat et ses compagnons de voyage, membres du conseil municipal de Tel Aviv, me prièrent de parler du camp que nous allions visiter. Une violente tempête de neige s'abattit sur la région, ce qui rendit notre voyage très difficile. Je fis de mon mieux pour expliquer à quoi avaient servi ces camps, comment ils avaient été construits et quelles méthodes on y avait employées, non seulement dans celui-ci, mais encore dans des douzaines d'autres camps semblables, dans le but d'aboutir rapidement à la «solution finale» de la question juive, selon l'expression des Allemands. Je relatai mon premier jour à Auschwitz, je leur parlai des innombrables compagnons de sort qui ne revenaient plus, j'essayai de décrire avec exactitude les affreuses conditions pour lesquelles le plus grand génie n'aurait pu trouver de paroles, parce que le langage humain ne suffit pas pour en faire la description.

Je commentai, je dépeignis des situations et répondis aux questions tout au long du trajet. Pendant ce temps, le bus s'approchait du lieu d'horreur qui est de nouveau appelé Oswiecim, comme avant l'occupation allemande.

Gris, froid et repoussant

«On ne peut y croire»

Effondrement au crématoire

Des couronnes et des larmes

Silence général

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

11 / 1983
Texte intégral

.

Toujours le terrorisme

Malgré «les bonnes relations avec les 'Arabes voisins», le Kibboutz Giwat Os, créé il y a 34 ans, a été victime d'une mauvaise surprise: des Arabes hostiles à Israël ont démoli et déraciné 700 arbres fruitiers et 400 amandiers. A Jérusalem, des terroristes ont fait exploser une grenade près d'un stand de fruits et posé une bombe dans un supermarché de Jérusalem où deux jeunes filles de 13 et 14 ans ont été blessées. A Tel Aviv aussi explosa un engin diabolique à l'hôtel Tal, ce qui coûta la vie au malfaiteur à cause d'une panne d'allumage. Quatre personnes ont été blessées.

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

12 / 1983
Texte intégral

.

Yitzhak Shamir

Par la nomination du candidat de l'Hérouth pour la succession de M. Begin, Yitzhak Shamir a remporté la victoire sur David Levi (46) avec 432 voix contre 302.

Yitzhak Shamir, homme de petite taille, possède une volonté de fer. Il est né en 1915 à Ruzinoy (Pologne) où il portait le nom d'Yitzhak Jezrenicki. il fréquenta le gymnase hébraïque de Bialystock et commença ses études de droit à Varsovie, pour les terminer à Jérusalem après son immigration en Eretz Israël (1935).

Sa carrière politique démarra lorsqu'il se mit du groupe de jeunesse Betar. Ensuite il se rattacha au mouvement clandestin de l'IRGUN-ZVAI-LEUMI. Lorsque cette organisation se divisa, il

en forma une nouvelle, celle du LECHI, dont Menachem Begin est devenu chef plus tard. Comme d'autres membres de ce mouvement clandestin militant, Y. Shamir fut arrêté plusieurs fois par les Anglais, mais à chaque fois, il put s'enfuir de la prison. Après s'être évadé une dernière fois en Erythrée, il part pour la France où on lui accorda l'asile politique. En 1948 il retourna en Israël, mais il dut se cacher immédiatement, à cause du groupe LECHI que les Anglais accusaient de l'assassinat du porte-parole de l'ONU, Folke Bernadotte. Y. Shamir travailla pour le service secret israélien MOSSAD depuis 1955 à 1965 et, dès 1970, il était co-responsable pour la libération des Juifs de l'Union Soviétique. En 1970, il se fit membre du parti de l'HEROUTH fondé Par Begin. En 1973, il était député de la 8 ème Knesseth et fut considéré comme second à côté de M. Begin au sein de l'HEROUTH. Lorsque le LIKOUD constitua le gouvernement (1977), Y. Shamir devint porte-parole à la Knesseth et, après la démission de Moshe Dayan, il occupa le poste de ce dernier comme ministre des Affaires étrangères.

Y.Shamir est marié et père d'une fille et d'un fils. Certains Israéliens voient en lui un politicien moins conciliant que ne l'était M. Begin.

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

12 / 1983
R. Seligmann

.

Menachem Begin un combat pour l'Etat d'Israël

En 1977, Menachem Begin a été élu chef du gouvernement israélien maintenant Il à démissionné

Qui est Menachem Begin? A première vue cette question semble absurde. Ces dernières années, peu de politiciens ont été aussi souvent mentionnés dans la presse que le Premier d'Israël. Généralement, les «portraits de Begin» sont une reproduction de clichés qui ne montrent que peu de chose de la personne, et du politicien qui se cache au fond. D'aucuns le considèrent comme un homme d'Etat et d'honneur, d'autres comme un fanatique de l'Ancien Testament (on ne pourrait trouver meilleure expression pour déterminer le Juif, mais aussi pour faire connaître celui qui en parle); on le qualifie encore de terroriste et de fasciste.

il est significatif de voir la caractéristique que Begin se donne lui-même: «Juif intègre.» Aucun - Juif né en Israël n'aurait l'idée de s'attribuer ce titre, car - le judaïsme est évident dans ce pays.

Cette autodétermination de «Juif intègre» fait ressortir un trait du caractère et de la politique de Menachem Begin: La diaspora, cause profonde de la souffrance des Juifs, entraîne forcément une concentration au niveau spirituel, religieux et souvent mystique. Au changement de siècle, lorsque les idées du rationalisme et du nationalisme commençaient à prendre pied aussi parmi les Juifs sous l'empire du Tsar, la fierté d'appartenir non seulement à la communauté religieuse juive, mais aussi au peuple juif, se manifesta.

© Nouvelles d'Israël

ACCUEIL

 Israël, Begin, Jérusalem